FO - Loire Atlantique: « Quand le gouvernement viole les droits du peuple... »

par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique

Le 10 septembre, des dizaines de milliers de jeunes et de salariés ont organisé des blocages un peu partout en France. En fin de matinée ou en début d’après-midi, des cortèges importants se sont formés dans de très nombreuses villes.

En Loire-Atlantique, plus de 2 000 personnes ont participé aux blocages dès 6 heures du matin et plus de 7 000 ont convergé dans le centre-ville de Nantes. Dans de nombreuses entreprises, la grève était suivie. Pour ne citer qu’un exemple, seuls 6 chariots sont sortis des chaînes de production à Toyota sur 22 habituellement. Nombreux sont les militants FO qui en Loire-Atlantique ont participé à cette journée de colère.

Après avoir ciblé l’extrême-droite dans un premier temps, la propagande a cherché à présenter cette mobilisation comme étant celle d’individus violents de l' « ultra-gauche ». Comme l’a exprimé notre camarade Nicolas Toquec à Ouest-France, les choses sont beaucoup plus simples : « j’étais là lors de l’AG du 30 août aux Nefs. Il y avait 500 personnes (…). Ce jour-là, je n’ai pas vu des gens de l’ultra gauche. J’ai vu des gens en colère, inquiets pour l’avenir de leurs enfants et pour qui c’est de plus en plus dur de remplir la gamelle »

Et pour avoir participé au blocage à la Janvraie, en bas du pont de Cheviré à 6 heures du matin, nous sommes plusieurs à affirmer que la violence était clairement du côté des forces de police ce jour-là. Elles avaient reçu des consignes pour dégager les manifestants et elles l’ont fait sans ménagement. Ce qui est certain, c’est que ni la chute de Bayrou deux jours avant, ni la répression du 10 septembre n'ont entamé la détermination des manifestants.

La mobilisation des soignants le mardi 16 septembre exprime ce même état d’esprit. La situation dans les hôpitaux, tout le monde la connaît : manque de lits, de médecins, d’infirmiers, etc., des urgences régulées ou fermées. Aucun secteur n’est épargné par les coupes budgétaires, par l’austérité. Cette situation n’est pas le fruit du hasard. Elle a été organisée sciemment par des politiques visant à réduire les dépenses de santé depuis des décennies et accélérée depuis la présidence Macron.

De ce point de vue, la nomination de Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées, au gouvernement depuis 2017 et très proche du président de la République, est perçue, à juste titre, comme une provocation. Le dos au mur, il a annoncé qu'il ne toucherait pas aux jours fériés. Mais tout le monde sait bien qu'il n’y aura pas de rupture et qu’il tentera de poursuivre, coûte que coûte, dans la même direction, celle des politiques d'austérité.

Comme le dit notre secrétaire général Frédéric Souillot : « le gouvernement est tombé mais pas ses projets funestes. Une mobilisation massive est indispensable pour gagner et faire aboutir les revendications ». C’est la raison pour laquelle la confédération a indiqué qu’elle refusait de rencontrer le Premier ministre avant la journée du 18 septembre qui devrait être très importante (1). La confédération le rencontrera après le 18, avec l’exigence que nos revendications – à commencer par l’abrogation de la réforme des retraites et le retrait du plan d’austérité – soient satisfaites. Dans l’hypothèse très probable où le Premier ministre n’en tiendrait pas compte, il nous faudra poursuivre et mobiliser.

Bien entendu, il n'est pas question d’inscrire cette mobilisation dans la durée en multipliant les journées d’action qui ont démontré leur inefficacité. Certains sont prêts à accepter un plan d’austérité « raisonnable » ou un assouplissement de la retraite à 64 ans et considèrent donc que les journées d’action peuvent être un levier pour faire « bouger les lignes ».

Nous ne mangerons pas de ce pain-là ! Nous invitons tous les militants à discuter, dans l'unité si possible et dès maintenant avec les adhérents, avec leurs collègues sur les lieux de travail de la meilleure manière d’obtenir que nos revendications soient satisfaites. La confédération a déposé un préavis de grève pour toute la période et invite les travailleurs à « se mobiliser y compris par la grève reconductible, pour faire entendre leurs revendications contre l’austérité, contre la casse des services publics, contre les suppressions d’emplois, pour de meilleurs salaires, pour la défense de la protection sociale, l’abrogation de la réforme des retraites, pour la justice sociale et fiscale ! » (2)

(1) Cet éditorial est rédigé à la veille du 18.
(2) éditorial du 17 septembre de Frédéric Souillot.

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