Tout le monde a en mémoire la révolte des éleveurs et le surgissement d’un mot d’ordre commun : le « prix rémunérateur ».
Après avoir tout essayé pour étouffer ce mouvement, en mettant notamment en avant la baisse des coûts de production (et donc des coûts salariaux), la FNSEA a été contrainte de reprendre à son compte le « prix rémunérateur » et d’appeler les agriculteurs à monter à Paris ce jeudi 3 septembre. La FNSEA jouait là son va-tout.
A l’issue de la manifestation centrale, le premier ministre Manuel Valls
a annoncé le versement de 3 milliards d’euros d’aides sur trois ans,
c’est-à-dire des subventions supportées par les contribuables. Le
président de la FNSEA s’est bien sûr empressé d’applaudir ces annonces…
avant d’être copieusement sifflé par les manifestants.
Car les agriculteurs ne mendient pas des aides. Ils exigent des prix qui leur permettent de vivre de leur travail. Des prix garantis par la loi. Des prix qui s’imposent aux industriels et aux distributeurs. En revendiquant le « prix rémunérateur », les éleveurs rappellent une chose essentielle : le « marché ouvert », le dogme européen de la « concurrence libre et non faussée », ça ne marche pas.
A l’heure où le gouvernement attend du fonctionnaire Combrexelle (voir OS n°655) les moyens d’affaiblir le code du travail au profit des accords d’entreprise, il n’est pas anodin que les agriculteurs en appellent à la loi pour les protéger. Il existe là une convergence évidente entre la revendication des éleveurs et le combat de la classe ouvrière en France.
Un chemin commun peut être dégagé : le blocage du pays.