Le 29 février, le gouvernement dont le ministre de la santé Olivier Veran tenait un conseil spécial des ministres soi-disant consacré au Coronavirus. Outre les mesures sanitaires prises, le gouvernement a décidé d’interdire les rassemblements de plus de 5000 personnes dans des milieux « confinés ». Dans les faits, des rassemblements sur la voie publique ont été interdits, rendant envisageable l’interdiction des manifestations de protestation. En même temps, il annonçait l’usage de l’article 49.3 de la constitution pour faire passer la réforme des retraites contestée par tous. Chacun jugera du cynisme de cette méthode.
Les mesures sanitaires demandées aux hôpitaux, aux médecins de ville ne permettent pas de prendre en charge les malades correctement. Pas de masque ou inadaptés pour les médecins de ville, des consignes médicales qui changent toutes les 48h, des chambres de malades occupées par des rhumes, rien n'est fait pour rassurer les soignants ni la population
Alors que les hôpitaux sont exsangues, le gouvernement a-t-il décidé de remettre en cause les plans de retour à l’équilibre financier, les COPERMO, l’ONDAM déclinés par ARS, par hôpitaux, par pôles ? Il préfère annoncer un « déblocage » de 260 millions d’euros, correspondant à 0,07% de la branche maladie de la Sécurité sociale, mis en réserve sur le budget 2019 des hôpitaux. Donc pas un sou de plus. Y a-t-il réouverture des lits fermés ? Y a-t-il revalorisation des salaires des soignants ? Y a-t-il augmentation des effectifs pour faire face ? Rien de tout cela n’est prévu. Seuls sont distribués quelques remerciements largement médiatisés pour « aider » les soignants dans ce contexte.
Comment prendre en charge tous les patients ?
Chacun se reconnaît dans la réflexion du collègue lors de la venue du Président Macron à la Pitié-Salpêtrière : « vous pouvez compter sur nous, l’inverse reste à prouver ». En effet, depuis des années, les médecins demandent que la politique du gouvernement en matière de restriction budgétaire dans les hôpitaux s’inverse, demandent l’arrêt des fermetures de lits et des réductions de personnel, demandent des revalorisations salariales. Jusqu’à présent : rien.
Le nouveau ministre de la santé de Monsieur Macron a été nommé dans la précipitation mais est depuis longtemps quo-rédacteur et co-rapporteur de toutes les lois de réforme et de financement de la santé depuis la loi HPST en 2009.
Vraiment, il serait dangereux de « compter sur eux » qui ont déjà choisi de passer en force la réforme des retraites.Pour améliorer la situation des hôpitaux, nul besoin d’enquêtes, de sondages, d’audits supplémentaires, il faut :
- Des lits d’hospitalisation,
- Des médecins et du personnel non médical en nombre suffisant
- La revalorisation salariale de tous,
- L’arrêt des plans d’économies,
- Le retrait du projet de réforme des retraites qui impactera tous les collègues.
Le SNMH FO soutient les réunions et assemblées générales communes médecins-personnel non médical pour décider quelles initiatives prendre.
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Contact : Dr Olivier Varnet, Secrétaire général SNMH FO - E-Mail : snmh.fo@fosps.com