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29 janvier 2013

VIE PRIVÉE: UN TRAVAIL INTRUSIF


Le cabinet d’expertise en risques professionnels Technologia, qui est intervenu lors des crises suicidaires chez Renault et France Télécom, a sorti en mars 2012 les premiers résultats d’une vaste enquête sur les effets du travail sur la vie privée. 


Il apparaît dans cette enquête que «pour la moitié des personnes interrogées, le travail tient au quotidien la place la plus importante», et «pour les cadres, cette proportion atteint 61%». Mais «la quasi-totalité de ces salariés (96%) souhaiteraient faire d’autres choix de vie», ce qui, soit dit en passant, interroge sur la nature du régime politique d’un État où presque toute la population voudrait vivre autrement.

«Au-delà, poursuit l’enquête, [...] c’est à un bouleversement [...] auquel nous assistons. [...] Horaires élastiques, travail de nuit, sommeil réduit, rapports sexuels bâclés ou tout simplement ajournés (avec à l’arrivée de la fatigue, des problèmes de santé, des tensions familiales, des divorces...), le travail entre chez les gens pour s’y installer durablement.» Et «principalement pour les cadres». «Près de la moitié des cadres et professions intellectuelles supérieures reconnaissent travailler fréquemment le soir ou la nuit sur leur temps personnel. Permise par la multiplication des outils de communication interconnectés, cette intrusion nuit au sommeil et à la vie intime et sexuelle pour 80% d’entre eux.»

Ce qui fait dire à Jean-Claude Delgènes, fondateur et directeur général du cabinet Technologia, qu’«avec la crise, les entreprises font de la charge de travail de leurs cadres une variable d’ajustement idéale pour maintenir leurs marges». Bien sûr, «parce qu’ils sont chargés d’appliquer la stratégie imposée par le top management, évalués et promus sur ce critère», cela frappe d’abord les cadres opérationnels, et en particulier ceux dont les entreprises (et par contrecoup leurs sous-traitants et fournisseurs de services) sont confrontées à la concurrence internationale «low cost» et/ou confrontées à des marges étroites. Mais, comme le montre une enquête du journal Le Monde en collaboration avec Radio France, le mal s’étend dans d’autres secteurs d’activité, dans le public, dans les professions intermédiaires...
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Article paru dans FO Hebdo n°3056-3057