InFOrmation syndicale

16 AU 20 DÉCEMBRE STAGE "DÉCOUVERTE FO ET MOYENS D'ACTION DU SYNDICAT" --- 17 DÉCEMBRE DE 9H30 À 16H30 FORMATION "RETRAITE" --- ...

16 mars 2009

LES ACOLYTES


La preuve est faite ! C’est par la grève que l’on peut gagner.

Il aura fallu 44 jours de grève pour que les travailleurs de la Guadeloupe obtiennent satisfaction à leurs revendications. Ils ont en particulier obtenu l’augmentation de 200 €uros net des salaires, jusqu’à 1,4 fois le SMIC. Cet accord dit "Jacques BINO" en hommage au militant syndicaliste tué pendant la grève, a été le plus difficile à arracher.

Il n’a d’ailleurs toujours pas été signé par le MEDEF local, et l’encre de cet accord est à peine sèche que déjà il est contesté. Alors que le gouvernement ordonne une enquête contre Elie DOMOTA pour "incitation à la haine raciale", le Secrétaire d’état chargé de l’Outre-mer, Yves JEGO, conteste déjà le préambule de l’accord pourtant signé par l’Etat représenté par le Préfet de la région Guadeloupe, en particulier le 1er paragraphe : "Considérant que la situation économique et sociale actuelle existant en Guadeloupe résulte de la pérennisation du modèle de l’économie de plantation…"

Cette question des salaires, symbolisée aujourd’hui par la revendication des 200 €uros pour tous, concentre toute la situation.

Depuis juin 1982, la politique imposée par l’Union européenne est fondée sur "l’abaissement du coût du travail". 27 ans plus tard on en mesure les conséquences. Depuis Pierre Mauroy et Jacques Delors, tous les gouvernements sans exception ont poursuivi la même politique : baisse du salaire direct et du salaire indirect. Le salaire indirect c’est celui qui finance, entre autres, notre sécurité sociale, nos retraites, nos hôpitaux publics.

Cette politique, inspirée par les "penseurs" et théologiens de la doctrine sociale de l’Eglise, a abouti à un développement considérable de la misère pour le plus grand nombre.

Elle a aussi permis un développement exponentiel de l’activité caritative. Nous avons même maintenant un ministre issu d’EMMAUS en la personne de Martin Hirsch, le successeur de l’Abbé Pierre.

Après la "charité business", c’est le triomphe des nouvelles soupes populaires et des restos du cœur.

On bloque les salaires, on licencie en masse, pendant que les milliards coulent à flot pour renflouer les banques et les compagnies d’assurances en difficulté. Incroyable mais vrai. Même la vénérable LLOYD’S est nationalisée de fait par le gouvernement anglais.

Le 29 janvier nous avons fait grève et manifesté en masse. En réponse à nos revendications, le Président de la République nous a invités à une réunion le 18 février, qui n’a débouché sur rien de concret.

Le 19 mars nous serons encore massivement dans la rue. Les confédérations se rencontrent dès le lendemain, le 20 mars à 8 heures.

Alors, comme il est peu probable que le gouvernement et le MEDEF répondent positivement à nos revendications, la preuve, une nouvelle fois, sera faite que les grèves et les manifestations saute-mouton "ça ne rapporte pas grand chose" selon la formule de notre camarade Max Evariste (lire ci-contre).

Donc, une nouvelle fois, la question de la grève sera posée. Après la Guadeloupe, les travailleurs de la Martinique et de la Réunion sont en grève eux aussi pour des augmentations de salaire.

C’est évident, c’est la voie qu’il nous faut emprunter.

Des expériences récentes, en particulier en 2003 contre le plan de réforme des retraites Fillon-Chérèque, ont montré avec quel art consommé de la trahison Bernard Thibault et son acolyte (1) de la CFDT savent conduire les mouvements vers des "culs de sac".

Ils ont probablement quelques nouvelles propositions de diversions dans leur besace, quelques nouvelles manifestations processionnaires pour "amuser la galerie".

Mais la classe ouvrière tire les leçons de sa propre expérience. Incontestablement les travailleurs, les militants, sont de plus en plus nombreux à rejeter les opérations saute-mouton.

Contre "l’inaction commune", au risque même de se "particulariser" dans un premier temps, opposons l’action commune, mais l’action véritable, c'est-à-dire la grève.


(1) selon le Littré, acolyte : clerc promu à l’un des quatre ordres mineurs et dont l’office est de porter les cierges, de préparer le feu, l’encensoir, le vin et l’eau et de servir à l’autel le prêtre, le diacre et le sous-diacre


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique