Des dizaines de patients sont en attente d’une prise en charge. Il s’agit majoritairement de personnes âgées, atteintes de pathologies lourdes, nécessitant une hospitalisation. Entre le 2 et le 4 janvier, trois patients sont ainsi décédés sans avoir eu accès à une chambre, en l’absence totale de dignité.
La situation est d’autant plus inquiétante et révoltante que l’activité par elle-même des urgences est normale, au regard du nombre de patients examinés par jour. La vague de grippes et de gastro-entérites n’a même pas atteint son stade épidémique sur le secteur géographique.
Il manque tout simplement les lits d’hospitalisation, ainsi que le nombre suffisant de personnels permettant le transfert des patients des urgences vers les autres services.
C’est la raison pour laquelle le syndicat FO du Centre hospitalier de Saint-Nazaire, soutenu par le Groupement départemental FO Santé, a alerté l’ensemble des pouvoirs publics : Agence régionale de Santé (ARS), Ministère, Préfecture et sous-Préfecture. Reçu le 3 janvier dernier par la direction de l’hôpital, le syndicat FO revendique l’ouverture immédiate de 15 lits pérennes et le recrutement de personnels à hauteur des besoins.
Soutenant le syndicat et appuyant ses revendications, l’Union départementale a sollicité une audience auprès du Préfet de région, par un courrier daté du 5 janvier.
De son côté, le 12 décembre dernier, un collectif de 90 praticiens hospitaliers de l’hôpital de Saint-Nazaire - sur les 130 titulaires que compte le centre hospitalier -, s’est adressé à la directrice de l’ARS par lettre ouverte (lire ci-dessous). Les médecins signataires désapprouvent publiquement les choix politiques de restriction budgétaire effectués sur le plan national, ainsi que leurs néfastes répercussions sur les conditions de travail et de soins au sein de l’hôpital où ils exercent.
Car l’inacceptable carence en lits et en postes que subit l’hôpital de Saint-Nazaire est évidemment la conséquence immédiate de la politique nationale d’austérité budgétaire, menée par l’actuel gouvernement. Ce dernier a notamment décidé de sacrifier des milliers de lits d’hospitalisation et de postes au profit de l’ambulatoire.
C’est la traduction concrète du pacte de responsabilité dans les hôpitaux, tandis que la loi de financement de la sécurité sociale 2017 vient d’être publiée au Journal officiel et que s’applique la loi Touraine, qui prévoit 16 000 fermetures de lits et 22 000 suppressions de postes.
Ainsi, la situation des urgences de l’hôpital de Saint-Nazaire existe dans de nombreuses autres villes de France. C’est notamment le cas à Angers, où les syndicats FO, CGT et Sud ont ensemble appelé les personnels à la grève dès le 3 janvier.
Pour mettre fin à cette situation générale et à tout ce qu’elle génère sur le plan local, les fédérations de Santé et de l’Action sociale FO, CGT et Sud appellent l’ensemble des personnels à la grève nationale le 7 mars, avec montée à Paris.
L’abrogation des lois HPST et Touraine, le refus des groupements hospitaliers de territoires (GHT) et de toutes les politiques d’austérité qui asphyxient les hôpitaux seront au coeur des revendications.
En préparation de cette grève, un meeting intersyndical régional sera organisé à Angers début février.
Dans la Santé, comme dans d’autres secteurs, c’est bien la grève qui est à l’ordre du jour.
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Voir aussi : Situation alarmante à l’Hôpital de St Nazaire (lettre ouverte adressé à Madame Cécile COURREGES Directrice de l’ARS + courrier adressé à Monsieur le Préfet de Région)