Un million de salariés seront licenciés cette année en France.
Les premières avalanches de suppressions de postes provoquent déjà un net durcissement de la lutte des classes. Les dirigeants de Caterpillar, Sony-France et 3M à Pithiviers en ont fait les frais. A Clairoix le Directeur de Continental est accueilli par des jets d'oeufs. Le milliardaire François Pinault, PDG de PPR, est bloqué dans son taxi par des salariés de Conforama et de la FNAC, et le patron de l'usine Fulmen a été contraint de battre le pavé dans la manifestation du 29 janvier ...
Les premières avalanches de suppressions de postes provoquent déjà un net durcissement de la lutte des classes. Les dirigeants de Caterpillar, Sony-France et 3M à Pithiviers en ont fait les frais. A Clairoix le Directeur de Continental est accueilli par des jets d'oeufs. Le milliardaire François Pinault, PDG de PPR, est bloqué dans son taxi par des salariés de Conforama et de la FNAC, et le patron de l'usine Fulmen a été contraint de battre le pavé dans la manifestation du 29 janvier ...
C'est clair : la classe ouvrière ne subira pas sans réagir !
Le Figaro a beau menacer "les grévistes radicaux" (sic) de l'article 224-1 du code pénal, punissant la séquestration de vingt ans de réclusion criminelle, Madame Dati et ses procureurs ne se risquent pas à engager des poursuites...
D'autres signes sont annonciateurs : il y a exactement un an, les unions locales Force Ouvrière et CGT de la ville de Dreux rassemblaient 500 militants de l'interprofessionnelle dans la salle des fêtes de Vernouillait pour préparer le "blocage de la ville" face aux licenciements qui frappaient les usines Philips EGP et Klarius Rosi, s'ajoutant aux 41% des emplois qui avaient disparus depuis dix ans (1)...
Depuis il y a eu la constitution du LKP en Guadeloupe. Ce comité, avant tout intersyndical, a dirigé la grève de main de maître. Il a évité les débordements, assuré l'ordre durant la grève, et permis la victoire.
Peut-être le Printemps verra-t-il fleurir ce type de comité qui présente, entre autres, l'avantage d'éviter les coordinations antisyndicales et s'apparente aux comités de grève...
Et pendant ce temps-là, à Londres, le G20 réécrit "Danse sur un volcan". Les Bourses flambent à l'annonce des nouveaux milliards de dollars de cadeaux aux spéculateurs...
Et pendant ce temps-là, ceux pour qui l'économie de marché est un horizon indépassable défileront en tête des cortèges du 1er Mai pour une bonne régulation du capitalisme.
Pour notre part en militant pour "la disparition du salariat et du patronat" et "l'expropriation capitaliste", nous afficherons dans nos meetings du 1er Mai notre fidélité à la Charte d'Amiens (2) qui fonde l'indépendance de la CGT-Force Ouvrière.
(1) - Notre confédération avait alors apporté son soutien par un message de Jean-Claude Mailly
(2) - La Charte d ' Amiens ( 1906 ) - Le Congrès confédéral d’Amiens confirme l’article 2, constitutif de la CGT :
"La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat".
Le Congrès considère que cette déclaration est une reconnaissance de la lutte de classe, qui oppose sur le terrain économique les travailleurs en révolte contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière. Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l'oeuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’œuvre du syndicalisme : d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.
Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat.
Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale ».
Adopté par le Congrès de la CGT réuni à Amiens en octobre 1906
Note: JA