InFOrmation syndicale

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30 mai 2009

LES BALADEURS


Depuis des mois, ceux qui nous gouvernent tentent de nier l'évidence, au mieux de minimiser l'ampleur de la crise économique et de ses conséquences. Partisans de la méthode Coué, ils veulent nous persuader (peut-être se sont-ils persuadés eux-mêmes) que l'activité économique n'est qu'une question de confiance. Tel le médecin de Molière, après chaque catastrophe, ils nous rabâchent "la confiance, la confiance, vous dis-je". En l'occurrence, le malade n'est pas imaginaire. Cette confusion entre cause et conséquences débouche (de bonne foi ou pas, peu importe) sur le mensonge, mais il arrive forcément un moment où il devient impossible de maquiller les faits.

Ainsi Madame Lagarde a-t-elle été obligée de reconnaître que le PIB 2009 devrait baisser d'environ 3 %. Immédiatement elle a précisé que la France faisait mieux que ses voisins européens. "La confiance, vous dis-je". De son côté Monsieur Revoal, ancien Directeur de l'Unédic annonce 900 000 chômeurs de plus en 2009. En janvier, le gouvernement n’en prédisait que 200 000 : "la confiance, la confiance, vous dis-je".

La réalité, c'est que le gros des licenciements est devant nous et qu'avec l'arrivée massive en septembre des jeunes sur le "marché du travail", le chômage va exploser.

La réalité c'est aussi que le gouvernement a su dégager des milliards pour venir au secours des "pauvres banquiers" mais n'imagine même pas que l'on puisse arrêter les licenciements.

Dans cette situation, il est évident qu'il faut des mesures immédiates pour augmenter les salaires. De même, plutôt que de laisser les travailleurs au chômage, il faut revenir sur la réforme des retraites, et même renégocier des préretraites.

A ce sujet, rappelons que c'est la CFDT qui a mis au point toutes ces contre-réformes dont on mesure mieux aujourd'hui toute la nocivité.

Il faudrait revenir sur toute la politique réactionnaire menée depuis 1982 et commencer à négocier pour répondre aux revendications.

Mais nous savons bien que le gouvernement et le patronat ne sont pas sur cette orientation. Bien au contraire, ils entendent poursuivre leur politique, celle qui est dictée par l'Union européenne. Par exemple alors que les hospitaliers se battent contre la réforme Bachelot/Evin, le conseiller social de Monsieur Sarkozy, Raymond Soubie estime que pour "régler le problème de l'assurance maladie, la seule solution est de donner des tours de vis réguliers". Tours de vis réguliers, car le même Raymond Soubie craint l'explosion sociale. Selon "Direct Matin", il a théorisé le refus du "cela passe ou cela casse", "car en France, cela finit toujours par casser". C'est pourquoi, "inquiet des émeutes en Grèce, Nicolas Sarkozy avait reculé dès décembre 2008 sur la réforme des Lycées, en partie, puis sur le statut des enseignants chercheurs."

En clair, le gouvernement est décidé à poursuivre sa politique mais en calculant ces coups pour éviter l'explosion, mais aussi en s'assurant la complicité de la CGT et de la CFDT.

Ainsi, Arnaud Leparmentier, journaliste au Monde, nous explique que Monsieur Raymond Soubie "veut renforcer le dialogue, notamment avec la CGT et la CFDT, pour éviter une révolution sociétale en France. Il estime qu'une des réformes les plus importantes du Président de la République est celle de la représentativité syndicale". En d'autres termes, il a acheté la Kollaboration de la CGT et de la CFDT avec une loi totalitaire et liberticide.

Pour ceux qui auraient encore quelques doutes sur le rôle de la CGT et de la CFDT, l'analyse de Monsieur Soubie a le mérite de clarifier les choses. Cela explique que nos deux acolytes, de concert, s'opposent à la proposition de notre Confédération d'appeler à une grève de 24 heures et de réunir les travailleurs afin qu'ils définissent eux-mêmes leurs revendications et les moyens pour les faire aboutir.

Cela explique que Thibaut et Chérèque veuillent nous imposer de nouvelles processions le 26 mai et le 13 juin.

N'oublions pas non plus les trois journées d'actions européennes du 14 au 16 mai organisées par la Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui, par ailleurs, se réunira les 27 et 28 mai à Paris "pour continuer à débattre de la crise économique et sociale et des actions à mener". On est donc pas à l'abri de nouvelles manœuvres de diversions venant de ce côté.

Le refus obstiné d'appeler à la grève fait au moins un heureux, le Ministre du Travail Brice Hortefeux a observé "qu'ils ont écarté la décision d'une grève générale. Je pense que c'est une bonne chose parce qu'une grève générale ça pénalise les salariés et ça ne crée pas un emploi, ce qui est l'objectif de l'action qui est engagée face à la crise". Les organisateurs des manifestations du 26 mai et du 13 juin peuvent donc être rassurés, ils peuvent espérer le renfort du Ministre. Plus sérieusement, pour ceux qui auraient encore quelques illusions sur l'efficacité de ces manifestations à répétition, le Ministre met les choses au point. Il a programmé une réunion "fin juin pour évaluer les mesure annoncées en février par le gouvernement".

Il ne faut donc rien attendre de ces palinodies. Dans ces conditions, bien évidement, il ne faut pas compter sur nous pour cautionner le 26 mai ou le 13 juin. Nous continuerons donc tranquillement à défendre l'appel à la grève adopté par notre dernier Comité Confédéral National.



Mais faisons bien attention, à force de vouloir balader la classe ouvrière, prenons garde à ce qu'un jour, les travailleurs ne se détournent pas des confédérations, n’envoient pas promener à leur tour les baladeurs, comme ils l'ont fait dans une grande mesure des partis politiques, ce qui d'ailleurs se vérifiera probablement une nouvelle fois à l'occasion des prochaines élections au Parlement européen.


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique