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04 juillet 2013

ALLONGER LA DURÉE DE COTISATION FERAIT AUGMENTER LE CHÔMAGE

L'Éditorial de Jean-Claude Mailly

Les chiffres du chômage pour le mois de mai 2013, rendus publics la semaine dernière, traduisent une stabilisation. Mais comme toujours, les moyennes sont trompeuses. Il faut notamment souligner, quand on examine plus en détail les données, que le nombre de radiations pour défaut d’actualisation a fortement augmenté (+19,9% en un mois, soit 35.000 personnes)

Les chiffres du mois de mai 2013 sont donc à prendre avec des pincettes et, nous le disons souvent en matière de statistique, «une hirondelle ne fait pas le printemps».

Au-delà du chiffre brut, ce qui compte c’est la tendance sur plusieurs mois. En l’occurrence, malheureusement, à la hausse.

S’il faut noter par ailleurs, toujours sur le mois de mai, une légère diminution du chômage des moins de 25 ans (-0,5%), ce n’est pas le cas pour les plus de 50 ans (+0,6% et +16,7% sur un an).

Il faut également souligner une augmentation continue du chômage de longue durée (+ 19% en un an pour les salariés au chômage depuis au moins trois ans).

Cela nous a conduits à réintervenir auprès du ministre du Travail pour réclamer le rétablissement de l’AER (allocation équivalent retraite), allocation qui permettait aux chômeurs en fin de droits, ayant leur durée de cotisation pour la retraite mais pas l’âge requis, de pouvoir vivre dignement, c’est-à-dire au-delà des minima sociaux.

Ces différentes données éclairent aussi le dossier retraites.

Comment, en effet, oser exiger un allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein quand le chômage des seniors explose et quand un salarié sur deux qui demande la liquidation de sa retraite n’est plus en activité?

Comment oser prendre une décision qui renvoie ipso facto des milliers de personnes dans la survie et non dans la vie?

Comment oser parler, dans ces conditions, de «justice»?

Ce n’est certes là qu’un volet du dossier retraites, mais il est important.

Il ne suffit pas de tacler Barroso, le président de la Commission européenne.

Là encore, plus que des paroles ce sont les actes qui comptent et sont attendus.

Et dans la mesure où le gouvernement annonce 9 milliards d’économies sur les dépenses publiques et 5 milliards sur les dépenses sociales, il y a de quoi s’inquiéter.