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12 mai 2014

Université & Recherche : Sup’Autonome rejoint FO


Interview de François Unger, maître de conférences à l’Université de Nantes et praticien hospitalier au CHU, secrétaire général de Sup’Autonome /Odontologie


Paru dans L'OS n°640


Tu comptais au nombre des participants à la conférence de presse qui s’est tenue le 20 mars dernier dans les locaux de la Confédération en présence de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, de Hubert Raguin, secrétaire général de la FNEC-FP-FO, de Gilles Bourhis, secrétaire général de SNPREES-FO, et à l’occasion de laquelle Jean Louis Charlet et Michel Gay, président et secrétaire général de Sup’ Autonome, ont confirmé l’adhésion à FO de votre syndicat, qui devient Sup’Autonome-FO. Qu’as-tu retenu de l’événement?  

François Unger : Effectivement j’ai eu le plaisir et l’honneur de participer à la conférence de presse du 20 mars. De cette réunion j’ai d’abord retenu la haute tenue intellectuelle et morale des échanges qui ont eu lieu entre les différents responsables. Hubert Raguin a, fort à propos, rappelé que nos engagements communs et réciproques n’avaient de sens que dans le cadre du respect et de la transmission des valeurs de la devise républicaine et de la laïcité. Gilles Bourhis a souligné à quel point les démarches syndicales de Sup’Autonome et de FO sont proches dans le cadre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les positions communes lors des Conseils Nationaux de l’Enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), depuis des années, ont été rappelées et ont permis le rapprochement  entre nos organisations. Jean Louis Charlet et Michel Gay, dont l’engagement et la compétence en matière d’enseignement supérieur ne sont plus à rappeler, ont brossé un tableau très concret de la situation universitaire, de ses dérives, de ses insuffisances, et des menaces que font peser sur les personnels les évolutions en cours, votées par l’ancienne majorité, mais mises en application par le nouveau gouvernement.
Avant de donner la parole à l’assemblée et aux journalistes présents, Jean Claude Mailly a replacé les enjeux universitaires et ceux de la recherche dans le cadre global des préoccupations du monde du travail. Cette vision large, surplombant les particularismes sans les opposer, cherchant à rassembler les forces sans tomber dans une démarche partisane, a été saluée par tous les participants, car, au fond, elle correspond à l’idéologie fondée sur la notion d’autonomie, clef de voûte de nos organisations.


Au cours des années passées, un grand nombre de syndicats «autonomes» ont choisi de rejoindre Force Ouvrière : des syndicats de la police nationale (de l’UNSA notamment), le SNETAA (enseignement technique), le Syndicat des Greffiers de France.  etc. Parallèlement on a vu les syndicats des policiers municipaux et des pompiers CFTC se désaffilier de cette dernière pour adhérer à FO. Aujourd’hui, c’est Sup’Autonome, un syndicat qui compte dans le «paysage syndical» universitaire et de la recherche, qui vient porter plus loin cette dynamique. Peux-tu nous exposer les raisons ayant déterminé Sup’Autonome à faire le choix de Force Ouvrière?  

F. Unger : Ne nous cachons pas la vérité : c’est la mise en place de nouvelles règles de représentativité dans la fonction publique qui aboutit à notre regroupement. Pour obtenir au moins un des 15 sièges du nouveau Comité Technique Ministériel (CTM) et franchir la barre de la représentativité (calculée sur l’ensemble des personnels du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, tous corps confondus), il était indispensable d’envisager une alliance durable avec des partenaires en mesure d’apporter un nombre suffisant de voix, pour qu’ensemble nous puissions faire valoir des positions communes.
C’est le sens de notre engagement avec FO avec qui nous avons depuis de longues années des analyses très proches sur les grands sujets universitaires et de la recherche :
- indépendance réelle de l’action syndicale vis à vis des partis politiques,
- défense d’une Université de qualité fondée sur l’imbrication de l’enseignement et de la recherche,
- défense du statut national des personnels, en particulier des enseignants-chercheurs, les nominations et les promotions devant se faire au mérite.


L’addition des forces de Sup’Autonome-FO et du SNPREES-FO va permettre à Force Ouvrière de faire connaître plus largement ses analyses et revendications dans l’Université et la Recherche. Dans un récent communiqué commun, les deux syndicats FO alertent les personnels enseignants et non enseignants sur «les multiples réformes qui se succèdent depuis plus d’une décennie et remettent en cause les statuts des personnels et les libertés universitaires constitutives de notre métier». Pourrais-tu nous préciser ces enjeux ?

F. Unger : Les exemples sont nombreux et mériteraient des explications approfondies, tant notre milieu universitaire est complexe. Pour en rester aux têtes de chapitres citons :
- le développement d’inégalités de traitement entre fonctionnaires d’un même corps,
- toutes les atteintes aux principes d’indépendance des universitaires,
- les dispositifs de fusion des corps de chercheurs et enseignants chercheurs,
- l’accroissement des procédures dérogatoires,
- le dépouillement du Conseil National des Universités (CNU) de ses prérogatives,
- ... et la liste pourrait être allongée ....
L’addition de nos forces syndicales a donc un sens. Notre lecture de la situation de l’Université et de la Recherche est commune. Nous devons donc engager toutes nos forces pour que les élections de fin d’année nous permettent de faire entendre notre voix.