Cette entreprise sidérurgique existe depuis plus de 200 ans. Environ 350 salariés – ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise, ingénieurs et cadres – y produisent de l’acier plat pour emballage vendu ensuite à des usines qui fabriquent entre autres des boîtes de conserve et des capsules de bouteilles.
"Nous sommes en train de préparer une assemblée générale du syndicat pour le jeudi 27 février, ce qui va nous permettre d’élaborer collectivement les revendications à porter auprès de la direction. Il est certain que l’exigence de 30 millions d’euros d’investissements pour garantir la pérennité du site de Basse-Indre en fera partie". - [NDLR : interview de Guillaume Pires parue dans L'Ouest-Syndicaliste n°753]
Interview de Guillaume Pires, secrétaire de la section syndicale Force Ouvrière d’ArcelorMittal et élu au CSE, représentant syndical adjoint national pour le groupe ArcelorMittal France
Quelle est la situation d’ArcelorMittal à Basse-Indre ?
La situation est préoccupante pour plusieurs raisons. Après la fermeture des hauts fourneaux imposée par un contrat entre l’État et ArcelorMittal en 2012, la baisse de la production, la concurrence et l’annonce de l’application de normes européennes suscitent désormais une certaine inquiétude chez les employés, d’autant que les sites de Reims et de Denain sont en cours de fermeture avec un plan de licenciements à la clé.
À Basse-Indre, l’entreprise dispose d’une capacité de production de 320 000 tonnes par an. Or, en 2023 et en 2024, elle s’est seulement élevée à 200 000 tonnes et les prévisions budgétaires pour 2025 représentent encore une diminution de la production à 186 000 tonnes. La grande majorité des salariés est placée en activité partielle de longue durée (APLD) à peu près deux jours par mois à 85 % du salaire net. Nous bénéficions d’un reliquat lié à notre convention qui est prolongée jusqu’au mois de juin. Mais ensuite, nous risquons de passer au chômage technique, avec une rémunération à 70 %, ce qui change évidemment la donne.
Une autre préoccupation. Celle de la réglementation européenne qui nous imposerait à court terme de ne plus pouvoir utiliser le chrome hexavalent (CR VI) dans la production de l'acier. Nous avons déjà trouvé des composants à lui substituer mais pour être indépendants et atteindre un niveau de production équivalent, cela nécessiterait que le groupe investisse 30 millions d’€uros. Et la direction demeure floue sur ses engagements à ce sujet. Nous savons que la concurrence est rude sur le plan mondial et nous craignons que cette nouvelle contrainte combinée à nos salaires soi-disant élevés soit un prétexte pour délocaliser la boîte à l’étranger, là où les organisations syndicales n’existent pas ou si peu.Dans ces conditions, comment envisages-tu l’avenir ?
Rien n’est perdu. Rien n’est gagné. Nous sommes en train de préparer une assemblée générale du syndicat pour le jeudi 27 février, ce qui va nous permettre d’élaborer collectivement les revendications à porter auprès de la direction. Il est certain que l’exigence de 30 millions d’euros d’investissements pour garantir la pérennité du site de Basse-Indre en fera partie.
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