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18 janvier 2021

Les milliardaires ont chevauché la tempête

 par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique


Les richesses des 40 milliardaires français ont augmenté de plus de 400% au cours de la dernière décennie, passant de 82  à 442 milliards de dollars. Nous ne connaissons pas encore précisément le niveau de progression de leurs fonds propres pour l’année 2020, mais une première indication est donnée en ce début d’année avec la distribution de 35,9 milliards d’euros de dividendes aux entreprises de CAC 40 malgré la crise « Covid ».

Les milliardaires américains, au nombre de 651, ont pour leur part profité pleinement de la crise. Leur fortune globale a progressé de plus de 1.000 milliards de dollars depuis le début de la pandémie, dépassant les 4.000 milliards de dollars, contre 2.950 milliards à la mi-mars.


En France et encore plus aux états-Unis, « les milliardaires ont bien chevauché la tempête » ! 

Mais en bas, les salariés, retraités et jeunes subissent de plein fouet les conséquences des mesures prises dans le cadre de la pandémie.

Dans notre pays, le nombre de chômeurs de catégorie A a augmenté de 350 000 depuis la mi-mars et nombreux salariés se retrouvent étranglés avec des réductions drastiques de rémunération.

Les étudiants sont confrontés au mépris du gouvernement avec des universités fermées, sans aucune aide.  Ils sont isolés dans leurs petits appartements, privées de vie sociale, subissant des conditions d’études complètement dégradées par un enseignement à distance inacceptable. À Lyon,  un étudiant en droit à bout de force s’est jeté du 5e étage de sa résidence universitaire. Il est maintenant temps d’en finir avec cette situation et d’ouvrir à nouveau les universités.


Il est également urgent de tourner le dos à plusieurs décennies de coupes budgétaires et de suppressions de lits à l’hôpital. Il est urgent de répondre aux revendications des praticiens hospitaliers, en grève depuis le début de la semaine, et qui réclament un vrai déroulement de carrière avec des augmentations de rémunération. Année après année, l’hôpital se vide : le taux de vacance de postes de praticiens hospitaliers augmente dans la quasi-totalité des spécialités : 30% en moyenne, et jusqu’à 40% dans certaines spécialités.

Il est enfin urgent de répondre à la revendication des 40 000 agents du « médico-social » exclus du Ségur et des 183 € et d’en finir avec le mépris affiché à leur égard. 


Il est urgent de tourner le dos à la politique de vente «à la découpe» de notre industrie.

Chacun se rappelle qu’en novembre 2015, l’Américain General Electric rachetait pour moins de dix milliards d’euros, le pôle Énergie d’Alstom, assortissait cette acquisition d’une promesse : il assurait qu’il créerait un millier d’emplois, net, sur trois ans en France. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le patron de General Electric vient de percevoir une prime de 47 millions de dollars pour récompenser les performances boursières de l’entreprise, dans une situation où le groupe prévoit de supprimer 13 000 postes, dont une partie à Villeurbanne et Belfort.

Et il y a maintenant la volonté du gouvernement de vendre pour une « bouchée de pain » (60 millions d’euros) le fleuron de l’industrie navale française à un groupe italien qui travaille avec le principal conglomérat chinois de construction navale, dont l’ambition est de devenir à terme n°1 de ce secteur à l’échelle internationale. Où nous mène donc ce gouvernement ?


Au lieu de prendre les mesures élémentaires de sauvegarde de notre industrie, de l’Hôpital, de la médecine, de l’école et de toutes les garanties et institutions issues de l’après-guerre (conventions collectives, sécurité sociale, fonction publique républicaine etc.), le gouvernement poursuit son œuvre de démolition, prévient qu’il va reprendre le chemin de sa réforme des retraites et distribue des millions aux milliardaires. Et, pour couronner le tout, il décide de prolonger l’état d’urgence jusqu’à fin juin, donnant carte blanche au gouvernement pour restreindre les libertés publiques et confiner la population.


Alors, en 2021 (comme en 2020), nous serons aux côtés des salariés pour défendre leurs intérêts. Nous participerons aux manifestations, en particulier le 16 janvier, pour le retrait total de la loi sécurité globale et de toutes les mesures liberticides.

Nous soutiendrons également nos camarades gaziers et électriciens le 19 janvier contre le projet « Hercule » de privatisation d’EDF et ceux de l’enseignement le 26 janvier contre les mesures du gouvernement (baccalauréat…), pour la création de postes et l’augmentation des rémunérations.

Dans la situation actuelle où le gouvernement met à profit la pandémie pour avancer à tout prix, ces mobilisations constituent un point d’appui pour toute la jeunesse et la classe ouvrière.

La confédération FO a par ailleurs  demandé à rencontrer les autres confédérations pour échanger sur la situation, notamment en vue de "protéger l’emploi, le pouvoir d’achat, d’augmenter notamment les salaires, et de préserver et renforcer les moyens du service public et de la sécurité sociale", dans une situation où "s’ajoutent des dispositions inquiétantes au regard des libertés individuelles et collectives dont les libertés syndicales, contenues notamment dans la loi de sécurité globale ou encore avec les décrets récents au titre de la sécurité intérieure".


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Dernière minute

Le Premier ministre, entouré de ses ministres, vient de décider d'avancer le couvre-feu à 18h. En contrepartie, il invite les magasins et commerces à ouvrir le dimanche ! De qui se moque-t-on ?

Une fois de plus, ce sont les salariés qui sont les plus impactés. Qui peut croire à l'efficacité d'une telle mesure ?

Tout cela est profondément ridicule et insupportable. 

Depuis le début de la pandémie, nous avons droit aux mensonges et aux injonctions contradictoires. Le 15 avril dernier, au plus fort de la pandémie, le Président de la République déclarait que les masques ne servaient à rien. Aujourd'hui, le gouvernement est la risée du monde entier concernant la campagne de vaccination qu'il peine à mettre en place. Comment lui faire confiance ?