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05 novembre 2018

[SANTÉ] Le PLFSS 2019 asphyxie les hôpitaux

Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 
Contribution de Yann Le Fol, Secrétaire du Groupement départemental des Services de Santé

Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2019 devrait être adopté dans le courant du mois de novembre. Il aggrave encore l’asphyxie budgétaire des établissements.
Après la loi Hôpital Patients Santé Territoires (HPST) de 2010, après la loi santé « dite Touraine » de 2013 qui a mis en œuvre les Groupements Hospitaliers Territoire, nous assistons à présent à une continuité, voire à une accélération des restructurations par l’annonce du plan Santé 2022, avec entre autre comme objectif la mise en œuvre d’une privatisation rampante de l’Hôpital Public.
Le plan ONDAM 2 prévoit plus de 5 milliards d’économies sur les établissements dont un plan spécifique d’économies de 1,2 milliards sur la masse salariale qui va accentuer les suppressions d’emplois que seule Force Ouvrière a dénoncées !

22 000 suppressions de postes, des collègues déjà en souffrance
Le gouvernement annonce 22 000 suppressions de postes, alors qu’à l’hôpital et dans le médico-social l’auto remplacement n’a jamais été aussi fort : les collègues sont contraints de revenir sur des repos, des jours de temps partiel, morcelant les congés qui devraient pourtant être des périodes ressources. Dans ce contexte, un état de fatigue s’installe chez les collègues. Des problèmes physiques   se font jour, menant à des arrêts longs  et débouchant, pour certains, sur des commissions de réforme.

Des jeunes collègues se posent la question de reconversions professionnelles pour ne plus travailler auprès « d’humains » au vu des effectifs dégradés et des prises en charge des patients ou résidents déplorables ; les agents témoignent quitter le travail avec en tête la maltraitance institutionnelle générée par les restrictions budgétaires et humaines et ne peuvent plus « cautionner » cela.

Les formations d’aides-soignants et d’infirmiers en ligne de mire
Face à la pénurie actuelle d’aides-soignants ou d’infirmiers, les centres de formation, les tarificateurs et certains directeurs en déduisent que la formation serait trop compliquée et qu’il faudrait donc l’alléger... Lors la réunion « PACT EHPAD » faisant suite aux deux grèves du 30 janvier et du 15 mars, ce débat a été mené.
Force Ouvrière a réaffirmé les revendications sur l’augmentation des salaires et la hausse des effectifs qui sont purement et simplement les raisons principales pour lesquelles les personnes ne se lancent plus dans les formations. De plus, au vu des tâches et responsabilités en accroissement, l’allègement des formations serait tout à fait irresponsable.

La tension atteint tous les services, et professions de l’hôpital
D’autres professions quittent l’hôpital : au CHU de Nantes par exemple, sept postes de plombiers sont actuellement vacants.
Au CH de Saint-Nazaire, la démission du chef de cardiologie a entraîné la fermeture temporaire de son service. 
Afin de protéger les préparateurs en pharmacie, le syndicat FO du CHU de Nantes a dû demander la visite d’inspecteurs de la pharmacie. Faute de personnel, la sécurisation du circuit du médicament est insuffisamment assurée !
Les praticiens hospitaliers en ont assez d’être soumis à ce point aux pressions économiques. C’est bel et bien la preuve qu’il n’y a pas que les soignants qui sont au bord de l’épuisement professionnel !

FO, un syndicat indépendant pour dire la vérité de la situation
Certaines directions nous accusent de faire une mauvaise publicité et de donner une mauvaise image de l’Hôpital. Faudrait-il donc cacher la dégradation des conditions de travail, de prise en charge et accompagner ces mesures d’économies mettant à mal collègues et résidents/patients ?
Force Ouvrière ne cautionnera pas une « fausse vitrine », mais continuera à marteler les revendications pour la défense de l’hôpital public !
De l’argent, il y en a ! Encore faut-il que les décideurs aient les bonnes priorités !
Concernant les EHPAD, l’Agence régionale de Sante (ARS) nous a annoncé  8 millions d’euros de crédits nouveaux afin d’améliorer les conditions de travail avec la mise en place de rails au plafond, des groupes de travail sur la Qualité de Vie au Travail, etc. Mais elle ne parle aucunement d’embauches massives !

Le directeur de l’ARS nous a clairement dit qu’il ne fabriquait pas d’argent et que la solution serait que les citoyens mettent la main à la poche en payant plus d’impôts !

Dans le public et dans le privé, FO mène la bagarre revendicative
Dans tous les établissements publics ou privés du département, Force Ouvrière mène le combat partout: dans les blocs opératoires, auprès des sages-femmes, porteur des dossiers individuels en commissions de réforme... De nouvelles professions, jusqu’à présent à l’écart du syndicat, nous interpellent : dernièrement, une assistante de cabinet dentaire, un directeur pédagogique en institut spécialisé et aussi l’aide à domicile.
Les collègues de la Santé Privée s’activent, malgré la mise en place du comité social et économique (CSE), à négocier des augmentations de salaire, voire des 13ème mois, en contrant les actionnaires qui n’ont comme seul objectif de « se faire encore plus d’argent sur le dos des salariés ».

FO progresse dans la Santé, Une confirmation attendue lors des élections professionnelles
Avec cette actualité riche en revendications et en combat syndical, le Groupement Départemental (GD) soutient pleinement les différentes actions des syndicats, afin de faire entendre qu’on n’aura pas satisfaction aux revendications principales en se mobilisant seulement chacun dans son établissement.
Cela passe aussi par conforter notre position aux différentes élections professionnelles. Dans la dernière période, le GD FO SANTE 44 a conquis de nouvelles implantations. Par ailleurs, le nombre de syndiqués isolés augmente, permettant de poser les bases de futures syndicats FO dans les établissements. Alors continuons à préparer la riposte massive contre la casse de la Sécurité Sociale, des retraites et de l’assurance chômage, contre le démantèlement du Service Public, etc.

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Lettre de la section FO du CHU de Nantes adressée au directeur général de l’ARS Pays de Loire
Le 3 octobre 2018 - Objet : demande d’inspection
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