Article paru dans L'Ouest-Syndicaliste n°738
Le 23 mai dernier, près de 400 militants se sont réunis devant le siège de l’Agence régionale de Santé avant de partir en manifestation, à l’appel de FO CFDT CGT Sud, afin d’obtenir «des moyens pour la psychiatrie », notamment le rétablissement des 236 places supprimées ces dernières années.
Une minute de silence a été respectée en mémoire de la collègue infirmière de l’hôpital de Reims, qui est décédée suite à l’agression au couteau dont elle a été victime la veille, avec une secrétaire médicale, par un patient en rupture de traitements et de soins psychiatriques depuis un an.
Nos camarades du CHS Vinatier, dans le Rhône, ont raison d’écrire dans un communiqué que « la politique de destruction de la psychiatrie publique, prônée par tous les gouvernements depuis plus de 30 ans, tue ». Les faits divers, qui atteignent jusque dans leur chair les personnels et leurs familles, n’en sont pas – pas plus qu’ils ne sont le produit du sort ou de la méchanceté humaine : ils sont la conséquence de choix politiques faits dans les salons feutrés des ministères.
Dans la région Pays de la Loire, le nombre de lits en soins psychiatriques ou pédopsychiatriques supprimés ou risquant de l’être ne cessent de s’allonger : 20 lits + 2 chambres d'isolement à Challans, 27 lits au CH de Saint-Nazaire, 25 lits à Redon ; 8 lits à Saint-Jacques, 17 lits à Blain, 18 lits à Cholet, 85 lits à Allonnes, 29 lits à Caen, 37 lits à Bouchemaine, 17 lits à Epsylan…
Le succès de l’initiative du 23 mai, lors de laquelle les militants FO représentaient la grande majorité, fera date pour obtenir satisfaction sur nos revendications. D’une certaine manière, les personnels hospitaliers de la stérilisation centrale du CHU de Nantes montrent la voie : par la grève déterminée, ils ont arraché le recrutement de 6 postes à temps plein. C’est aussi une question de survie.
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PSYCHIATRIE : RASSEMBLEMENT RÉGIONAL A L’ARS À NANTES - MARDI 23 MAI 2023 à 11H
[https://www.fo44.org/2023/05/400-manifestants-lars-pour-sopposer-la.html]
Depuis des années la psychiatrie est sous dotée dans la région des Pays de la Loire et cela ne cesse de se dégrader.
Dans les cinq départements, les lits ferment les uns après les autres par manque de personnel médical ou paramédical.
Pas un département, pas un établissement n’est épargné.
Confrontée à une explosion de la demande, suite notamment à la période « covid », l’offre de soins ne cesse de se détériorer. De nombreux disposifs ambulatoires et surspécialisés sacrifient peu à peu les secteurs de psychiatrie générale à des fins comptables.
Face à une crise sans précédent qui impacte de manière globale les conditions de travail, les personnels quittent l’hôpital.
La réduction drastique du capacitaire en psychiatrie a une incidence directe sur la population qui subit de plein
fouet la diminution de l’offre de soins : des patients n’ont pas accès aux soins, d’autres sont dans des structures non adaptées à leur pathologie.
Les pouvoirs publics portent l’entière responsabilité de cette situation et n’annoncent aucun plan ambitieux afin de juguler la situation. Les récentes déclarations de la 1ère Ministre comme l’ouverture de 2 000 places supplémentaires en IFSI alors qu’il y a plus de 20 000 établissements de santé et médico-social en France ne répondent en rien à l’urgence de la situation !
Que restera-t-il demain de la psychiatrie publique alors que la «réforme des autorisations » va ouvrir la porte à de nouveaux acteurs dont le secteur privé ?
C’est pour toute ces raisons que nous appelons à un rassemblement à l’ARS à Nantes le 23 mai 2023 à 11h pour porter les revendications aux représentants du ministère :
- Arrêt des fermetures de lits, réouverture de tous les lits fermés
- Recrutement à la hauteur des besoins des postes médicaux et para-médicaux de chaque établissement, chaque service,
- Plan massif de formation médicale et paramédicale correspondant aux nécessités de chaque service et établissement, des budgets permettant de satisfaire le fonctionnement de tous les établissements et services psychiatriques,
- Le revalorisation des salaires.