InFOrmation syndicale

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23 décembre 2016

Consolider, élargir et amplifier le rapport de FOrce

Il est de bonne guerre de prendre au mot nos interlocuteurs patronaux et gouvernementaux en revendiquant davantage de «dialogue social», surtout quand ils ont cette expression plein la bouche tout en faisant la sourde oreille, voire en bastonnant...
Mais il faut se méfier des mots. «Dialogue social», «partenaires sociaux», «démocratie sociale» ne font pas partie de notre vocabulaire. 

Les «partenaires» sont des associés, des alliés pour un but commun. C’est le langage des corporatistes cédétistes partisans de l’«association capital-travail».

La démocratie suppose l’égalité. La Grande Révolution bourgeoise de 1789 a établi le principe d’égalité des citoyens, libres et fraternels (un homme = une voix) en supprimant celui d’assujettissement au monarque. Mais dans la production et l’échange, dans la sphère économique et sociale, les hommes ne sont pas égaux. L’expression «démocratie sociale» est donc une contradiction dans les termes, un «oxymore» comme disent les linguistes, parce qu’elle contredit  la réalité du lien de subordination entre salarié et employeur, clé de voûte du droit social.

«Revendiquer», «négocier», «contracter» font partie de notre vocabulaire syndical dont la clé de voûte est « le rapport de force ».

Dans la société capitaliste, les fluctuations de ce rapport de force sur le terrain économique et social ont une incidence majeure sur la sphère politique, la plupart du temps sans que les politiciens en aient pleinement conscience... Ainsi, pour avoir sous-estimé la puissance du rejet des politiques  d’austérité dictées par l’Union européenne, Sarkozy et Hollande ne laisseront de souvenir de leur passage présidentiel que la poubelle de l’Histoire où le rapport de force les aura pathétiquement précipités.

Les vaines gesticulations de l’un, la social-pyromanie de l’autre, leur ont fait perdre pied. Sarkozy était tellement hors-sol qu’à la veille du premier tour des «primaires de la droite», il se vantait devant ses amis: «Je vais tous les écrabouiller!» (1). On connaît la suite... Fillon, sans doute plus conscient du rapport de force, déclare vouloir l’inverser pour balayer les conquêtes sociales de la Libération. Mais pour livrer l’assaut contre-révolutionnaire, il ne peut à ce stade compter que sur quelques troupes vieillissantes de grenouilles de bénitiers et de téléspectateurs oisifs drogués à BFM TV et C dans l’air, ses autres «amis républicains» mettant «crosse en l’air»...

Quoiqu’il en soit, c’est l’incontournable réalité du rapport de force qui s’imposera. Directement ou indirectement. Plus ou moins déformé au plan électoral, de quoi déjouer tous les pronostics...
Quant à nous, syndicalistes confédérés Force-Ouvrière, consciemment ancrés dans la réalité revendicative des intérêts particuliers de notre classe, nous continuerons en toute indépendance à consolider, élargir et amplifier le rapport de force sur l’axe de la résistance CGT Force-Ouvrière / CGT constitué dans la récente bagarre contre la «loi travail».

Qui s’y frotte s’y pique !

JA
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1- Rapporté par Le Monde du 22 novembre