Sur les deux principales agglomérations que compte le département, c'est le maire socialiste de Saint-Nazaire, M. Samzun, qui a donné le coup d'envoi à l'opération pilotée par Matignon, le ministre Macron et le MEDEF, d'autorisation d'ouverture des magasins le dimanche,
à suivre :
- la "déclaration commune de la Présidente de Nantes Métropole et des Maires de l’agglomération nantaise" en date du 14 novembre 2014
- et le "communiqué FO, CGT, CFTC, FSU, Solidaires" du même jour
Soucieux d'amortir le choc en retour de sa décision, M. Samzun, craignant les réactions syndicales, joue à l'équilibriste : " J'appelle les grandes surfaces et les galeries commerciales de périphérie à rester fermées pendant ces deux dimanches (14 et 21 décembre), même si je ne dispose malheureusement d'aucun moyen réglementaire pour les y contraindre, puisque l'arrêté d'ouverture interdit toute forme de zonage." déclare-t'il dans un communiqué de presse (Ouest-France du 4 décembre).
En quelque sorte M. Samzun, sans doute plus faux-naïf que naïf, loge lui-même le ver dans le fruit en demandant au ver de consentir tactiquement ne pas se montrer trop vorace pour cette première année tremplin 2014, et de bien vouloir ne pas grignoter le fruit offert au-delà du centre-ville. Mais pour empêcher le ver de succomber à la tentation, la solution la plus efficace eût été, comme aurait dit M. de la Palice, de ne pas offrir au ver son gîte juridique.
S'engouffrant dans ce précédent nazairien, le maire UMP de Trignac a aussitôt pris un arrêté d'ouverture ... qui lui a valu en retour une manifestation en mairie des salariés de la zone commerciale de la commune.
Sur l'agglomération nantaise, l'opération, beaucoup plus délicate encore qu'en région nazairienne, a donné lieu à d'abracadabrantesques jeux de rôles et à de jolis exercices de coups fourrés pour arriver au même but.
L'ouverture des magasins le dimanche sans contre-parties substantielles à débourser par les employeurs se heurtait en effet à bien des obstacles : des intérêts patronaux locaux divergents, l'opposition notoire de FO, la CGT, la CFTC, soutenues par Solidaires et la FSU, à passer sous les fourches caudines du MEDEF ; et, pour la nouvelle maire de Nantes et présidente de Nantes-Métropole, "l'héritage Ayrault" à devoir gérer politiquement, l'ancien maire de Nantes ayant toujours refusé l'ouverture des magasins le dimanche en l'absence d'accord syndicats/patronat en bonne et due forme sur le sujet.
Or, moins encore en 2014 que les années précédentes, le patronat n'entendait mettre sur la table l'argent nécessaire à la conclusion d'un accord. Il lui fallait donc, pour passer en force, le concours complaisant de béquilles "syndicales" et politiques subsidiaires. CFDT, CFE-CGC et UNSA ont bien sûr répondu "Patronat, nous voilà !" ; et après quelques exercices de diversion, Mme Rolland a tombé le masque et obtenu des maires de l'agglomération nantaise (cf. ci-dessous) le "voeu" commandité par le Médef.
Le problème pour nos "habiles" ou qui se croient tels, c'est que tout leur montage repose sur un chiffon de papier cosigné par de prétendus "partenaires sociaux" ... n'ayant pas la capacité juridique à conclure des accords.
Quant à Mme Rolland, en donnant force administrative au chiffon de papier, elle vient de signifier qu'elle jetait à la rivière les règles élémentaires de toute pratique contractuelle.
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Communiqué FO, CGT, CFTC, FSU, Solidaires du même jour
Voir aussi :
- Ouverture des magasins les dimanches 14 et 21 décembre (Lettre ouverte)
- Communiqué commun contre les ouvertures le dimanche
- Les syndicats FO rappelent leur position sur le travail dominical
