InFOrmation syndicale

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07 juin 2013

DÉBRAYAGE MASIF FO-CGT AU CHANTIER NAVAL

Ça devient une constante de la part des multinationales, des fonds de pensions et autres gros requins de la spéculation internationale lorsqu'ils achètent une entreprise : c'est de moins en moins avec le projet d'en assurer le développement industriel, mais de plus en plus fréquemment avec l'intention inverse de la ressortir à très courte échéance de leur portefeuille. 

Que ce soit pour se défaire de l'écorce du citron une fois siphonné le savoir-faire technologique, pour réaliser une jolie plus-value à la revente, ou encore retrouver des liquidités quand leur trésorerie au niveau mondial vire au rouge prononcé.

Avec Aker Yards puis STX, et avec le feu vert des gouvernements successifs acceptant de livrer un fleuron industriel de notre indépendance économique nationale au casino de la spéculation internationale en application des traités européens, le chantier naval de Saint-Nazaire est (comme la sidérurgie hexagonale et européenne dominée par Mittal) l'exemple même de ces outils de production proie du moment de tel ou tel prédateur géant du capitalisme mondialisé.

Or c'est bien connu : quand le prédateur juge arrivé le moment de la revente d'une entreprise acquise soit dans un but spéculatif à court terme soit de pillage technologique, il cherche alors, pour attirer les acquéreurs potentiels, à doper en fin de course la valeur de l'outil à céder, en haussant à marche forcée sa compétitivité industrielle/financière.

Mais dès lors que le prédateur dépourvu de projet industriel sérieux, durant les années où il a gardé l'entreprise dans son portefeuille, s'est bien sûr gardé d'investir de manière significative pour en accroître, ou au moins maintenir à niveau, le potentiel technologique/productif, il n'est qu'une solution à l'heure de la revente pour donner l'ultime coup de fouet à la rentabilité synonyme de valorisation capitalistique : la baisse à la hussarde du coût du travail, avec accroissement, à la hussarde aussi, de la "flexibilité".

Un sanglant projet d'accord de "compétitivité", survenant alors que la vente de STX est à l'ordre du jour ...

Telles paraissent bien être, même si bien sûr STX se gardera de le reconnaître, la signification et la portée du projet d'accord de "compétitivité" qui sera proposé début juillet à la signature des organisations syndicales ... avec ouverture à la tronçonneuse des voies de ladite "compétitivité" :

  • travailler 20 minutes de plus par jour, et, dans le même temps, perdre 4 des 14 jours actuels d'ARTT,
  • mettre en place la "modulation", avec des périodes hautes et basses. Objectif ? Gagner sur deux tableaux : la suppression du chômage partiel régime Activité Partielle Longue Durée procurant aux intéressés l'équivalent de 90% (voire plus) de leur salaire d'activité, et surtout la fin des heures supplémentaires à payer aux tarifs majorés, lorsqu'inversement l'activité est en période haute,
  • abaissement de 60% (niveau actuel) à 50% (le niveau-référence de l'ANI) de la participation patronale à la protection mutualiste des salariés,
  • suppression _entraînant baisse brutale des salaires_ de l'ITD (Indemnité Temporaire Dégressive) versée aux ouvriers travaillant jusqu'alors en 2x8 ou 3x8, à qui les horaires "normaux" sont désormais imposés,
  • alignement à la baisse des congés d'ancienneté, des absences pour événements familiaux, etc. sur la convention collective de la métallurgie : c'est la liquidation de ce qui avait pu être acquis localement en application du principe de faveur,
  • plus diminution de la prime de transport, laquelle revêt une importance particulière à STX, vu l'éloignement croissant du domicile des salariés (jusqu'à Nantes) par rapport à leur lieu de travail.

... Mais qui se heurte au rapport de forces déjà créé par FO et la CGT

Autant de coupes franches que les métallos de STX n'entendent pas accepter, comptant pour cela sur le rapport des forces et la puissante mobilisation déjà provoquée par les initiatives communes des sections FO et CGT du chantier.

Un premier débrayage a eu lieu à l'appel de la CGT et de Force Ouvrière le 16 mai dernier, un second le 22 mai. Avec une montée en puissance significative de la mobilisation : 300 participants le 16 mai, aux alentours de 500 le 22. Or, la presse locale l'a noté, ces chiffres sont à mettre en rapport, non avec les 2 000 salariés de STX-Saint-Nazaire, mais avec l'effectif (très) réduit des travailleurs aujourd'hui en activité sur le site, la très grande majorité des ouvriers se trouvant, depuis de longs mois déjà, au chômage technique, ... décidément ... "durable".
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FAILLITE PRÉVISIBLE DE STX : LA NATIONALISATION DE LA NAVALE S'IMPOSE