LA LOI ANTI-DÉMOCRATIQUE DU 20 AOÛT 2008 PERMET LA SIGNATURE D'UN ACCORD MINORITAIRE CONTRAIRE AUX INTÉRÊTS DES SALARIÉS
Les syndicats non signataires FO, CGT, CFTC et UNSA se sont réunis pour rechercher comment s'opposer à cet accord et obtenir la réouverture de négociations.
Ils ont constaté que les non signataires avaient recueilli plus de 50 % des voix aux précédentes élections des comités d'entreprise. Ils ont donc envisagé de faire opposition. Mais du fait de la loi du 20 août 2008, ce n'est plus possible. En effet, les voix obtenues par FO, 9,81 %, et celles obtenues par la CFTC, 9,50 %, les excluent, à quelques voix près, de la représentativité. Sans la loi du 20 août, il serait comptabilisé, pour les 4 organisations syndicales, un total de 51,02 % ; du fait de cette loi anti-démocratique ne sont plus comptabilisés que 31,71 % de votants. Près de 20 % de voix des salariés sont ignorés !
Et parce qu'elle exclut des milliers de salariés, la loi du 20 août permet la signature d'un accord minoritaire contraire aux intérêts des salariés.
Les syndicats FO, CGT, CFTC et UNSA ont néanmoins réclamé la réouverture des négociations, mais la Direction d'AXA rejette la demande des organisations syndicales majoritaires et prétend imposer le cadre de cet accord minoritaire sur trois ans.
FO s'insurge contre cette atteinte à la démocratie et maintient les revendications qu'elle a formulées en matière de salaires et notamment celle de 5 % d'augmentation générale pour tous, employés et cadres sans exclusion, au 1er janvier 2011 et aucun salaire inférieur à 1 500 euros nets.
Eric VERHAEGHE, le directeur des affaires sociales de la FFSA, jette l'éponge !
Le pouvoir d'achat des salariés n'a cessé de baisser. La baisse du coût du travail est devenue une obsession qui se traduit par une individualisation forcenée, des conditions de travail aggravées et des augmentations générales absentes ou très inférieures à la hausse des prix.
Le Directeur des Affaires Sociales de la FFSA dénonce cette obsession, la baisse du coût du travail !
Et il ajoute : "Comme cela ne suffisait pas, les allégements de charges ont reporté sur le contribuable un poids annuel de 30 milliards d'euros porté jusque-là par les employeurs. Ce transfert explique une très large partie de la dette publique contractée depuis 15 ans." (Voir son livre Jusqu'ici tout va bien !)
Cela nous l'expliquons depuis longtemps. Mais cette fois c'est un énarque, membre du MEDEF, Président de l'APEC qui le dit.
Quand il parle de charges, nous, nous disons salaire différé. Mais il s'agit de la même chose. Il aurait pu aussi expliquer que la contre réforme des retraites a été imposée au nom d'une véritable escroquerie puisque les prétendues difficultés du régime n'existeraient pas sans la baisse des salaires directs et indirects.
Et que dire de l'intersyndicale, formée autour de la CFDT avec la CGT, qui a refusé de réclamer le retrait de la contre réforme des retraites, qui a refusé d'appeler à la grève interprofessionnelle pour le retrait et qui, aujourd'hui, réclame, à la suite du Premier Ministre, la réduction des déficits publics ?
Nous sommes d'accord avec Eric VERHAEGHE qui explique que les réductions de cotisations patronales de l'ordre de 30 millions d'euros chaque année expliquent une très large partie de la dette publique.
Il ajoute : "Mais le recours à l'endettement public pour financer cette opération est un scandale absolu. En effet, la dette de l'État est financée par des bons du Trésor majoritairement achetés par ceux-là mêmes qui bénéficient des allégements. Jusqu'à une date récente, la dette souveraine constituait en effet le meilleur placement financier pour les gens fortunés, puisqu'elle offre des rendements garantis alors que les actions comportent une forte part de risque.
Le tour de passe-passe des allégements consiste donc à adresser un double cadeau aux détenteurs du capital : d'une part, ce sont les contribuables qui payent leurs engagements à leur place et, d'autre part, les mêmes contribuables leur remboursent une deuxième fois la somme qu'ils ont payés initialement, mais cette fois avec les taux d'intérêts, puisque le cadeau fiscal est financé par l'endettement de l'État. Ce procédé est moralement inadmissible. Il est économiquement absurde."
Nous sommes d'accord, un scandale absolu !
Alors ne faut-il pas revenir aux négociations de branche sur les salaires réels, en finir avec l'individualisation des salaires, rétablir les droits collectifs ?
C'est ce que nous répétions sans cesse au Directeur des Affaires Sociales de la FFSA sans être entendus. Mais il faut reconnaître qu'il s'était instauré un véritable dialogue... brutalement interrompu, comme nous l'avons expliqué dans un précédent article.
Aujourd'hui Eric VERHAEGHE, qui a démissionné du MEDEF, serait victime d'une procédure de licenciement de la part de la FFSA.
Il y a donc carence pour le poste de Directeur des Affaires Sociales de la FFSA. Et cela devient une habitude.
Rappelons-nous le 25 octobre 2007, la Section fédérale des Assurances avait appelé à manifester pour le retouraux augmentations générales de salaires dans la branche. Nous avions été reçus par Pierre LAEDERICH, le précédent Directeur des Affaires Sociales.
Après avoir entendu notre argumentation, Pierre LAEDERICH avait reconnu que les pressions subies par les salariés étaient allées trop loin, qu'il y avait un malaise du fait d'un véritable bouleversement dans la profession et des pressions considérables sur les objectifs et les résultats.
Pierre LAEDERICH, après avoir été débauché par un groupe d'assurances, a quitté la profession.
Faut-il en déduire que le dialogue est mal vu par la FFSA ?
Depuis 2007, la situation ne s'est pas améliorée pour les salariés, l'individualisation s'est renforcée et la souffrance au travail est reconnue comme un mal vécu très largement par les salariés de l'assurance.
Mais ce n'est pas un mal nécessaire. C'est la conséquence de cette politique de baisse du coût du travail systématique.
Alors il faut que ça cesse !
FO Assurances réclame la fin de l'individualisation, le retour aux droits collectifs, le retour aux augmentations générales de salaires.
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Paru dans le Journal des Employés et Cadres FO - n°31