Ballon d’essai ou pas, on a le sentiment que ça part parfois dans tous les sens.
Deux exemples pour étayer ce sentiment.
Un journal annonce la semaine dernière que l’Élysée envisage, sur plusieurs années, de transférer 40 milliards de cotisations patronales sur la CSG. Ce qui correspondrait de fait à une demande patronale (au moins de certaines entreprises) et d’économistes libéraux.
Interrogés, nous avons été amenés à expliquer que ce serait une double erreur:
- Économique, car un tel schéma s’appuie sur une analyse fausse et dangereuse selon laquelle la France aurait un problème de coût du travail.
Qui plus est, l’augmentation de la CSG (supportée à 88% par les salariés et retraités), en baissant le pouvoir d’achat, ferait passer l’activité économique de la récession à la dépression.
- Sociale, car ce schéma compromettrait le financement et l’existence de la protection sociale collective.
Comme le disait Coluche: «Dans les milieux bien informés on s’autorise à penser [...].»
Un échange téléphonique avec la ministre chargée du dossier m’amène à dire que rien n’est aujourd’hui arrêté. Ce qui ne nous empêche pas de réaffirmer nos analyses et revendications.
Le deuxième exemple concerne l’augmentation de l’imposition des plus-values en cas de cession d’entreprise. Rappelons-nous: cela s’appelle «la niche Copé», que nous (et d’autres...) avions dénoncée en son temps.
Face à une pétition lancée par quelques chefs d’entreprise, le pouvoir semble prêt à reculer. Il s’agit pourtant d’un acte que l’on peut qualifier d’équité fiscale.
On aimerait beaucoup plus de compréhension quand il s’agit d’augmenter le SMIC ou de préserver le service public républicain.
Mais comme toujours dans l’Histoire, il appartient aux travailleurs de compter sur eux-mêmes pour obtenir satisfaction.
Sur eux-mêmes et sur l’indépendance et la liberté syndicales.