Le projet de loi serait-il encore amendable ?
Certains syndicalistes nous expliquent depuis le début qu'il ne faut pas s'opposer globalement au projet de loi et qu'il est amendable. Après le vote des députés le 15 septembre, il n'y a plus aucun doute : le gouvernement veut aller jusqu'au bout et rien ne changera sur l'essentiel. Dans ces conditions, comment peut-on camper sur une position qui tourne le dos à l'exigence du retrait du projet de loi (exigence qui grandit de jour en jour parmi les salariés).
Comment gagner ?
Nous le redisons une nouvelle fois, un appel commun de toutes les organisations syndicales à la grève interprofessionnelle pour le retrait du projet de loi mobiliserait une très grande majorité de salariés et contraindrait sans aucun doute le gouvernement à renoncer. C’est ce que propose la CGT-FORCE OUVRIERE depuis plusieurs mois. C'est ce qu'expriment les centaines d'appels intersyndicaux qui se multiplient dans tout le pays depuis quelques semaines. C'est ce que FO à tous les niveaux proposera encore demain (en particulier lors de la réunion des confédérations le 24 septembre).
La grève coûte cher ?
Certains syndicalistes expliquent aujourd'hui que la grève coûte cher et qu'il est utopique d'appeler à la grève car les mentalités ont changé. Ce sont ces mêmes syndicalistes qui appellent à des journées d'action à répétition (1 fois par mois depuis janvier 2009 et tous les 15 jours maintenant avec perte de salaire à la clé). Ces journées coûtent plus cher, n'aboutissent à rien et épuisent les salariés. Malgré ces journées à répétition, la classe ouvrière reste mobilisée. C'est la preuve qu'un appel résolu à la grève pour bloquer le pays entraînerait des millions de grévistes et il ne faudrait pas plus de 2 ou 3 jours pour que le gouvernement apeuré renonce à son projet. La grande majorité des salariés est prête à « perdre » quelques jours de salaire pour gagner. Mais faut-il encore avoir la volonté de gagner !
Les salariés doivent faire des sacrifices pour sauver notre système de retraite ?
Le gouvernement et la banque centrale européenne arrosent les banques et les spéculateurs de plusieurs centaines de milliards d'euros et il ne serait pas possible de trouver quelques milliards pour assurer le financement des retraites !? Sur les six premiers mois de l'année, les 40 plus grandes entreprises cotées à la bourse de Paris, celle du CAC40, ont quasiment doublé leurs profits par rapport à la même période de l'an dernier pour un montant de 41,5 milliards d'euros. Déjà, certains commentateurs prédisent un bénéfice de plus de 80 milliards pour l'année 2010 dont la moitié serait redistribuée sous forme de dividendes à nos pauvres actionnaires. Et il ne s'agit là que des 40 premières entreprises françaises.
Les employeurs ont bénéficié d'une baisse de 4,24 points de taux de cotisations entre 1980 et 2006, soit un manque à gagner pour la Sécurité Sociale qui intègre l'Assurance Vieillesse de 17 milliards par an. Et il y a les 30 milliards d'exonérations de cotisations sociales par an. Et des chiffres, nous pourrions en donner d'autres. Une petite partie de toutes ces sommes, même pas 30 milliards par an, réinjectées sous forme de cotisations sociales permettrait non seulement de maintenir les régimes actuels de retraites par répartition, les régimes particuliers et le code des pensions, mais aussi de revenir aux 37,5 annuités pour tous.