Le vendredi 8 janvier, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE) a demandé aux Français de réduire leur consommation d'énergie, afin d'éviter un black-out en raison du froid qui s'est installé en début d'année. Le 19 novembre dernier, la ministre de la «Transition écologique», avait déjà alerté sur le fait qu'il y aurait des « coupures très courtes » d'électricité en cas de « grosses vagues de froid ».
L’idéologie du « toujours plus » d’énergies intermittentes, et l’ineptie des décisions de fermetures des moyens de production pilotables comme les centrales au charbon, commencent donc à avoir des conséquences notables, notamment sur la sécurité d’approvisionnement en électricité en France.
La sécurité d’approvisionnement en électricité n’est pas garantie pour cet hiver
Dans sa dernière livraison du 19 novembre 2020 sur « l’équilibre offre-demande d’électricité pour l’hiver 2020-2021 », RTE indique « qu’au cours du mois de février 2021 et jusqu’au début mars 2021, le niveau de risque sera sensiblement plus élevé que les années passées ». Une telle situation perdurera au moins jusqu’en 2023.
En quelques mots, le décor est planté et confirme ce que FO n’a cessé de dire:
- La fermeture de Fessenheim et celles annoncées des centrales à charbon sont une atteinte majeure à la sécurité d’approvisionnement de notre pays !
- On ne peut remplacer des énergies pilotables par des énergies intermittentes sans porter atteinte à la sécurité d’approvisionnement de notre pays. Leur rendement en hiver n’est pas fiable.
EDF dans la tourmente
Le projet de vouloir casser l’entreprise s’accélère avec un possible accord entre Paris et Bruxelles.
Les grévistes à EDF ont manifesté jeudi 26 novembre et le 17 décembre contre le projet Hercule. L’état et Bruxelles veulent couper en plusieurs morceaux notre entreprise ; d’un côté les distributeurs, de l’autre le commerce et l’hydraulique qui seraient filialisés et donc donnés en pâture aux financiers.
Pour mettre en échec ce projet, le combat continue par un nouvel appel à la grève le 19 janvier, avec un grand rassemblement prévu devant la centrale de Cordemais.
Ça ne sent plus le gaz !!!
Avec la nouvelle réglementation environnementale 2020, les nouvelles constructions devront exclure le gaz, dès 2021, donc, fini les chaudières au gaz, fini les compteurs gaz, fini les gaziers… dans les constructions neuves.
« C’est une révolution pour le logement et le secteur de l’énergie en France qui marquera une rupture majeure » a souligné, mardi 24 novembre, Barbara Pompili. Elle acte en effet la disparition progressive des logements neufs chauffés au gaz. Reste le chauffage à la bougie ou à la cheminée, mais c’est Ségolène Royal qui ne va pas être contente… elle qui ne veut plus de cheminée !
Quelle visibilité sur son avenir ?
Olivier Lamarre, directeur de notre division avec 7 000 personnes sous ses ordres, a réaffirmé que la centrale de Cordemais restera opérationnelle jusqu’en 2024, voire 2026.
Il rappelle que ceci est inscrit dans Le pacte pour la transition écologique et industrielle de la centrale de Cordemais et de l’estuaire de la Loire, signé en janvier 2020 dont voici l’extrait : « à la date de signature du présent pacte, la centrale de Cordemais est jugée par RTE «indispensable au maintien du niveau de sécurité d’approvisionnement actuel (dans l’Ouest en général et la Bretagne en particulier) jusqu’à la mise en service pérenne de l’EPR de Flamanville». »
Par ailleurs, dans son nouveau rapport publié en fin d’année 2020, RTE a réaffirmé que la centrale de Cordemais est essentielle pour l’équilibre électrique dans le Grand Ouest, en attendant la mise en service pérenne de l’EPR de Flamanville. Dans le même temps, M. Macron annonçait le 7 octobre 2020 sur France 2 : « Nos centrales à charbon, on les ferme maintenant et j’en suis le garant… ».
La réalité du terrain offre un sursis à la centrale de Cordemais. Nous avons cependant des inquiétudes, car les 80 éoliennes qui produiront ensemble 500 mW et la turbine à gaz du site de Landivisiau seront sur le réseau bien avant l’EPR de Flamanville, qui a quant à lui pris du retard.
FO n'acceptera pas que la fermeture de notre centrale soit anticipée, par exemple en supprimant une tranche de production puis l’autre ensuite, la laissant mourir à petit feu et supprimant ainsi nos emplois.
Concernant le projet Biomasse dit ECOCOMBUST
Plus de 200 tonnes de pellets ont été fabriqués à partir du prototype de Cordemais par des agents motivés, en un temps record. La compagnie de chauffage intercommunale de l'agglomération grenobloise (CCIAG) devait les faire brûler en fin d’année pour validation, mais cela a pris un retard de trois mois pour des raisons financières... et environnementales.
Rien n’est donc joué sur ce projet. Le financement du projet, à hauteur de 110 millions d'euros, implique des subventions publiques, y compris au niveau européen. Par ailleurs, FO ne peut tolérer que, face au prix du combustible qu'il s'agit de diminuer, la direction cherche à réduire la main d’œuvre. Enfin, la question des débouchés se pose : fabriquer et commercialiser un tel produit, c’est bien, mais encore faut-il des consommateurs !
La décision sur ECOCOMBUST va se prendre au printemps 2021 et sa mise en service pourrait se réaliser à l’été 2023… le doute s'installe chez nombre de salariés. Le syndicat Force Ouvrière est en tout cas plus que jamais vigilant pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux.