Depuis le 1er janvier, la Roumanie assure la présidence tournante de l’Union européenne. À sa tête Liviu Dragnea, un repris de justice condamné en son pays pour fraude électorale. Le 10 janvier à Bucarest, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’ancien premier ministre du paradis fiscal luxembourgeois, l’Al Capone de l’évasion fiscale (rebaptisée «optimisation fiscale» pour les imbéciles) était venu l’introniser à l’Athénée roumain... Dehors, une «foule haineuse» - comme dirait Macron - scandait : « À bas les voleurs qui nous gouvernent ! »(1).
Revenons en France où 14 millions de nos concitoyens peinent à boucler les fins de mois, où près d’un français sur deux est à découvert bancaire au moins une fois par an, selon le baromètre Cofidis/CSA.
Insultés à répétition par Jupiter le ridicule qui s’est bunkérisé à l’Élysée, entouré de sa petite « mafia », comme l’a qualifiée Benalla (un fin connaisseur !), ils ont fait irruption.
Et ce ne sont que premières escarmouches. Les lourds bataillons de la classe ouvrière, comme on dit, suivront. C’est inévitable, c’est une certitude !
Le samedi soir 12 janvier, à force de rabâcher depuis deux mois l’essoufflement des « gilets jaunes », les presstitués exténués ne savaient plus à quel saint se vouer face au regain de la mobilisation...
Ballotés entre la haine hystérique de la classe dominante(2) et la duperie du concours Lépine de la grande parlote, ils se murmuraient sur les plateaux : «L’impasse! L’impasse!».
Certains, dubitatifs, s’interrogeaient même sur le fat après son énième insulte contre les Français, accusés de «ne pas avoir le sens de l’effort» : est-il en même temps bête et méchant ? Plus bête que méchant ou plus méchant que bête? That is the question... déjà tranchée par le retentissant «Macron démission !».
Ce n’est certes pas une revendication syndicale. Mais ce n’est pas une raison pour que, par un frauduleux détournement du principe de l’indépendance syndicale, Laurent Berger (CFDT) et consorts se permettent de traiter d’irresponsables les «gilets jaunes» sans avoir le courage de les nommer ...
Du haut de leur piédestal bureaucratique, ces drôles de syndicalistes feraient mieux de se demander pourquoi la masse des « gilets jaunes » n’est pas syndiquée !...
Pour notre part, syndicalistes libres et indépendants, nous restons arc-boutés sur nos revendications précisées par notre dernier congrès confédéral et notre dernier CCN.
Face à l’enfumage toxique de l’auto-proclamé « grand débat », tentative désespérée pour associer les syndicats à ce que feu les staliniens italiens appelaient la « stimulation critique » des contre-réformes(3), avançons les assemblées générales pour confirmer les revendications, pour préparer, envisager et décider l’action jusqu’à satisfaction, y compris la grève.
Et qu’on ne vienne plus prétexter que les travailleurs ne veulent pas se mobiliser !
Jean Alséda (17/01/19)
1- Lu dans l’eurobéat journal Le Monde du 13 janvier, qui conclut son reportage par ce doux euphémisme : « Reste que le symbole, pour l’UE comme pour la Roumanie, n’est pas reluisant ».
2- La palme à Luc Ferry, philosophe de salon, ancien ministre de l’Éducation Nationale de Chirac qui a souhaité que l’armée tire à balles réelles contre les «gilets jaunes» qualifiés de «saloperie» (sic). Nos chères têtes blondes l’ont échappé belle ...
3- Sans prendre trop de risques, on peut déjà annoncer que ce sera un grand flop...