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17 septembre 2013

AIRBUS ST-NAZAIRE : "FEXIBILITÉ ACCRUE : SÉCURITÉ POUR LES UNS, PRÉCARITÉ POUR LES AUTRES", DÉNONCE LA SECTION FO


La flexi-sécurité ou flexibilité est un matelas d’heures composé de charges confiées à des intérimaires, des sous-traitants in situ et des sous-traitants de flexibilité. Ces charges confiées à des partenaires (intérimaires et sous-traitants) doivent pouvoir être reprises en cas de crise (baisse d’activité soudaine).


Dans les années 80, la sous-traitance fait son apparition chez Airbus, le partage des tâches permettait au commanditaire de concentrer ses moyens sur les activités qu'il jugeait stratégiques.
Elle pouvait faire jouer la concurrence et baisser les prix, la sous-traitance permettait également de faire face aux pointes d'activité.

Le tournant des années 2000
Puis dans les années 2000, le secteur aéronautique s’est fortement inspiré du monde de l’automobile en recrutant de nombreux intérimaires. Ces nouvelles méthodes avaient pour spécificité de recruter en cas de pic de charge et de mettre fin au contrat de l’intérimaire en cas de baisse de charge.
L’inconvénient majeur de cette pratique est la perte de compétences lors de la fin de mission de l’intérimaire qui quitte l’entreprise. Il se retrouve en situation de chercheur d’emploi, accepte généralement toute proposition dans le secteur aéronautique ou ailleurs, et dans ce cas précis, les compétences acquises pendant la mission d’intérim sont perdues; parfois même au profit de « la concurrence! »

L'établissement nazairien particulièrement affecté
Cette flexibilité de charges d’atelier n’a cessé de croître pour l’établissement de St-Nazaire. Alors qu’elle représentait environ 30% de nos charges de travail en 2010, elle est aujourd’hui à plus de 40%.
Les risques de crise sont-ils si importants pour atteindre un tel chiffre de flexibilité ?
D’autres établissements sont, eux, autour des 30% de leur charge de travail.
Avec un ralentissement des embauches au deuxième semestre 2013, nous constatons qu’un nombre important d’intérimaires compétents ne peuvent ni être embauchés ni être reconduits lorsque se présente leur fin de contrat.
La pression liée aux augmentations des cadences et au respect des délais s’exerce de façon accrue sur les managers et en filigrane sur les personnels. Pour autant, l’application de méthodes de travail et de management importées de l’industrie automobile est-elle systématiquement adaptée à notre secteur d’activité ? FO en doute beaucoup.

"CDIser" massivement les intérimaires
Pour diminuer la précarité et éviter toute perte de compétence liée à la fin de mission des intérimaires, Force Ouvrière revendique en urgence la transformation massive de contrats intérimaires en contrats à durée indéterminée.
La priorité n’est pas de «presser le citron» en se séparant de collaborateurs formés et compétents. Elle est au contraire de se préparer pour se mettre en capacité à livrer tous nos clients. Pour rappel, les commandes depuis le début d’année atteignent 892 avions.

Force Ouvrière rappelle également que l’ A350 représentera à terme 40% de la charge de Saint-Nazaire. Dans ce secteur, la flexibilité y est plus importante que sur les autres programmes.
Une chose est certaine : quel que soit le niveau de cadence ou de flexibilité, une chaîne Airbus ne ressemblera jamais (ou alors il faudra revoir tout le processus de fabrication des avions) à une chaîne Toyota, Volkswagen ou Peugeot.
Le plan de charge qu’Airbus a devant lui est le fruit d’une stratégie industrielle menée de longue date. Les femmes et les hommes qui ont bâti notre entreprise telle que nous la connaissons étaient industriellement et socialement avant-gardistes d’une grande société européenne, et nous récoltons aujourd’hui les bénéfices de leur travail.
Les intérimaires qui oeuvrent aujourd’hui dans notre établissement doivent servir de base de recrutement et devenir des  "airbusiens" pour faire face au plan de charge des années à venir. La flexibilité qui dépasse les 40% de notre charge de travail doit être réduite au même niveau que les autres établissements en transformant les contrats des intérimaires qui sont compétents en personnels airbusiens en contrat à durée indéterminée.