InFOrmation syndicale

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30 septembre 2019

CCN du 25 et 26 septembre

Comité confédéral national Force Ouvrière - 25 & 26 septembre 2019

Le CCN condamne les réformes successives de l’Etat qui détruisent le modèle social français au profit d’un nouveau modèle dogmatique vers une économie ultra libérale portant à chacun la responsabilité de sa santé, de son travail, de sa formation, de sa retraite.
Le CCN rappelle que la grève reste toujours le seul moyen d’expression du rapport de force pour les salariés par l’arrêt total de l’économie quand leurs revendications restent lettre morte.
Aussi le CCN appelle l’ensemble de ses structures à réunir des assemblées générales afin d’informer sur l’ensemble des contre-réformes et à préparer la grève interprofessionnelle dans l’unité la plus large pour les bloquer.

A suivre:
- extraits de l'intervention de Michel Le Roc'h, secrétaire général de l'Union Départementale de Loire-Atlantique
- la Résolution du Comité Confédéral National adoptée à l'unanimité (lien force-ouvriere.fr)

Extraits de l'intervention de Michel Le Roc'h

Camarades,

La mort de Steve la nuit de la fête de la musique a suscité une vive émotion à Nantes et au-delà dans tout le pays. Dès le 25 juin, nous avons condamné la charge violente entrainant la chute de plusieurs personnes dans la Loire et la disparition de Steve à l’occasion de la fête de la musique.

Fin juillet, le corps de Steve était retrouvé dans la Loire. Nous avons exprimé toute notre solidarité avec la famille et les proches de Steve et en particulier son père avec qui nous étions en contact. Sans attendre les conclusions de l’enquête judiciaire et en s’appuyant sur le seul rapport de l’IGPN, le ministre de l’intérieur a justifié l’intervention des forces de police en soulignant l’absence de « lien entre l’intervention des forces de l’ordre et la disparition de Steve », alors que ce même rapport faisant état de l’utilisation de 33 grenades lacrymogènes, 12 LBD et 10 grenades de désencerclement.

Heureusement depuis, le rapport de l’Inspection Générale de l’administration a corrigé les faits et nous savons maintenant que le portable de Steve « bornait » au moment de l’intervention policière. Le commissaire qui commandait cette calamiteuse opération le soir de la fête de la musique, décoré comme d’autres de la médaille de la sécurité intérieure au mois de juin, vient d’être muté dans l’intérêt du service.

Oui, mais…

Est-il le seul responsable ? Cette vision très musclée du maintien de l’ordre n’est-elle pas à l’image de l’escalade répressive à l’égard de tous ceux qui manifestent aujourd’hui ?

J’ai en mémoire la charge répressive à Paris le 1er mai dernier. Certains manifestants ont été contraints de se réfugier à l’intérieur des murs de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, avant d’être accusés de l’avoir pris d’assaut ! J’ai en mémoire également cette agression contre une militante à Nice au mois de mars. Le procureur de la République – lui également décoré - reconnaît même avoir menti pour ne pas embarrasser Macron !

Des manifestants qui défilent pacifiquement (…) sont systématiquement interpellés et arrêtés pour « rébellion », « outrage sur personnes dépositaires de l'autorité publique » ou « insulte au président de la République ».

Au lieu de prendre en compte les légitimes revendications des salariés et de la population, le président de la République et le gouvernement mènent une campagne d’intimidation et une répression systématique contre tous ceux qui s’opposent à eux, gilets jaunes ou syndicalistes.

Le mépris, la répression et l’intimidation ont bien entendu un contenu, celui de remettre en cause coûte que coûte les conquêtes sociales.

Alors plus que jamais, nous devons revendiquer l’abrogation de la loi « anticasseurs » qui n’est en fait qu’une loi contre la liberté d’expression et de manifester. La place de la police républicaine est de protéger les citoyens et non de les réprimer. Nous le savons tous, cette escalade répressive expose également et systématiquement les policiers eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle, nous sommes solidaires de nos camarades du SGP Unité Police FO à Nantes (…)

Camarades,
J’en viens à a situation à cette rentrée. Le 18 juillet dernier donc, Jean-Paul Delevoye, a rendu publiques ses "préconisations" concernant la mise en place d'un système universel de retraite par points à compter de 2025. Yves l’a expliqué ce matin, tout ce que nous dénoncions depuis des mois est confirmé : baisse du montant des pensions, report de l'âge réel de départ à la retraite, suppression des 42 régimes existants.
En Loire-Atlantique, nous avons réuni 130 camarades dès le vendredi 6 septembre dans le cadre d’une Commission Administrative. Nous avons publié un « 4 pages » qui a été diffusé à 30000 exemplaires dans le département. Nous avons également construit une application de simulation des pensions à partir des éléments contenus dans le rapport Delevoye. La version « Fonction Publique » est déjà opérationnelle et nous travaillons sur une version « régime général » qui est un peu plus compliquée à construire.
A titre d’exemple, pour un administratif de catégorie C de l’Education Nationale ayant 2 enfants et une carrière « complète », c’est 359,66 € en moins soit 22% de perte de pension.

Camarades,
Nous l’avons vu les 13 et 16 septembre, la volonté de fusionner les 42 régimes suscite un rejet grandissant de cette réforme, au-delà même des seuls salariés. Nous avons eu le mérite dans ce contexte de revendiquer comme confédération, le maintien de tous les régimes de retraite, là où d’autres – j’allais dire tous les autres - en acceptaient le principe. Et nous avons eu mille fois raison de quitter le cadre des concertations  organisées autour du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye pour avancer dans la mise en place d’un régime universel de retraite sous contrôle total de l’Etat.
Nous pouvons nous féliciter aujourd’hui du succès du 21 septembre. Yves a parlé ce matin d’un moment important et de l’enthousiasme des militants présents. Nous ne pouvons que nous féliciter des positions claires exprimées par la confédération et Yves en particulier. Il faut maintenant poursuivre dans la même direction. C’est le seul moyen de stopper le projet de réforme du gouvernement.
Oui, il faut préparer la grève. Mais attention à ne pas foncer la tête la première dans l’organisation de multiples journées d’action, sans base revendicative. Celles-ci nous conduiraient sans aucun doute à la défaite. Nous devons proposer l’action commune par la grève, la plus large possible pour le retrait du projet Delevoye et en nous appuyant sur la détermination à combattre qui remonte dans de nombreux secteurs aujourd’hui, à la RATP, à EDF, dans les finances publiques, à l’hôpital et ailleurs. L’appel à la grève à partir du  5 décembre dans la RATP peut être un puissant détonateur pour aider à réaliser les conditions de la grève public/ privé comme en 1995.
N’oublions pas que le gouvernement est aujourd’hui affaibli et que le temps et les municipales jouent pour nous. Soyons fermes et audacieux ! Vive la Cgt-FO !


***

Résolution du Comité Confédéral National
Réuni à Paris les 25 et 26 septembre 2019, le Comité Confédéral National (CCN) réaffirme son attachement à l’indépendance absolue à l’égard du patronat, des gouvernements, des partis ou mouvements politiques, philosophiques, religieux et de l’État, de façon générale, son irréductible opposition à toute influence extérieure au mouvement syndical. Il réaffirme son attachement indéfectible à la Charte d’Amiens.
La suite sur le site internet : https://www.force-ouvriere.fr/resolution-adoptee-par-le-comite-confederal-national-25-26