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16 janvier 2021

Nantes: 3000 manifestants contre la loi Sécurité globale

Nantes le samedi 16 janvier 2021 - FO Cgt FSU Solidaires SAF et Associations

Loi sécurité globale, décrets sur le fichage, schéma national du maintien de l’ordre, amendement de répression à la loi de programmation de la recherche, c’est par un feu nourri du gouvernement contre les libertés qu’a fini l’année 2020.

A cette attaque en règle contre les libertés fondamentales, nous, ensemble, syndicats, associations, avons répondu par une mobilisation sans précédent à Nantes comme partout en France. Quatre manifestations ont eu lieu à Nantes dont deux d’entre elles ont rassemblé plus de 5000 personnes.  Différentes instances nationales et internationales (Défenseur des droits, Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, Conseil de l'Europe) ont demandé au gouvernement de revoir sa copie.


Les violences commises lors de l’évacuation des migrants place de la République et  le passage à tabac d’un producteur vidéo, toujours à Paris ont été révélés au grand public.

Le télescopage entre la mobilisation citoyenne et la mise au jour de ces violences a déstabilisé le pouvoir en place : le Président de la République a été obligé de reconnaître l’existence de violences policières et le gouvernement, selon ses propres termes, a cherché à "calmer le jeu": 

  • la commission des lois de l'assemblée nationale  doit  réécrire l'article 24 de la loi sécurité globale dont l’examen serait repoussé au mois de mars ;
  • une commission spéciale  doit faire des «propositions sur les relations entre la presse et les forces de sécurité» ;
  • et enfin devrait se tenir un "Beauveau de la sécurité" pour « accélérer la transformation de la police ».

Mais par un tour de passe passe, l’article 18 du projet de loi dite « confortant les principes républicains » reprend les termes de l’article 24 de la loi sécurité globale et pourrait s’avérer pire pour les journalistes que la loi “sécurité globale” » selon le bâtonnier de Paris. Ce projet de loi fait, comme la proposition de loi sécurité globale, l’objet d’une procédure accélérée, réduisant les possibilités de débat démocratique.


La stratégie qui articule surveillance – répression est déjà mise en œuvre :

  • lors de la manifestation du 12 décembre à Paris, 142 manifestants ont été interpellés au prix d’une multiplicité de charges policières qui ont désorganisé la manifestation et plusieurs nasses ont enfermé les manifestants ;
  • les drones, normalement interdits par le Conseil d’Etat pour la surveillance des manifestations ont été utilisés ;
  • les fichiers de police sont de plus en plus directement alimentés par les photographies des papiers d’identité.


Le gouvernement développe un arsenal répressif et autoritaire qui remet en cause les libertés fondamentales de toutes et tous.

Il profite de l’état d’urgence sanitaire qui confie à l’Exécutif des pouvoirs exceptionnels pour faire passer des lois et promulguer des textes qui portent atteinte aux libertés et aux droits sociaux.

Face aux licenciements, à la croissance des inégalités, à l’explosion de la pauvreté, le gouvernement se donne les outils pour surveiller, réprimer et essayer de contenir la contestation et les luttes sociales.

Dans un contexte de montée du chômage et de la précarité, de démantèlement des services publics et de remise en cause des droits et garanties collectives, ces atteintes à nos droits et libertés publiques individuelles et collectives construisent un avenir où violences sociales, répression et violences étatiques seront facilitées.


Les syndicats et associations signataires dénoncent le discours sécuritaire du gouvernement qui prétend protéger la population et la République, alors qu’il remet en cause nos droits et nos libertés.

Ils exigent l’abandon d’une logique sécuritaire et liberticide qui affaiblit les possibilités d’expression de la population et restreint les libertés et les droits :

  • le retrait total de la loi sécurité globale et de toutes ses mesures liberticides ;
  • l’annulation des décrets relatifs aux fichiers de police permettant notamment le fichage des opinions politiques, syndicales, philosophique et religieuse ;
  • l’abandon du Schéma national du maintien de l’ordre ;
  • le retrait de l’article 18 de la loi « confortant les principes républicains ».

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