InFOrmation syndicale

4 NOVEMBRE RÉUNION DU BUREAU DE L'UD-FO44 --- 4 AU 8 NOVEMBRE STAGE "FONCTIONNEMENT ET COMMUNICATION DU SYNDICAT" --- 6 DÉCEMBRE DE 9H À 17H FORMATION "ÉPARGNE SALARIALE ET NAO" --- 10 DÉCEMBRE DE 9H À 17H FORMATION "SANTÉ MENTALE AU TRAVAIL ET ACTIONS DU CSSCT" --- 16 AU 20 DÉCEMBRE STAGE "DÉCOUVERTE FO ET MOYENS D'ACTION DU SYNDICAT" --- ...

16 décembre 2014

D’une victoire l’autre

par Patrick Hébert

En Loire-Atlantique, comme dans tous les départements, dans le privé comme dans le public, les résultats des élections professionnelles sont bons pour notre organisation. Ils sont le résultat de l’activité inlassable des militants qui, chaque jour, défendent les intérêts matériels et moraux, individuels et collectifs de leurs collègues de travail. Mais, ils sont aussi le produit d’une orientation syndicale avant tout fondée sur une volonté inflexible de préserver notre indépendance.
Indépendants, nous avons refusé, comme toujours, de soutenir des candidats à l’occasion de telle ou telle élection politique, et, contrairement à la CFDT, nous n’allons pas investir ou infecter les cabinets ministériels.
Indépendants, nous rejetons l’inter-syndicalisme permanent, qu’il se nomme «syndicalisme rassemblé» ou «reconnexion syndicale», fondé sur le plus petit dénominateur commun, ce qui, comme en 2010, conduit à l’impuissance donc à l’échec.
Indépendants, nous n’acceptons pas qu’au nom d’un prétendu intérêt général ou du "bien commun", l’on tente de nous faire ravaler nos revendications en nous «associant» au travers des conférences sociales à la mise en œuvre d’une politique par ailleurs réactionnaire.

A la CGT-Force Ouvrière, nous restons fidèles à la «Charte d’Amiens» de 1906, toujours d’une brûlante actualité. Nous regroupons «en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat». Nous considérons que la Charte d’Amiens «est une reconnaissance de la lutte des classes qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste, contre la classe ouvrière».
C’est cette fidélité à ces principes qui nous conduit à déterminer en toute liberté nos revendications et les moyens d’action à mettre en œuvre pour les faire aboutir.
«En dehors de toute école politique» ! Il faut être particulièrement ignorant de ce que nous sommes pour imaginer que nous puissions être phagocytés par qui que ce soit. Qu’on le sache, notre CGT-Force Ouvrière est définitivement «in-noyautable»…

Si nos résultats sont bons sur le terrain électoral et aussi et surtout en matière de syndicalisation, c’est tout simplement parce que de plus en plus de travailleurs se reconnaissent dans nos positions.
Ces positions sont claires et réunissent la quasi-unanimité des militants.
Nous considérons que la politique imposée par l’Union européenne et les gouvernements est totalement réactionnaire et en tous points opposée aux intérêts de la classe ouvrière. Nous sommes tous convaincus que les moyenâgeux qui nous gouvernent sont à la botte du patronat et veulent nous ramener un siècle en arrière, au temps du «contrat individuel de louage de services».
Nous savons tous également que ce n’est pas par de «bonnes paroles» que nous arrêterons cette mécanique infernale. Seul le rapport de forces peut faire reculer le gouvernement et le patronat.
En Belgique, le 15 décembre, la grève a été massive.
En Italie, c’était le 12 décembre. Là encore, les grèves et les manifestations ont été massives contre le plan de «modernisation» de la législation en matière de licenciements. Le Premier ministre Mattéo Renzi, celui qui a fait campagne sur le thème du "bien commun", est allé le lendemain chercher le secours, et peut-être la bénédiction, du Pape.

En France, comme dans les autres pays, et ainsi que le préconise la Charte d’Amiens, c’est aussi la grève générale qu’il nous faut préparer.

Nous savons que ce n’est pas une mince affaire. Il est donc normal que les discussions soient parfois difficiles.
Notre rassemblement du 16 décembre, nous le savons, sera un succès, tant les militants veulent en découdre.

Dans les semaines qui suivent, arrive notre congrès confédéral. Sans aucun doute, cette question sera au cœur des débats. Notre responsabilité est grande car nous occupons la place centrale donc déterminante.

2014 a été dure pour les militants. Après le décès de Marc Blondel, celui d’André Bergeron, c’est maintenant notre camarade Claude Jenet qui nous quitte.
Nous savons tous que Claude a été un grand militant. Lors du congrès de Marseille en 2000, alors qu’il ne sollicitait pas un nouveau mandat au bureau confédéral, il a rappelé le rôle qui a été le nôtre, en particulier le sien, en 1995. Dans sa brève intervention, il affirmait, à juste titre, assumer la poignée de mains entre Marc Blondel et Louis Viannet (à l’époque Secrétaire Général de la CGT).
Claude, n’ayant plus de responsabilités dans la confédération, a poursuivi «la besogne syndicale, obscure, mais féconde» (Lettre aux anarchistes, Fernand Pelloutier 1900).
C’est ainsi qu’avec d’autres militants venant d’horizons différents il s’est efforcé de construire l’axe nécessaire de la résistance. Cette besogne a été féconde ! C’est ainsi que Claude a contribué à construire le rapport de forces indispensable.

Notre congrès devra donc décider.
Il ne s’agit pas d’organiser un quelconque «baroud d’honneur», une grande manifestation de plus. Il faudra aussi décider d’une grève interprofessionnelle, et il faudra qu’elle soit réussie. Il sera donc nécessaire d’associer dans ce mouvement tous ceux, où qu’ils soient, qui n’entendent pas subir.

En 1995, nous avons pu faire reculer «partiellement» le gouvernement, parce que, malgré le soutien que lui apportait la CFDT, la classe ouvrière a répondu à notre appel et à celui de la CGT.
Il faut savoir ce que nous voulons, et en conséquence, nous donner les moyens de la victoire.