Après la victoire électorale obtenue en 2018 par les camarades du lycée des Métiers Sainte-Anne de Saint-Nazaire, la section Force Ouvrière du lycée Sacré Coeur de Nantes (Bellevue) a remporté ce 25 avril dernier de nouvelles élections au comité social et économique (CSE).
FO a obtenu 4 sièges de titulaires sur les 5 disponibles dans le deuxième collège (enseignants et cadres). La liste FO a ainsi recueilli 42 suffrages sur les 62 valablement exprimés. Anne Leclerc, secrétaire du syndicat FO de l’Enseignement privé de Loire-Atlantique (SNFOEP 44), a notamment été élue secrétaire du CSE.
A suivre, l'interview de Anne Leclerc, Secrétaire du syndicat FO de l’Enseignement privé de Loire-Atlantique.
Outre la représentativité de FO, pourquoi avez-vous décidé de monter une liste pour ces élections CSE ?
Notre atmosphère de travail se dégrade. Les enseignants sont de plus en plus tenus responsables de choses qui ne relèvent pas de leur fait, comme l’absentéisme des élèves ou les conflits entre eux, par exemple. Notre profession subit de plein fouet l’idéologie selon laquelle « il n’y a pas de mauvais élèves, que des mauvais profs...». La direction préfère ainsi recadrer les enseignants, plutôt que d’assumer son rôle auprès des élèves.
Dans ces conditions, il est nécessaire d’avoir une organisation syndicale qui défende les intérêts particuliers et les droits collectifs des enseignants; qui veille par ailleurs à un certain bien-être au travail. L’élection de FO au CSE sera, je l’espère, un point d’appui en ce sens.
Sur le terrain de la mise en oeuvre des «réformes» gouvernementales, tu m’as indiqué avoir participé à une formation de présentation de la «réforme» du lycée pour les Lettres. Qu’en est-il ?
Tout d’abord, je ne peux que constater l’amateurisme de l’institution : rien n’était préparé et nous avons finalement eu le droit à une lecture rapide de polycopiés... Je ne peux pas non plus faire abstraction du mépris affiché par les deux inspectrices pédagogiques régionales (IPR), qui n’ont même pas dit bonjour à la salle. Au-delà de leurs éléments de langage répétés abusivement («on vous fait confiance»), j’ai le sentiment, pour ce qui concerne les Lettres, que l‘on nous renvoie 30 ans en arrière... mais sans les moyens d’il y a 30 ans. On nous demande en gros des choses équivalentes au bac que j’ai moi-même passé, mais avec des élèves qui ont perdu des centaines d’heures de français depuis l’école primaire. Par ailleurs, avec les oeuvres imposées, notre liberté pédagogique est clairement remise en cause. Nous avons alors eu droit à l’accusation d’être «réfractaires au changement». Il faut arrêter avec ce pseudo-argument, entendu à chaque fois que l’on s’oppose à une mauvaise réforme. S’il y a bien un métier qui doit sans cesse se renouveler et s’adapter chaque jour à ce qu’il se passe dans ses salles de classe, c’est celui de professeur.