InFOrmation syndicale

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26 juin 2019

Macron à l’OIT a salué la liberté syndicale (si si)

Organisation Internationale du Travail

Le 11 juin, devant la conférence annuelle de l’OIT, Macron a salué la liberté syndicale «pilier indispensable de la démocratie» et fustigé «les inégalités de ce capitalisme devenu fou qui profite de plus en plus à quelques-uns». Ensuite, devant les journalistes, il a commenté goguenard son propre discours, le qualifiant de «crypto-marxiste» ! On sait le personnage cynique et manipulateur, spécialiste du  brouillage des cartes...

Le «président des riches» (de ces «quelques-uns» qu’il fait tant «profiter»...) ose se poser en défenseur du syndicalisme, alors qu’«en même temps»  s’appliquent les ordonnances «travail» qui amputent considérablement les libertés syndicales, alors qu’ «en même temps» il fait gazer les manifestations syndicales et déchaîne contre les libertés la violence policière.

Devant cette grossière tartufferie, personne ne devrait être dupe! Pourtant le journal Le Monde du 13 juin nous apprend que « le président s’est entretenu avec les numéros un des organisations syndicales (...). Un échange jugé «constructif» par M.. Berger et par la plupart des participants.»
Pour Laurent Berger, cela va de soi, lui qui a déclaré vouloir «la réussite du quinquennat»1.
Pour la représentante de la CGT, Sophie Binet, on ne sait pas. Ou plutôt, oui, on sait : Philippe Martinez vient de voter en faveur de la CFDT à la présidence de la Confédération Européenne des Syndicats.
Avant, il avait assuré qu’il n’avait «pas de soucis à voter pour Laurent». Il a ensuite accordé une interview commune avec ledit «Laurent» à l’AEF pour appeler les salariés à voter aux européennes, bien entendu contre l’extrême droite, donc pour Macron - sans le dire, en toute hypocrisie2...
Le journal poursuit : «Pour M.Veyrier, M. Macron a tenu «un discours fort en faveur des normes internationales.»

FO, se référant notamment à la norme 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical,  a engagé un recours auprès de l’OIT en annulation des dispositions liberticides de la loi Travail. La confédération FO n’est ni la mouche du coche, ni l’opposition à Sa Majesté.
Mais il y a pire ! «Tous les syndicalistes ont célébré les vertus du tripartisme - état, employeurs, travailleurs», poursuit Le Monde !

Tous les syndicalistes ? On espère que non... Le paritarisme, la pratique contractuelle, sont dans les gènes de FO, qui a toujours rejeté le «tripartisme», antichambre du corporatisme mussolinien.
Pour l’acte deux du quinquennat, Macron a d’ailleurs appelé les syndicats à travailler «sous l’autorité du Premier ministre» (sic).

Comment accepter ? Accepter  de servir de godillots à un apprenti dictateur aux pieds d’argile 3, qui veut étouffer toute démocratie politique et syndicale dans le garrot d’un face-à-face avec celle qu’il a choisi de faire sa meilleure «ennemie» ?
La réponse ? Ne devons-nous pas la donner tout de suite en soutenant sans réserve les urgentistes en grève avec leur collectif ?

Ne devrons nous pas la donner au rassemblement national FO à Paris le 21 septembre prochain, s’il est conçu comme la mobilisation des militants pour préparer et organiser la grève, tous ensemble, jusqu’à satisfaction, en particulier jusqu’au retrait de la contre-réforme des retraites ? 

                                       
JA 


1- Le Parisien du 22 mars 2019, en plein déchaînement de la violence contre les gilets jaunes.
2- Au congrès de la CES, la délégation FO s’est abstenue sur le vote Berger.
3- Malgré la mobilisation de tous les moyens de l’état pour le «Grand débat» et l’assourdissant tapage médiatique, sa liste  n’a récolté qu’un maigre 10% des inscrits et  une piètre seconde place aux européennes...