InFOrmation syndicale

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26 octobre 2012

UNE POINTEUSE DANS LE SAC À MAIN

Poussant toujours plus loin leur logique de rentabilité, les employeurs de l’aide à domicile calculent les temps d’intervention à la minute. Pour contrôler leurs salariés à distance, ils les équipent depuis quelques années de pointeuses portatives. Avec les évolutions technologiques, les systèmes sont de plus en plus performants et offrent de moins en moins de souplesse. 

À chaque fois qu’elle arrive et qu’elle quitte un domicile, Rebecca doit enclencher la petite machine qu’elle trimbale dans son sac à main. Elle rentre l’heure, la date et le nombre de kilomètres parcourus puis bipe la carte magnétique remise à chaque bénéficiaire pour prouver son passage. «Pour l’instant, on a une badgeuse à mémoire interne qui tolère 5 minutes de marge sur le planning établi, explique-t-elle. Il faut tout calculer, mais on peut rajouter le temps utilisé à sortir les poubelles ou à aller faire des courses.»

Mais à partir d’octobre, elle aura un nouveau modèle avec GPS intégré. Et l’intervention s’arrêtera automatiquement dès qu’elle aura téléphoné au centre de télégestion depuis le domicile du bénéficiaire. «Comment je ferai pour intégrer les interventions extérieures? s’interroge-t-elle. Je ne veux pas donner dix minutes gratuites tous les jours.»

Même risque d’arnaque sur le kilométrage. La badgeuse calculera elle-même les distances en fonction des données d’un site internet de circulation. «Pour certains trajets, la machine calcule à vol d’oiseau et s’il y a une déviation à cause de la neige, c’est sûr qu’elle ne la prendra pas en compte», dénonce-t-elle.

Ses craintes sont justifiées, comme en témoigne Séverine, salariée à Longwy (54). Depuis quelques mois, son employeur a fourni des smartphones à toute l’équipe. Les distances et les itinéraires, évalués automatiquement par le biais d’internet, ne correspondent pas toujours à la réalité du terrain. Les salariés estiment avoir perdu en moyenne dix heures de temps de trajet en août. Maintenant, l’employeur envoie aussi directement les plannings sur les téléphones. Il a donc décidé de supprimer les quarts d’heure de vacation et tous les temps initialement prévus pour l’organisation, les jugeant désormais inutiles.
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Extrait du reportage «Action sociale: Les journées des auxiliaires de vie» paru dans le FO Hebdo n°3045 daté du 3 octobre 2012.