InFOrmation syndicale

1er MAI "JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS" À 10H30 PLACE DE BRETAGNE AVEC FO CGT FSU SOLIDAIRES --- 22 AU 24 MAI STAGE "JE NÉGOCIE" --- 28 AU 30 MAI STAGE "CONNAÎTRE SES DROITS" --- ...

14 mars 2012

RELENTS PETAINISTES

« Avec ce budget, notre pays est un des meilleurs élèves en Europe » a déclaré le Premier Ministre socialiste belge en présentant le nouveau plan de rigueur adopté par les six partis de la coalition gauche-centre-droite.

Afin de respecter la règle du Traité de Maastricht, qui veut que le déficit budgétaire soit inférieur à 3% du PIB, le gouvernement a décidé de nouvelles mesures d’économie : 1,82 milliards qui viennent renforcer un premier plan de 11,3 milliards pourtant récent, puisqu’il a été annoncé fin 2011. C’est pour faire face à l’abaissement des prévisions de croissance que la Commission européenne a exigé ce nouveau tour de vis.

Après la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, etc… c’est ainsi au tour de la Belgique, et aussi des Pays-Bas de passer sous les fourches caudines de la Troïka.

Cette politique conduit tout droit à la catastrophe. L’austérité imposée au nom de la lutte contre la dette sape la croissance économique, et, comme en Belgique, débouche sur de nouveaux plans d’austérité.


Si on n’y met pas un coup d’arrêt, cette logique infernale nous entraînera tous vers le toujours plus bas. Les chefs de gouvernement, en signant un nouveau traité qui prévoit entre autres 0,5 % de déficit au lieu de 3 % actuellement, veulent aller encore plus loin, plus vite, et surtout, en imposant «la règle d’or», prétendent constitutionnaliser la rigueur.

Notre Confédération a raison de s’opposer à ce projet réactionnaire, et le dernier édito de notre camarade Jean-Claude Mailly met clairement les points sur les "i".

Ceux qui sont attachés à la liberté syndicale, et plus largement à la démocratie, devraient s’opposer à ce traité et combattre sa ratification.

Compte tenu de la gravité des enjeux, en particulier pour les salariés, il serait souhaitable que tout le mouvement syndical nous rejoigne dans ce combat déterminant.

Pourtant, force est de constater le silence pesant des responsables de la CGT sur cette question. Les dernières déclarations de Bernard Thibault ne sont pas empreintes d’une grande clarté… !!! Il tourne autour du pot ! Mais on se souvient qu’il était favorable au Traité Constitutionnel et qu’il avait été mis en minorité au CCN de la CGT par plus de 80% des voix.

Quant à la CFDT, puisant son inspiration dans les encycliques, elle va jusqu’au bout de la logique corporatiste. Ce n’est pas nouveau, mais cette fois elle entraîne du monde avec elle. François Chérèque, au nom de la CFDT, Luc Berille (UNSA), accompagnés de responsables de la «vie associative», dont Etienne Caniard de la Mutualité française, Jean-Michel Ducomte de la Ligue de l’enseignement, Claude Fisher de Confrontation Europe, Pierre-Yves Madiguier d’ATD Quart-Monde, viennent de publier «le manifeste pour un pacte social».

Le titre est déjà tout un programme ! «Nous voulons une Europe forte, fière de son modèle social…», «nous voulons que la réduction des déficits publics préserve la cohésion sociale… Nous voulons qu’aux côtés de la démocratie politique, ceux qui font vivre la démocratie civile et sociale soient associés à l’élaboration des lois qui nous gouvernent… ».

Nous savons qu’après les élections et quels qu’en seront les résultats, le futur gouvernement, à moins de rompre avec l’Union européenne et de refuser de ratifier le futur Traité, devra imposer en France comme ailleurs une politique de super-austérité.

On aurait donc tort de sous estimer la portée de ce manifeste. Que ces signataires forment une belle brochette réactionnaire fortement inspirés par l’idéologie pétainiste n’est pas nouveau.

Qu’ils décident de s’associer publiquement vaut déclaration de guerre : ils veulent collaborer et être associés à l’élaboration des lois qui imposeront la rigueur au nom de la réduction des déficits !

Ne nous faisons donc aucune illusion, ces gens là ne seront pas à nos côtés pour défendre les revendications, ils seront en face, de l’autre côté de la barrière !

Quand on s’apprête à combattre, il est toujours préférable de savoir comment se disposent les forces en présence.

Pour sa part la classe ouvrière n’a pas abdiqué. Dans toute l’Europe les grèves se multiplient. Pour l’instant elles sont encore contenues sous la forme de journées de grève. La prochaine est prévue pour le 29 mars en Espagne. Nous savons aussi que les travailleurs sont fermement opposés à la politique de la Troïka.

Déjà en 1993, une majorité des salariés avait voté contre le Traité de Maastricht, en 2005 ils étaient encore plus nombreux contre le Traité constitutionnel. L’Histoire nous montre qu’il est impossible de gouverner longtemps contre le nombre.

Alors, avec notre Confédération, continuons notre combat pour la défense de l’indépendance syndicale et de la démocratie.

Nous sommes le nombre, et, n’en doutons pas, nous sommes dans le sens de l’Histoire !