InFOrmation syndicale

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22 avril 2025

AG du syndicat FO du Conseil départemental : bilan des avancées obtenues par la grève et la mobilisation [INTERVIEW]

    Assemblée générale 2025 - Conseil départemental de Loire Atlantique

Alors que les politiques d’austérité continuent de peser lourdement sur les services publics et leurs agents, le syndicat FO du Conseil départemental de Loire-Atlantique fait le point sur une année marquée par des mobilisations déterminées et des avancées significatives arrachées à la suite de grèves et de négociations musclées.

Lors de son assemblée générale annuelle, Catherine Fouquet, secrétaire du syndicat, revient sur les enjeux actuels : restrictions budgétaires drastiques, dégradation des conditions de travail, mais aussi les succès obtenus grâce à la lutte collective. De la création de postes dans les collèges à des améliorations concrètes pour les agents des routes, elle rappelle que chaque victoire est le fruit d’un combat mené main dans la main avec les personnels. Un entretien qui souligne la nécessité de poursuivre la mobilisation pour défendre un service public de qualité et les droits des travailleurs.

 

Interview parue dans L'Ouest-Syndicaliste n°755

L’Ouest Syndicaliste : Vous venez de tenir votre assemblée annuelle du syndicat. Quelle est la situation au Conseil Départemental ?
Catherine Fouquet : Le Conseil départemental est engagé dans une course aux économies. Le niveau des investissements est passé de 250 millions d’euros en 2023 à 135 sur le budget 2025. Les dépenses de fonctionnement subissent également une cure d’austérité et les agents sont directement impactés par cette politique de restrictions budgétaires. De plus, le point d’indice des fonctionnaires est bloqué depuis plusieurs années, ce qui conduit à une baisse du pouvoir d’achat.

L’OS : Peux-tu donner quelques exemples de mesures prises contre l’intérêt des agents ?
Catherine Fouquet :  Le Conseil départemental a décidé par exemple de restreindre la prise en charge des frais de déplacements des agents et de réduire le budget du Comité des Œuvres Sociales de 200 000 euros en 2025, ce qui correspond à 10 %. En 2026, ce sera 250.000.€ ! Bien entendu, nous nous opposons à ces restrictions contrairement à certaines organisations syndicales qui accompagnent ces mesures.

L’OS : Et dans cette situation, comment se porte le syndicat ?

Catherine Fouquet :  Nous défendons les intérêts des agents avec détermination, ce qui nous permet de progresser en termes de syndicalisation (15 syndiqués de plus en 2024). Mais nous sommes confrontés à un «.management » de plus en plus musclé de la part de la direction et également à une forme de «.dialogue » visant à nous « occuper ». Ainsi, nous avons participé à 224 réunions institutionnelles en 2024, soit environ une centaine de plus que l’année précédente !

L’OS : Avez-vous obtenu quelques avancées pour les agents ?
Catherine Fouquet :  Oui, c’est le fruit de la mobilisation. Dans les collèges, nous avions négocié la création de 11 postes supplémentaires. Mais c’était insuffisant. Avec la CGT, nous avons donc décidé de déclencher la grève à plusieurs reprises avec des taux de grévistes importants (50 %) et des cantines scolaires fermées dans une vingtaine de collèges. Sous notre pression, l’administration a fini par lâcher 15 postes supplémentaires, ce qui correspond en tout à la création de 26 postes. Mais il faudrait beaucoup plus pour les 84 collèges du département. C’est la raison pour laquelle nous venons de déposer un nouveau préavis de grève.

L’OS : Vous avez également mené une action déterminée pour défendre les intérêts des agents qui assurent l’entretien des routes du département ?
Catherine Fouquet : Exactement. Cela a duré 18 mois dans le cadre d’une intersyndicale FO et CGT et le 25 février dernier, nous avons obtenu des avancées réelles. Il faut avoir en tête que les agents des routes peuvent travailler la nuit ou le week-end en cas de nécessité. Ils assurent la sécurité des automobilistes et nous voulions que cela soit pris en compte. Nous avons obtenu par exemple un forfait d’indemnité de 20 € en cas d’intervention le matin ou le soir (au lieu des 10 € proposés par la direction) et de 60 € la nuit (contre 30 € proposés par l’administration). Concernant les travaux d’urgence, nous avons obtenu une majoration de 100 % pour un délai de prévenance inférieur à 15 jours et de 50 % entre 15 et 30 jours. Nous avons soumis ces avancées à l’assentiment des agents et nous avons signé l’accord.

L’OS : Vous avez lancé une enquête auprès des personnels administratifs qui a recueilli 300 réponses et qui concerne entre autres leurs conditions de travail et le régime indemnitaire (RIFSEEP). Que disent les collègues  ?
Catherine Fouquet : Nous sommes en train d’y travailler. De nombreux collègues sont en colère. Le point d’indice est bloqué, la garantie individuelle de pouvoir d’achat (GIPA) est suspendue, les avancements gelés en 2025 à cause d’un problème de logiciel et ce n’est pas la pauvre augmentation de 28 € mensuelle du RIFSEEP qui va mettre du « beurre dans les épinards ». Et dans le même temps, on demande toujours plus aux agents ! S’ajoute à cela une opacité sur la mobilité des agents compte tenu des restrictions budgétaires.

L’OS : En fin d’AG, vous avez remis un chèque de 300 € au secrétaire général de l’Union départementale pour qu’il le verse dans la caisse de solidarité de l’UD.
Catherine Fouquet :  Oui, nous n’avons pas toujours le temps de répondre positivement aux appels lancés par l’Union départementale mais nous considérons que la solidarité interprofessionnelle est nécessaire. Il est très important pour nous de soutenir par exemple nos camarades de Saunier Duval qui ont fait grève plusieurs jours pour défendre leurs droits contre la prétention de leur direction de licencier 225 salariés.

L’OS : Vous avez renouvelé vos instances et tu as été réélue à l’unanimité comme secrétaire générale du syndicat.
Catherine Fouquet : Effectivement. Mais le plus important, c’est le travail d’équipe. Un Conseil syndical de 19 membres dont deux nouveaux camarades a été élu et nous avons un bureau solide pour poursuivre le travail effectué et défendre les intérêts des agents.

 

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- SYNDICATS en Loire Atlantique : https://www.fo44.org/p/syndicats.html