Symptomatique d’un pouvoir d’achat en chute libre, le succès des comparateurs de prix sur Internet, zone censée être moins chère, ne cesse de s’amplifier, or beaucoup apparaissent comme franchement douteux, profitant, comme souvent dans la «nouvelle économie», du peu de réglementation et de contrôle.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), amoindrie par la RGPP (Révision générale des politiques publiques), en est réduite à conseiller la prudence aux consommateurs, tant le manque de transparence des comparateurs de prix en ligne est patent.
Et pour cause: on trouve parfois derrière, annoncés plus ou moins clairement, de grands acteurs du secteur concerné, notamment la grande distribution et les assurances, domaine où la multiplicité des garanties rend très difficiles les comparaisons et où des offres low cost permettent d’augmenter la visibilité, soit de la pub à peu de frais.
L’opacité règne également quant aux modes de rémunération.
Dans bien des cas les cybermarchands payent pour se trouver dans les comparateurs où ils figurent en bonne place, dans un savant panachage avec des non-payants, présents surtout pour afficher une certaine crédibilité.
Le consommateur ignore souvent que la rémunération des sites de comparaison peut se calculer au nombre de clics enregistrés ou même pour chaque contrat ou achat effectué par leur biais, ce qui n’induit pas la plus grande indépendance.
En 2007, la DGCCRF avait réalisé une enquête sur douze sites: onze d’entre eux avaient été avertis, écopant d’un «rappel de réglementation». À quand un comparateur des comparateurs?
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AFOC à Nantes : http://www.fo44.org/p/afoc.html
DGCCRF : http://www.economie.gouv.fr/dgccrf