InFOrmation syndicale

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15 février 2012

L’EUROPE DU PERE FOUETTARD

Vous trouverez dans ce journal [NDLR : FO Hebdo] un tract synthétisant nos positions en matière européenne. Il s’inscrit dans le cadre prévu par la Confédération européenne des syndicats le 29 février, à la veille du prochain sommet européen (1er et 2 mars) qui va entériner l’austérité comme modèle.

D’ores et déjà, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Irlande notamment, les coupes sociales sont importantes en termes de revenus et de droits. Pour les gouvernements, quels qu’ils soient, il faut imposer des sacrifices aux peuples pour tenter de sauvegarder la logique économique libérale qui découle des traités européens successifs.

Et plus les sacrifices sont importants, plus l’autoritarisme social s’expose.


En Grèce, c’est tout un peuple qu’on humilie et qu’on met à genoux. Baisse du SMIC de 22%, diminution des retraites, licenciement de fonctionnaires sont imposés par l’Union européenne qui, de fait, s’est substituée aux pouvoirs publics grecs qui se soumettent. Ce n’est pas l’austérité ou la faillite, mais l’austérité et la faillite. Et pendant ce temps-là, les armateurs et l’Église orthodoxe ne sont toujours pas mis à contribution.

Les 1er et 2 mars, les gouvernements vont vraisemblablement se mettre d’accord sur une modification du traité inscrivant dans le marbre l’austérité et le dogmatisme budgétaire inhérents au capitalisme libéral. C’est l’Europe du Père Fouettard.

Cet accord gouvernemental devra faire l’objet de ratifications dans les différents États membres. En France, ce devrait être après les élections présidentielles. Il nous appartiendra de nous y opposer, comme nous l’avons déjà indiqué s’agissant de la «règle d’or» qui devrait y figurer.

En attendant, le Parlement devrait se prononcer sur la mise en place du MES (mécanisme européen de stabilité), remplaçant les fonds et mécanismes existants.

Ce n’est pas la création en tant que telle qui pose problème, mais les conditions qui seront imposées aux pays pour en bénéficier, comme on le voit déjà en Grèce, en Espagne ou au Portugal.

C’est bien l’Europe qu’il faut reconstruire et revoir dans ses modalités et ses objectifs.

En France, une des dernières idées émises par le président de la République – c’est à ce titre qu’il s’exprime et c’est pourquoi nous avons réagi – concernant le chômage relève de cet autoritarisme social.

Mieux former les chômeurs et les obliger à accepter l’emploi proposé devrait faire baisser le chômage! Officiellement cela sera, certes, l’occasion d’augmenter le nombre de radiations!

On va bientôt nous expliquer que la forte augmentation du chômage n’a rien à voir avec la crise, mais que ce sont les salariés qui demandent à être licenciés ou les jeunes qui ne veulent pas accéder à l’emploi et à l’autonomie!

Et d’indiquer que si les «partenaires sociaux» (sic) n’y parvenaient pas, on ferait un référendum!

Quand les jeux et enjeux politiciens prennent le pas sur tout le reste, il y a de quoi être inquiet, y compris pour la démocratie.

On va bientôt, ici et là, nous livrer la vérité!

À toutes fins utiles, nous citerons Condorcet: «Les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent et non ceux qui se vantent de l’avoir trouvée.»