InFOrmation syndicale

1er MAI "JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE DES TRAVAILLEURS" À 10H30 PLACE DE BRETAGNE AVEC FO CGT FSU SOLIDAIRES --- 22 AU 24 MAI STAGE "JE NÉGOCIE" --- 28 AU 30 MAI STAGE "CONNAÎTRE SES DROITS" --- ...

20 août 2013

DORMEZ BRAVES GENS, ON S’OCCUPE DE TOUT !!!


La conférence sociale des 20 et 21 juin 2013 s’est déroulée dans un climat absolument lénifiant.
Certes, le premier jour, tous les médias étaient présents afin d’immortaliser l’image consensuelle attendue de cette conférence, ainsi que l’intervention du Président de la République chargée sans doute d’annonces chocs.

Sur la tentative d’organiser l’union nationale syndicats de salariés-patronat-gouvernement, patatras !, FO a cassé l’ambiance en martelant par la voix de son Secrétaire général, Jean-Claude Mailly, à la fois les mauvais coups préparés par le gouvernement, mais aussi l’opération de communication que signifiait cette grand'messe.

Pour ce qui est des annonces et de l’intérêt concret de cette conférence, le deuxième et dernier jour étaient porteurs du désabusement des journalistes, sans parler des participants qui s’ennuyaient mortellement.

Pour autant, la feuille de route gouvernementale publiée dès la fin de la conférence listait toutes les "réformes" voulues par le gouvernement, et notamment celle des retraites.
Mais pas que cette dernière.

En effet, la négociation concernant le financement de l’assurance chômage s’ouvrira dès la mi-septembre, ainsi que celle concernant la formation professionnelle, deux négociations porteuses de dangers évidents pour les salariés, sachant que le but du gouvernement et du patronat est de faire des économies au nom de la rigueur budgétaire.

Tiens, cela ne vous rappelle rien ? N’est-ce pas inclus dans la liste de courses imposée par la Commission Européenne, réduction du nombre de fonctionnaires, réduction des dépenses publiques, "réforme" des retraites, accentuation de la flexibilité du travail, etc.? Au passage, la Commission prend moins de précautions et parle bien de flexibilité et non pas de flexisécurité. Cela a le mérite de la clarté !

Revenons à la feuille de route qui porte en préambule (c’est dire son importance), la volonté de renforcer le dialogue social par le renforcement de la démocratie sociale au moyen de l’examen des leviers de consolidation et de clarification des moyens humains, financiers et matériels des organisations syndicales et des organisations professionnelles.
Sic !

En clair, il s’agit d’accentuer l’institutionnalisation des organisations syndicales et leur intégration à l’entreprise.
C’est tout le contraire du respect de l’indépendance syndicale et à l’opposé de ce que défend, seule, Force Ouvrière.

Cela représente une nouvelle tentative d’atteinte à la liberté du fait syndical.

En ce qui concerne le dossier retraites, le Président de la République a confirmé savolonté de vouloir augmenter, une fois de plus la durée de cotisation, poussant ainsi les feux vers "la retraite des morts".

Depuis, il ne se passe pas un jour sans qu’un sondage ou un "spécialiste" nous explique que c’est inéluctable, nécessaire, indispensable pour sauver nos retraites et que, bien sûr, une majorité de Français y est tout à fait favorable.

Dormez braves gens, on s’occupe de tout et c’est pour votre bien !

Il va falloir compter sur FO pour contrecarrer cette stratégie d’endormissement des Français sur un sujet qui mérite un examen complet des circuits de financement et des besoins réels.

Il faut aussi lier ce sujet à celui des salaires et de l’emploi, car on ne dira jamais assez qu’une amélioration de l’emploi et l’augmentation des salaires ont pour bénéfice
mécanique d’améliorer le financement de la protection sociale.
L’inverse, consistant à reculer l’âge effectif de départ en retraite, a pour effet, en période de crise, d’augmenter mécaniquement le chômage.

Pour ces raisons, la Commission Exécutive Confédérale a donné mandat au Bureau Confédéral d’organiser la mobilisation et l’action. Tout doit être mis en œuvre pour contrer, par le rapport de force, cette énième contre-réforme qui s’inscrit dans les politiques d’austérité imposées par la troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) et acceptée avec zèle par le gouvernement.
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Serge LEGAGNOA, Secrétaire général
Voir aussi : Retraites/Emploi/Salaires/ServicesPublics : COMMUNIQUÉ FO, CGT, FSU, SOLIDAIRES