InFOrmation syndicale

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01 juillet 2019

Retraités, c’est bien le modèle social de 45 que Macron veut détruire !

Par Claire Compain, Présidente de l’UDR 44

Avec l’intersyndicale de toutes les organisations syndicales de retraités à l’exception de l’UNSA et de la CFDT, les retraités sont descendus sept fois dans la rue pour exprimer avec force leurs revendications. Le 11 avril dernier, nous étions encore 2 000 retraité-e-s dans les rues de Nantes et de Saint-Nazaire, des dizaines de milliers dans toute la France et tout le monde a remarqué le grand nombre de retraités gilets jaunes exigeant depuis sept mois maintenant l’augmentation des pensions, la justice fiscale et sociale et la réduction des inégalités. 

Cette colère a amené le pouvoir à reculer partiellement sur la hausse de la CSG et à annoncer un retour progressif à l’indexation des pensions sur l’inflation.

Mais, comme le souligne le communiqué de l’intersyndicale, cette dernière mesure n’interviendra qu’en 2020 et 2021. En attendant c’est 0 % en 2018 et 0,3 % en 2019 quand l’inflation annoncée est de 1,4 % en 2017 et 1,6 % en 2018 et on est déjà à plus de 1 % en 2019 ! 
D’ailleurs ces annonces ne sont en aucun cas des «cadeaux» ; le gouvernement ne fait que rendre très partiellement ce qu’il a pris aux retraités. Mais surtout ce gouvernement introduit un nouveau paramètre : le revenu fiscal de référence, totalement étranger au système bâti par nos anciens. 

Pour la CSG, si vous avez été remboursés en mai de 1,7 point d’augmentation depuis le 1er janvier 2019 – mais pas pour 2018 – c’est que votre revenu fiscal de référence est inférieur à 2 886 €uros mensuels pour un couple. Mais si chacun des conjoints touche 1500 €uros de pension, ils restent assujettis à une CSG à 8,3 % !

De la même manière, en 2020, seules  seront indexées sur l’inflation les pensions inférieures à 2 000 €uros. Il y a fort à parier que ce sera également en fonction du revenu fiscal de référence puisque seuls les impôts disposent de la totalité des montants de pension. Comme le dit Didier Hotte cette rupture d’égalité pose un problème de constitutionnalité.

Et voilà, nous ne sommes déjà plus dans le système mis en place à la libération. E.Macron le dit lui-même dans sa Conférence de presse du 25 avril 2019: « On a laissé notre pays depuis des décennies, il faut bien le dire, avec les structures, les habitudes, l’organisation qui avaient été bâties après la Deuxième guerre mondiale alors que le monde, lui, avait profondément changé ».
E.Macron et D.Kessler, le Président des riches et l’ancien Président des sociétés d’assurance, suivent un même combat : détruire tous les acquis du mouvement ouvrier.
Effectivement, le projet Macron sur les retraites avec le système universel par points vise à substituer à notre système de droits basés sur les salaires soumis à cotisations avec des mécanismes de solidarité (majorations familiales, minimum contributif, etc.), un système reposant sur la valeur du point dont le gouvernement peut faire varier la valeur pour répondre aux exigences du capital.

En matière de réversion, Monsieur Delevoye(1) n’a-t-il pas annoncé qu’il  entendait se référer à un niveau de vie moyen et non plus ouvrir droit à 60 % de la pension du conjoint décédé sans condition de ressource comme le font aujourd’hui les retraites complémentaires ?
C’est transformer les droits à la retraite en prestation d’assistance.

C’est pourquoi, avec les retraités de Saint-Nazaire, nous exigeons le maintien des régimes de retraite existants et réaffirmons notre opposition à un régime universel par points.

L’UDR FO44 s’inscrit pleinement dans la décision prise par la Commission Exécutive confédérale de lancer une campagne pour « informer les salariés des enjeux, positions et revendications de FO », d’organiser un rassemblement d’ampleur nationale à Paris, qui se déroulera le 21 septembre prochain, afin d’engager le rapport de force permettant de « mettre en échec le projet gouvernemental ».

Radios et télés en boucle nous martèlent que le pouvoir d’achat a augmenté de 0,9 % ce qui représenterait 850 €uros !!!
En tout cas, il ne s’agit pas du pouvoir d’achat des retraités maltraités qu’ils sont depuis le gel de leurs pensions en 2013 et avec en tout et pour tout,  au mieux + 0,1 % au 1er octobre 2015, + 0,8 % au 1er octobre 2017 et + 0,3 % au 1er janvier 2019 …  Et pour beaucoup 25 % d’augmentation de la CSG au 1er janvier 2018 à déduire, quand les prix ne cessent d’augmenter : + 5,9  % au 1er juin 2019 pour l’électricité par exemple!
Si l’expression de notre colère a obligé le gouvernement à annoncer des reculs, alors c’est le moment de continuer à nous mobiliser pour obtenir nos revendications :
  • L’annulation de la hausse de la CSG pour tous les retraité-e-s ;
  • Le retour à l’indexation sur les salaires ;
  • Une mesure immédiate de revalorisation de 3 % compensant la baisse récente du pouvoir d’achat des retraités ;
  • Le maintien et le développement des services publics de proximité.

Nous invitons tous les retraité-e-s à signer la pétition intersyndicale sur ces mots d’ordre et à la renvoyer signée à :
UDR FO 44 – 2 pl de la gare de l’état- 44200 Nantes.
Elles seront déposées le 20 juin prochain à l’élysée. Il s’agit de maintenir la pression. Mais nous savons que cela ne saurait suffire. 

Comme l’a dit notre Assemblée générale du 25 avril :
« si la mobilisation des retraités sur leurs revendications est indispensable,  elle doit s’inscrire dans le cadre de la mobilisation d’ensemble des salariés actifs, chômeurs et retraités du public comme du privé pour établir le rapport de force qui permettra de mettre un terme à toutes les contre-réformes visant à casser notre modèle social » ».

(1) Haut commissaire aux retraites


***

Extraits de la résolution

La résolution adoptée à l’unanimité par la centaine de retraités FO le 25 avril 2019 aborde de nombreux problèmes tels que son opposition à un système de retraite par point et sa volonté de maintenir les 42 régimes existants, la perte d’autonomie (voir page 4) les retraites complémentaires.

Une situation sociale qui s’est durcie
(…) La résistance ouvrière s’est manifestée de plusieurs manières :
Lors des mobilisations revendicatives à l’appel de confédérations dont FO comme le 19 mars et de celles du « groupe des 9 unions de retraités » (18 déc. 11 avril…)
Par la mobilisation spontanée des « gilets jaunes » débutée le 17 novembre 2018, avec une participation importante de salariés et de retraités, syndiqués ou pas et massivement soutenue par la population laborieuse.

Les militants de l’UDR FO 44 ne sont pas surpris de cette explosion tant ils ont souvent témoigné de la colère qui se manifestait lors des réunions de sections de retraités ou à l’occasion des distributions de tracts sur les marchés … face au mépris des gouvernements successifs et des représentants patronaux devant nos revendications. (…)
Par ailleurs – s’appuyant sur les violences de provocateurs – M. Macron a lancé une campagne de répression des manifestations, s’appuyant sur l’adoption en urgence  d’une loi « visant à garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations », loi dite «anticasseurs» restreignant la liberté de manifester, la liberté d’opinion et l’exercice du droit syndical, dont l’Assemblée générale de l’UDR FO 44 exige l’abrogation.

Plus que jamais affirmer les revendications de FO
L’Assemblée générale considère qu’au durcissement répressif gouvernemental et à ses tentatives d’intimidation, le mouvement syndical doit opposer la fermeté revendicative et l’opiniâtreté à rechercher les moyens propres au développement de la mobilisation du plus grand nombre de salariés.
L’Assemblée générale estime que, pour ce faire, priorité doit être donnée à l’information des salariés et retraités des considérables menaces pesant sur leurs droits individuels et collectifs.

Augmenter le pouvoir d’achat des pensions de retraites et de réversion
Alors que leur pouvoir d’achat a baissé de 20 % en 15 ans, que les pensions ont été gelées depuis 2013, la décision de limiter à 0,3 % la revalorisation des pensions en-deçà du taux de l’inflation pour 2019, déroge à nouveau au code de la Sécurité sociale qui jusqu’alors était le critère de revalorisation des pensions de base.

Face aux annonces gouvernementales l’Assemblée générale de l’UDR FO 44 rappelle qu’elle revendique en priorité :

  • La suppression pour tous les retraités de la hausse de 1,7 point de la CSG,
  • L’arrêt du gel des retraites et des pensions, quel que soit le niveau de retraite,
  • L’indexation sur le salaire moyen de l’ensemble des pensions de retraite,
  • Le rattrapage de la sous revalorisation des retraites et pensions. (…)

Stopper l’étatisation de la Sécurité Sociale
L’Assemblée générale considère comme essentielle la mobilisation pour stopper l’étatisation en cours de la Sécurité Sociale, conquise en 1945 par l’action de la vieille CGT.
Pour l’Assemblée générale, ce combat passe par la mise en avant de l’exigence :
De mettre fin aux multiples exonérations de cotisations patronales - «effets d’aubaine» sans l’influence prétendue sur les embauches,
Du rétablissement des cotisations ouvrières et patronales, le salaire différé, avec le maintien consécutif de la gestion paritaire des droits ainsi acquis,
De revenir en conséquence sur la fiscalisation de ses ressources (CSG, CRDS, TVA …).

(…) L’Assemblée générale fait sienne la résolution unanime du Comité Exécutif de l’UCR-FO des 4 et 5 avril et notamment sa conclusion :
«… appelle toutes les instances de l’UCR-FO à se mobiliser … Si la mobilisation des retraités sur leurs revendications est indispensable, pour le Comité Exécutif, elle doit s’inscrire dans le cadre de la mobilisation d’ensemble des salariés actifs, chômeurs et retraités du public comme du privé pour établir le rapport de force qui permettra de mettre un terme à toutes les contre réformes visant à casser notre modèle social » ».

Dans ce contexte, l’Assemblée générale 2019 de l’UDR FO de Loire-Atlantique appelle au renforcement de la syndicalisation des retraités au sein de ses associations et sections fédérales.


Adoptée à l’unanimité