InFOrmation syndicale

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17 octobre 2012

Édito: RÉSISTER, C'EST AUSSI SAVOIR DIRE NON


Éditorial de Jean-Claude Mailly

Le nouveau Directeur général du Bureau international du travail, Guy Ryder*, a appelé les gouvernements à mettre fin aux politiques d’austérité. Citant l’exemple de la Grèce, il a déclaré ne pas «croire qu’un pays dont le PIB se contracte de 6% à 7% puisse rembourser sa dette». Il a en outre déploré la rupture du dialogue social en Grèce et le démantèlement du marché du travail. Rappelant que l’endettement ne peut être réduit que par la croissance et la création d’emplois, le Directeur général du BIT a appelé les gouvernements à ne pas commettre les erreurs des années 1980 et 1990 avec les plans dits d’ajustements structurels. Il faut au contraire faire des investissements d’infrastructure, faciliter l’accès au crédit des PME et renforcer les systèmes de protection sociale.

En quatre ans, le nombre de chômeurs dans le monde a officiellement augmenté de 30 millions et, sur les 200 millions de chômeurs, 75 millions ont moins de 25 ans.  
Par ailleurs, 900 millions de travailleurs ont un emploi qui ne leur permet pas d’être au-dessus du seuil de pauvreté (2 dollars par jour). 

Face à une crise systémique à laquelle aucun pays, peu ou prou, n’échappe, il est important que le Bureau international du travail fasse entendre sa voix de cette façon.

Comme nous ne cessons de l’expliquer, une sortie de crise nécessite une triple rupture: internationale, européenne et nationale.

De fait, pratiquer les politiques d’austérité est une démarche dangereuse et suicidaire socialement, économiquement et démocratiquement.

Dans ce contexte, le rôle syndical est essentiel. C’est ce que nous faisons avec la CSI. C’est aussi ce qu’explique la CES quand elle s’oppose au traité et qu’elle réclame un «contrat social», afin que les droits sociaux priment sur les «libertés économiques».

Mais le rôle syndical c’est d’abord et avant tout celui que mène le syndicat sur le terrain, dans l’entreprise, dans l’administration et au niveau de chacun des pays. C’est aussi pourquoi nous devons rester fermes sur nos positions et revendications et ne pas baisser la tête. Cela vaut pour l’emploi, les salaires, la stratégie industrielle, la protection sociale collective ou les services publics.

Celles et ceux qui renoncent sont celles et ceux qui ne savent pas résister.
Résister, comme penser, c’est aussi savoir dire non.


* Qui fut Secrétaire général de la Confédération syndicale internationale.