InFOrmation syndicale

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25 octobre 2012

AG PÔLE EMPLOI : CHOC FRONTAL DES REVENDICATIONS ET DU TSCG

J.C. Mailly : " On a élu un Président de la République, pas un Président de la Cour des Comptes "
A l'AG de Pôle-Emploi, le 9 octobre, si les revendications catégorielles portaient sur des registres autres que celles des métallos, elles avaient par contre la même matrice : celle du syndicalisme indépendant d'abord soucieux de graver (et y parvenant) des acquis professionnels dans le marbre des conventions collectives, et d'alourdir le bas de la feuille de paye.


La Convention collective négociée par FO aujourd'hui incontestée

Suite à la fusion ANPE/ASSEDIC, FO avait négocié en 2009 une nouvelle convention collective nationale spécifique aux personnels de Pôle Emploi, pour laquelle les agents de droit public issus de l'ANPE pouvaient "opter". Les dirigeants de la CGT et du SNU-FSU ne manquèrent pas alors de faire le procès de la convention arrachée par FO.

Mais les faits ont tranché : 85% des agents de droit public
ont "opté" pour ladite convention. ... Y compris même à titre personnel, et en catimini, nombre des zélés pourfendeurs CGT et FSU de l'accord conclu par FO.

Cela pour la bonne raison que la CCN signée par FO compile l'essentiel des acquis sociaux ex-ASSEDIC et ex-ANPE (et bénéficie aussi au millier de psychologues basculés de l'AFPA à Pôle Emploi.)

Il reste aujourd'hui que les deux volets revendicatifs principaux (conditions de travail et salaires) des personnels de ¨Pôle Emploi" se heurtent directement à la politique d'austérité de l'actuel gouvernement, aussi empressé, voire davantage, que ses prédécesseurs à exécuter les exigences de la Troïka.

En effet, comme la Sécu et les trois fonctions publiques, ¨Pôle -Emploi" entre dans l'enveloppe des comptes publics, et donc dans la nasse du TSCG. Dans cet "euro-contexte", peu importe la pénurie en personnels et en moyens matériels de Pôle-Emploi pour l"indemnisation et le placement des chômeurs ! Priorité aux diktats de Bruxelles et à la "règle d'or"! Cela quand bien même, depuis la mise en place du nouvel organisme en 2009, le nombre des demandeurs d'emploi a crû de 30% !

Cette course aux coupes claires dans les dépenses ne concerne pas que le fonctionnement de Pôle-Emploi, mais aussi la rémunération des personnels (salaires bloqués depuis deux ans). En effet, la direction de Pôle Emploi n'a pratiquement plus de marges de manoeuvre budgétaires pour négocier les mises à niveau annuelles des salaires par rapport au coût de la vie, et pas davantage a fortiori pour discuter une refonte des classifications.

L'entrée en vigueur du TSCG impactera de plus l'indemnisation des chômeurs : la "règle d'or" encadrera désormais les négociations entre le patronat et les organisations syndicales ayant pour objet d'actualiser le taux des cotisations-chômage et le calcul des indemnités-chômage.

De l'austérité permanente au totalitarisme permanent

Du coup, on passe de l'austérité aggravée à quelque chose de qualitativement autre : la remise en cause de la liberté de négocier, tant au niveau de la pratique contractuelle "interne" à Pôle-Emploi que du paritarisme, dont les fondements historiques (1958) se trouvent ainsi ébranlés.

Patrick Hébert comme Jean-Claude Mailly ne manquèrent d'ailleurs pas de souligner qu'à ce stade, c'est la démocratie républicaine qui se trouve atteinte. ... Voire, comme devait l'expliquer J.C. Mailly, la souveraineté nationale elle-même, puisque dans son zèle à transposer la "règle d'or" dans une loi organique, le gouvernement est allé jusqu'à instituer un "haut conseil des finances publiques", un "haut gendarme" en quelque sorte, ayant mission de menotter la plus fondamentale des prérogatives de tout parlement : décider des ressources et des dépenses de la nation.

Ce qu'il résuma par une formule cinglante : "On a élu un Président de la République. Pas un Président de la Cour des Comptes". Et en cette période où tout est lié, et la situation sociale potentiellement explosive, le secrétaire général de la confédération de déclarer aussi que si aucun repreneur ne se portait acquéreur de Florange à l'issue des 60 jours donné par Mittal à l'Etat pour en trouver un, c'est rien moins que la "réquisition" de l'établissement qui s'imposerait.
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Vu dans la presse :