Retraite complémentaire
A entendre le gouvernement, le système « universel » de retraites par points serait mis en place en 2022 pour la génération née en 2004.
En réalité, c’est dès le 1er décembre 2020 - autant dire demain - que serait créée la Caisse nationale de régime universel et nommé son Directeur général. à partir de cette date, « à titre de préfiguration du régime universel », les différents régimes de retraites seraient placés sous la tutelle de ce Directeur général, ayant pour mission de veiller à ce que les mesures prises soient conformes à la trajectoire financière décidée par le gouvernement.
Or, à partir de 2025, les assurés nés après 1975 ne cotiseront qu’à la Caisse nationale de retraite universelle, tandis que ceux nés avant 1975 continueront à acquérir des droits des caisses complémentaires.
Par ailleurs, les assurés dont les revenus sont supérieurs à 120 000 € par an ne cotiseront plus à partir de 2025 à l’AGIRC-ARRCO. Cela représente une perte de 3,7 milliards € chaque année.
Les caisses complémentaires devront donc continuer à payer les prestations dues, y compris celles correspondant à de très hauts revenus pour l’AGIRC, mais avec des recettes qui auront chuté brutalement.
La boucle est bouclée, puisque l’on apprend qu’un amendement a été adopté samedi par les députés de la commission spéciale retraites, permettant aux régimes de retraite complémentaire de puiser dans leurs réserves dans des conditions fixées par ordonnance, afin de payer les prestations dues en l’absence des recettes équivalentes, du fait de la transition dans le nouveau régime. C’est du pillage !
Article paru dans L'Ouest-Syndicaliste n°707 de février 2020.