InFOrmation syndicale

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20 novembre 2010

XXVème CONGRES DE L'UNION DEPARTEMENTALE FO : LA RESOLUTION !


RESOLUTION : Congrès UD Cgt-FO 44 
19 Novembre 2010

Charte d’Amiens et indépendance
Réuni à Nantes le 19 novembre 2010, le 25ème Congrès de l’Union Départementale CGT Force Ouvrière de Loire-Atlantique réaffirme son attachement à la Charte d’Amiens adoptée en 1906. Par « la reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière » et en affirmant la nécessaire indépendance de l’organisation syndicale à l’égard des gouvernements, du patronat, des partis politiques et des sectes philosophiques ou religieuses, la Charte d’Amiens « reste la référence indispensable dans le principe et la pratique de l’indépendance syndicale et dans le comportement de la C.G.T.-Force Ouvrière, tant au niveau national, qu’européen et international » (CCN de la CGT –FO réuni à Amiens les 5 et 6 octobre 2006, à l'occasion du centenaire de la Charte d'Amiens).


Confédération syndicale internationale - Confédération européenne des syndicats et indépendance
Pour défendre l’indépendance syndicale et la liberté, les militants regroupés autour des « amis de Force Ouvrière » n’ont pas hésité après guerre à faire scission de la CGT pour créer la CGT–FO et au plan international la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et la Confédération Européenne des Syndicats Libres (CESL).
Le Congrès réaffirme que les créations de la CIS (Confédération Internationale des Syndicats) et de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) qui, dans une conception unicitaire regroupent les syndicats de tradition chrétienne et ceux d’origine stalinienne, sont contraires à nos principes d’indépendance.
C’est pourquoi le XXVème Congrès de l’UD de Loire-Atlantique approuve la résolution adoptée par le CCN de la CGT–FO à propos de la création de la CSI  : « le CCN réaffirme les principes déjà énoncés à propos de son appartenance à la CES. Fidèle à l’indépendance syndicale et aux fédérations, le CCN réaffirme que la CGT–FO ne saurait être engagée par des décisions prises en dehors de ses propres instances et qu’en conséquence, elle conserve en toute circonstance sa liberté de comportement ».
Plus que jamais, compte tenu de la mondialisation, la classe ouvrière a besoin, dans tous les pays, d’organisations indépendantes pour défendre ses intérêts particuliers. L’UD CGT-FO de Loire-Atlantique continuera à participer aux regroupements internationaux se plaçant dans un cadre d’indépendance et apportera son concours à tous les militants qui, dans des conditions souvent difficiles, combattent pour construire dans leurs propres pays, des syndicats indépendants. A ce sujet, le Congrès se félicite de l’accord de parrainage conclu entre l’UD de Loire-Atlantique et les partisans du syndicalisme libre en Chine regroupés dans le « china labour bulletin ».
Ces dernières années, en particulier depuis 2008, ont été marquées par l'approfondissement de la crise du système capitaliste à l’échelle mondiale. Dans tous les pays, les gouvernements, sous l’impulsion de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, appliquent la même politique fondée sur la remise en cause de toutes les conquêtes de la classe ouvrière,  avec pour objectif d’abaisser le coût du travail.
Au plan européen, l’Union Européenne impose à tous les états les mêmes plans de rigueur. Le Congrès constate que tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, obéissent servilement aux directives de l’Union Européenne et, sous couvert de « dialogue social », tentent d'associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de leur politique qui touche tous les salariés du public comme du privé, les chômeurs, les retraités et la jeunesse.

Services publics
Le Congrès réaffirme son attachement au statut général de la fonction publique garant de l’indépendance des fonctionnaires.
Il condamne la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et la réforme de l’administration territoriale de l’Etat qui conduisent à un démantèlement des services publics.
Le congrès s'oppose à la politique visant à ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux dans l'ensemble de la fonction publique, au nom de la réduction des déficits publics.
Le Congrès s’oppose en particulier à la mise en œuvre de la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST) qui veut rentabiliser la santé au détriment des malades et des agents hospitaliers. De même, le Congrès s'oppose au changement de statut de « la Poste » notamment par la création d’une société anonyme, première étape vers une privatisation. De même à la SNCF, avec la création d'un EPIC (Établissement Public  Industriel et Commercial).
Attaché à l’école laïque et républicaine fondée sur la transmission des connaissances, le Congrès condamne toutes les mesures qui, dans l'Éducation Nationale, conduisent progressivement à la remise en cause de laïcité, à la privatisation, sous couvert de régionalisation, de « discrimination positive », de promotion de « l’autonomie » et de « pouvoirs accrus » des chefs d’établissement.

Salaires
Le Congrès revendique l’augmentation du pouvoir d'achat par l'augmentation générale des salaires, facteur de justice sociale et de relance économique, ainsi que de financement de la protection sociale collective. C'est pourquoi le Congrès invite tous ses syndicats à demander l’ouverture de négociations.
Le développement de la crise financière confirme les positions affirmées par nos précédents Congrès : en aucun cas les systèmes d’intéressement et de participation d’épargne salariale ne peuvent se substituer aux augmentations de salaires. Le Congrès invite donc ses syndicats à la plus grande prudence en ce domaine.

Contrat de travail
Le Congrès affirme son attachement au CDI et condamne la généralisation de la précarité, en particulier pour la jeunesse, notamment par la multiplication de stages non rémunérés.
Sous prétexte de lutter pour l’emploi, le Gouvernement et le patronat envisagent la création d’un contrat unique assoupli : en clair, ils veulent en finir avec le CDI et ainsi « flexibiliser », à terme, tous les salariés.
Le Congrès condamne ces pratiques et déclare que comme pour le CPE en 2006, tout devra être mis en œuvre pour faire échec à ces projets.

Emploi
Le Congrès constate que la crise en cours a provoqué une augmentation considérable du chômage et de nombreuses fermetures d’entreprises. Depuis le dernier congrès de l'UD en décembre 2006, le nombre de chômeurs de 1ère catégorie est passé de 44474 à 50174 en Loire-Atlantique. Toutes catégories confondues (en tenant compte des temps partiels à titre d'exemple), le nombre de chômeurs est passé de 70000 à plus de 85000. Le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté de près de 50%.
Dans de nombreuses entreprises en difficulté, les employeurs se sont séparés en priorité des salariés précaires et des plus âgés. Cette situation confirme le bien fondé de notre opposition au développement des « emplois seniors » dont l’objectif est d’accompagner l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de la retraite à 62 ans.
Ainsi, le Congrès revendique des négociations pour remettre en œuvre des « pré- retraites » et ainsi faciliter l’emploi des jeunes.
Le Congrès refuse la fermeture des entreprises qui souvent sont délocalisées. Il considère que l’Etat doit prendre toute sa place pour empêcher ce dumping social et pour préserver les secteurs clés de l’économie, y compris par leurs nationalisations pour garantir l'emploi.
Ainsi le Congrès se félicite de la campagne engagée par l’UD pour la nationalisation des « Chantiers de l’Atlantique » et décide de poursuivre le combat pour empêcher leur fermeture.
Le congrès se félicite également de la campagne qui à tous les niveaux de l'organisation a conduit dans l'entreprise EARTA, à l'annulation des 30 licenciements prévus il y a 1 an et aujourd'hui au maintien de la structure d'entreprise adaptée avec ses 110 salariés.

Protection sociale collective et paritaire
Le Congrès constate que depuis 1995 nos systèmes de protection sociale gérés paritairement, le plus souvent construits par notre organisation, sont en cours de destruction.
La baisse des prestations, en particulier pour l’assurance-maladie, vise à transférer aux mutuelles au prix d'augmentations de cotisations ou de de baisses de prestations, les remboursements maladie et à favoriser les assurances privées, et ainsi conduit à une médecine à deux vitesses.
Le Congrès condamne l’hypocrisie du patronat qui propose des négociations sur le paritarisme alors qu’il a largement contribué avec la CFDT à sa destruction.
Le Congrès rappelle que notre organisation s’est opposée et s'oppose à la fusion des ASSEDIC avec l’ANPE. Il constate que la création de « Pôle Emploi » aboutit à l’étatisation du régime paritaire d’assurance chômage. La Convention expirant au 31 décembre 2010, le congrès revendique l'amélioration de l'indemnisation des chômeurs face à l'augmentation du chômage. Il s'oppose à toute sous-traitance des missions de Pôle Emploi, parfois au nom de la RGPP, considérant que les cotisations des salariés doivent bénéficier aux chômeurs et non aux officines privées.

Retraites
Le Congrès exige l'abrogation la loi SARKOZY qui, entre autres, repousse l’âge légal de départ en retraite à 62 ans, allonge la durée de cotisations, prévoit la mise en place de la retraite par points, c'est à dire la remise en cause du régime par répartition.
Le Congrès réaffirme ses revendications : blocage à 40 ans pour l'objectif d'un retour à 37,5 années de cotisation pour une retraite à taux plein, en référence au dernier congrès confédéral. Le Congrès considère que ce combat est nécessaire aussi pour favoriser l’emploi des jeunes.
Le Congrès revendique :
 pour le secteur privé, le retour au calcul de la retraite sur la base des 10 meilleures années et l’indexation des retraites sur les salaires ;
 pour le secteur public, le maintien du cadre des pensions civiles et militaires qui constituent un élément essentiel du statut de la fonction publique.

Le Congrès condamne les tractations discrètes en cours entre le Gouvernement, le patronat et la CFDT pour « mettre à plat » tout notre système et mettre en place un système par points.
Le Congrès, conscient que ce dossier n’est pas clos, réaffirme que seul un rapport de force fondé sur la grève interprofessionnelle permettra d’obtenir satisfaction.

Conclusion : toujours l’indépendance
Depuis notre précédent Congrès, la classe ouvrière a montré à plusieurs reprises sa capacité de mobilisation. Une nouvelle fois, à l’occasion du combat contre la réforme des retraites, elle s’est heurtée aux dirigeants de la CGT et de la CFDT qui, par l'appel à la multiplication des manifestations, par le refus répété d'appeler à la grève pour le retrait comme le proposait notre Confédération, ont conduit le mouvement à l’échec.

Le Congrès réaffirme que les travailleurs ont besoin d’une organisation libre et indépendante. C’est pourquoi il condamne la Loi du 20 août 2008 sur la représentativité syndicale, produit de l’accord passé entre le MEDEF, la CGPME, la CGT et la CFDT. Le Congrès demande son abrogation et le retour à la libre désignation des délégués. La volonté du Gouvernement, du patronat, de la CGT et de la CFDT de « restructurer » le mouvement syndical contre les travailleurs et la liberté syndicale s’est traduite à l’occasion des récents événements par la tentative de créer une « Intersyndicale officielle ».
Conformément à nos principes d’indépendance, nous ne saurions confondre l’action commune et l’unicité en aucune circonstance.
En effet, l’action commune est souhaitable dès lors que les objectifs revendicatifs sont communs et qu’un accord suffisant existe sur les moyens à mettre en œuvre pour obtenir satisfaction.
Au contraire, l’unicité syndicale, que tentent de mettre en œuvre les responsables de la CGT et de la CFDT, conduit à terme, comme au plan international, au syndicat unique opposé à la liberté de choix, donc à la démocratie.
Cette volonté d’étouffer la liberté s’est heurtée à notre Confédération qui, comme en 1947, a défendu courageusement la démocratie. Le Congrès exige l’abrogation de la Loi du 20 août 2008 et, pour défendre l’indépendance syndicale. Il invite tous ses syndicats à intensifier la syndicalisation à la seule organisation libre et indépendante : la CGT Force Ouvrière.
Voir aussi :