InFOrmation syndicale

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21 novembre 2014

Interview du secrétaire général de la Confédération, le 9 octobre 2014, pour L'Ouest Syndicaliste

Une interview exclusive du secrétaire général de la Confédération, pour L'Ouest Syndicaliste, lors du Meeting FO44 du 9 octobre 2014  (Vidéos/Photos /Articles de presse)
Jean-Claude Mailly a fait salle comble lors du meeting régional FO organisé à la Halle de la Trocardière à Rézé le 9 octobre dernier : quelque 900 participants.

Il faut dire que les militants sont remontés. Remontés contre contre le Pacte de responsabilité, remontés contre les cadeaux du CICE au patronat, remontés face l'interminable Niagara de contre-réformes annoncées désormais quasi-quotidiennement, de la modulation des allocations familiales à la remise en cause des seuils sociaux, en passant par les ballons d'essai sur l'extension du travail du dimanche, alors que le démantèlement des services publics va s'accélérant au point d'ébranler les fondements sociaux mêmes de la République.
C'est d'ailleurs pourquoi, qu'ils soient salariés du public ou du privé, tous les syndiqués de la CGT-Force Ouvrière sont aujourd'hui fortement investis dans la bataille pour gagner les élections du 4 décembre prochain dans la fonction publique. Ils savent qu'un renforcement de Force Ouvrière à ces élections aura valeur de signal de la résistance pour engager le combat qu'ils entendent livrer pour faire échec au pacte de responsabilité et à ses corollaires.
Afin de mieux armer les militants pour ce combat, les représentants des principales fédérations FO de fonctionnaires étaient présents à Rezé pour exposer les conséquences concrètes de l'austérité sur l'arc-en-ciel des composantes du service public républicain: Didier Bernus, secrétaire de la Fédération des Services Publics et de Santé - Yves Kottelat, secrétaire de la branche "santé" de cette dernière - Claude Simoneau, secrétaire-adjoint de la Fédération Générale des Fonctionnaires - Jean Hédou, secrétaire de la Fédération de l'Equipement, de l'Environnement, des Transports et des Services - Hubert Raguin, secrétaire de la Fédération Nationale de l'Enseignement et de la Culture et de la Formation Professionnelle -Brigitte Perrot, secrétaire de la Fédération de l'Administration Générale de l'Etat - Gilles Goulm, secrétaire de FO-Défense.
Etaient également présents à la tribune : Loïc Réveille, secrétaire de l'UD de Mayenne - Philippe Rocheteau, secrétaire de l'UD de Vendée - Catherine Rochard, secrétaire de l'UD du Maine-et-Loire - et Eric Le Courtois, secrétaire de l'UD des Côtes-d'Armor.

Le temps fort conclusif des exposés, et plus particulièrement des interventions de Jean-Claude Mailly et de Patrick Hébert, fut bien sûr consacré aux perspectives de mobilisation avec grève interprofessionnelle. L'avant-veille, le Comité Confédéral de la CGT-FO s'était en effet conclu par un mandat donné à la la Commission exécutive confédérale "pour prendre toutes les initiatives nécessaires dès que possible et au plus vite, pour une manifestation nationale pouvant aller jusqu'à la grève interprofessionnelle".
Depuis lors, comme l'expose Jean-Claude Mailly dans l'interview ci-contre qu'il a accordée à l'Ouest Syndicaliste le 30 octobre dernier, la CE confédérale a, comme on le sait, décidé l'organisation d'un rassemblement national FO à Paris le 16 décembre prochain à titre d'avertissement au gouvernement, notre congrès confédéral de février 2015 étant appelé à débattre d'un appel à la grève interprofessionnelle.



- L'Ouest Syndicaliste : Tu parcours actuellement les départements afin de mobiliser, non seulement nos camarades fonctionnaires, mais l'ensemble de la Confédération, en vue des élections du 4 décembre prochain, déterminantes pour la "représentativité" de FO  dans les "trois fonctions publiques".
Au précédent scrutin d'octobre 2011, FO s'était hissée au rang de première organisation syndicale dans la Fonction publique d'Etat, consolidant simultanément ses positions dans la "Territoriale" et chez les Hospitaliers.  A quelques semaines aujourd'hui de l'échéance du 4 décembre, ressens-tu une dynamique plus porteuse encore pour FO qu'en 2011 ?

J.C. Mailly : Je ne me hasarderai pas aux pronostics électoraux, mais ce que je peux te dire, c'est que, oui, la dynamique militante Force Ouvrière je la rencontre au quotidien sur le terrain.
Vous n'étiez pas loin d'un millier au meeting régional FO organisé en soirée le 9 octobre dernier à Rezé. Au cours de la matinée  et de l'après-midi qui ont précédé, accompagné de Didier Bernus, secrétaire de la Fédération FO des services publics et de sa branche "santé", d'Yves Kottelat, de la branche "Territoriaux", ainsi que de Patrick Hébert, j'ai eu trois rencontres avec des syndicalistes nantais des "trois fonctions publiques" : vos camarades du SN-FO-LC, qui étaient une bonne quarantaine en stage, les représentants de la section FO du CHU, et enfin les syndiqués Force Ouvrière du Centre Communal d'Action Sociale de Nantes, en grève avec leurs camarades de la CGT pour exiger des conditions de travail décentes et des postes à hauteur des besoins.
Trois syndicats FO donc, et dans les trois cas les mêmes constats : une même rigueur méthodique dans l'analyse des situations, en faisant le lien avec le contexte général d'austérité qui les génère, un mouvement d'adhésions vers FO, lié  justement à la clarté de nos positions et à notre indépendance, et sur ce socle une même détermination à créer le rapport de force, y compris par la grève si nécessaire.
D'un meeting à l'autre, d'un congrès FO à l'autre, d'une grève ou d'une manif locale à l'autre, d'un rassemblement militant à l'autre quelle qu'en soit la forme, partout la tendance est la même. Pour parler un peu familièrement, on sent que "ça pousse". Dernier exemple en date significatif que je puisse citer : la mobilisation, dont j'ai pris le pouls aujourd'hui, de nos camarades lillois. Entre autres ceux d'Unité-SGP-Police-FO, très remontés contre l'insuffisance des effectifs, le manque de moyens, les pressions ... et tout aussi déterminés à faire massivement voter FO le 4 décembre.

- L'O.S. : Somme toute, la force de FO, c'est bien d'abord celle de son indépendance. Laquelle, dans le contexte politico-économique et social actuel, se matérialise par des revendications catégorielles et collectives ciblées d'une part, et par la défense du service public républicain égalitaire de l'autre ...

J.C. Mailly : Tout à fait. Et en la matière, une fois de plus, c'est la CGT-FO qui donne les repères et appelle un chat un chat, quand d'autres atermoient pour cause de syndicalisme d'accompagnement. Accompagnement tantôt peu ou prou affiché sans vergogne, tantôt péniblement masqué par les contorsions du "syndicalisme rassemblé".
Toujours est-il que dans le "paysage syndical" d'aujourd'hui, FO peut, à bon droit, revendiquer plus que jamais sa marque distinctive de "syndicat du bas de la feuille de paye". Parmi les fédérations de fonctionnaires, la FGF-FO est la seule à avancer une revendication chiffrée (8% d'augmentation de la valeur du point d'indice et 5o points de plus pour tous les agents) à titre de premier rattrapage des pertes de pouvoir d'achat subies depuis l'année 2000, sans même parler des années antérieures.
Pareillement, concernant la défense des statuts des fonctionnaires, du service public républicain et de la République elle-même, les analyses de FO, prolongées par la construction militante d'un rapport de force pour résister, rencontrent un écho d'autant plus fort que d'aucuns, sur ces sujets "sensibles", oscillent entre demi-protestations et silence-radio. Ainsi sur les "rythmes scolaires", l'Acte III de la décentralisation, la "gouvernance" hospitalière, etc.

- L'O.S. : Pourtant, plus que jamais avec le Pacte de responsabilité et les contre-réformes parallèles qui l'accompagnent, tout est lié. Fonctionnaires, salariés du privé, chômeurs et retraités vont devoir solder la facture des cadeaux faits au patronat. La mise en échec du "pacte" se doit donc, se devrait en tout cas, d'être la priorité syndicale de l'heure ...

J.C. Mailly : Par delà les fonctionnaires, la défense républicaine des services publics est effectivement un enjeu pour tous les citoyens. La remise en cause des statuts dans la fonction publique et du principe de faveur dans le secteur privé sont les métastases d'une même loi d'airain, illustrée d'une formule-choc par notre Premier ministre devant un parterre londonien de chefs d'entreprise : «My government is probusiness».
 En symétrie, j'ai répliqué, mettant les points sur les "i" : "My trade union is proworker."
Parce que son indépendance héritée de la Charte d'Amiens la protège de toute dérive subsidiaire et la délie de toute sujétion aux partis politiques et aux gouvernements quels qu'ils soient, FO considère qu'il lui revient de prendre l'initiative en offrant des perspectives aux salariés actifs, chômeurs et retraités.
Ce qu'a fait, sur mandat de notre CCN des 2 et 3 octobre derniers, la CE confédérale du 24 du même mois, en décidant à l'unanimité, à titre d'avertissement au gouvernement, l'organisation d'un rassemblement national FO le 16 décembre. En prenant dans la foulée date pour la suite : "Dans la construction de ce rapport de forces, d’autres initiatives seront discutées, y compris au congrès confédéral, dont une manifestation nationale et un appel à 24 heures de grève interprofessionnelle."
Comme il n'est jamais superflu de veiller au grain, j'ai même précisé dans mon dernier édito paru dans FO-Hebdo que "de manière permanente, nous aurons la souplesse et la réactivité d’action nécessaires si le gouvernement passe de l’annonce à la concrétisation en matière de remise en cause des droits sociaux."

- L'O.S. : Tu parcours actuellement les départements afin de mobiliser, non seulement nos camarades fonctionnaires, mais l'ensemble de la Confédération, en vue des élections du 4 décembre prochain, déterminantes pour la "représentativité" de FO  dans les "trois fonctions publiques".
Au précédent scrutin d'octobre 2011, FO s'était hissée au rang de première organisation syndicale dans la Fonction publique d'Etat, consolidant simultanément ses positions dans la "Territoriale" et chez les Hospitaliers.  A quelques semaines aujourd'hui de l'échéance du 4 décembre, ressens-tu une dynamique plus porteuse encore pour FO qu'en 2011 ?

J.C. Mailly : Je ne me hasarderai pas aux pronostics électoraux, mais ce que je peux te dire, c'est que, oui, la dynamique militante Force Ouvrière je la rencontre au quotidien sur le terrain.
Vous n'étiez pas loin d'un millier au meeting régional FO organisé en soirée le 9 octobre dernier à Rezé. Au cours de la matinée  et de l'après-midi qui ont précédé, accompagné de Didier Bernus, secrétaire de la Fédération FO des services publics et de sa branche "santé", d'Yves Kottelat, de la branche "Territoriaux", ainsi que de Patrick Hébert, j'ai eu trois rencontres avec des syndicalistes nantais des "trois fonctions publiques" : vos camarades du SN-FO-LC, qui étaient une bonne quarantaine en stage, les représentants de la section FO du CHU, et enfin les syndiqués Force Ouvrière du Centre Communal d'Action Sociale de Nantes, en grève avec leurs camarades de la CGT pour exiger des conditions de travail décentes et des postes à hauteur des besoins.
Trois syndicats FO donc, et dans les trois cas les mêmes constats : une même rigueur méthodique dans l'analyse des situations, en faisant le lien avec le contexte général d'austérité qui les génère, un mouvement d'adhésions vers FO, lié  justement à la clarté de nos positions et à notre indépendance, et sur ce socle une même détermination à créer le rapport de force, y compris par la grève si nécessaire.
D'un meeting à l'autre, d'un congrès FO à l'autre, d'une grève ou d'une manif locale à l'autre, d'un rassemblement militant à l'autre quelle qu'en soit la forme, partout la tendance est la même. Pour parler un peu familièrement, on sent que "ça pousse". Dernier exemple en date significatif que je puisse citer : la mobilisation, dont j'ai pris le pouls aujourd'hui, de nos camarades lillois. Entre autres ceux d'Unité-SGP-Police-FO, très remontés contre l'insuffisance des effectifs, le manque de moyens, les pressions ... et tout aussi déterminés à faire massivement voter FO le 4 décembre.

- L'O.S. : Somme toute, la force de FO, c'est bien d'abord celle de son indépendance. Laquelle, dans le contexte politico-économique et social actuel, se matérialise par des revendications catégorielles et collectives ciblées d'une part, et par la défense du service public républicain égalitaire de l'autre ...

J.C. Mailly : Tout à fait. Et en la matière, une fois de plus, c'est la CGT-FO qui donne les repères et appelle un chat un chat, quand d'autres atermoient pour cause de syndicalisme d'accompagnement. Accompagnement tantôt peu ou prou affiché sans vergogne, tantôt péniblement masqué par les contorsions du "syndicalisme rassemblé".
Toujours est-il que dans le "paysage syndical" d'aujourd'hui, FO peut, à bon droit, revendiquer plus que jamais sa marque distinctive de "syndicat du bas de la feuille de paye". Parmi les fédérations de fonctionnaires, la FGF-FO est la seule à avancer une revendication chiffrée (8% d'augmentation de la valeur du point d'indice et 5o points de plus pour tous les agents) à titre de premier rattrapage des pertes de pouvoir d'achat subies depuis l'année 2000, sans même parler des années antérieures.
Pareillement, concernant la défense des statuts des fonctionnaires, du service public républicain et de la République elle-même, les analyses de FO, prolongées par la construction militante d'un rapport de force pour résister, rencontrent un écho d'autant plus fort que d'aucuns, sur ces sujets "sensibles", oscillent entre demi-protestations et silence-radio. Ainsi sur les "rythmes scolaires", l'Acte III de la décentralisation, la "gouvernance" hospitalière, etc.

- L'O.S. : Pourtant, plus que jamais avec le Pacte de responsabilité et les contre-réformes parallèles qui l'accompagnent, tout est lié. Fonctionnaires, salariés du privé, chômeurs et retraités vont devoir solder la facture des cadeaux faits au patronat. La mise en échec du "pacte" se doit donc, se devrait en tout cas, d'être la priorité syndicale de l'heure ...

J.C. Mailly : Par delà les fonctionnaires, la défense républicaine des services publics est effectivement un enjeu pour tous les citoyens. La remise en cause des statuts dans la fonction publique et du principe de faveur dans le secteur privé sont les métastases d'une même loi d'airain, illustrée d'une formule-choc par notre Premier ministre devant un parterre londonien de chefs d'entreprise : «My government is probusiness».
 En symétrie, j'ai répliqué, mettant les points sur les "i" : "My trade union is proworker."
Parce que son indépendance héritée de la Charte d'Amiens la protège de toute dérive subsidiaire et la délie de toute sujétion aux partis politiques et aux gouvernements quels qu'ils soient, FO considère qu'il lui revient de prendre l'initiative en offrant des perspectives aux salariés actifs, chômeurs et retraités.
Ce qu'a fait, sur mandat de notre CCN des 2 et 3 octobre derniers, la CE confédérale du 24 du même mois, en décidant à l'unanimité, à titre d'avertissement au gouvernement, l'organisation d'un rassemblement national FO le 16 décembre. En prenant dans la foulée date pour la suite :"Dans la construction de ce rapport de forces, d’autres initiatives seront discutées, y compris au congrès confédéral, dont une manifestation nationale et un appel à 24 heures de grève interprofessionnelle."
Comme il n'est jamais superflu de veiller au grain, j'ai même précisé dans mon dernier édito paru dans FO-Hebdo que "de manière permanente, nous aurons la souplesse et la réactivité d’action nécessaires si le gouvernement passe de l’annonce à la concrétisation en matière de remise en cause des droits sociaux.
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Voir aussi : Meeting FO44 du 9 octobre 2014 (vidéos des interventions)
L'Ouest Syndicaliste : http://www.fo44.org/p/louest-syndicaliste.html