InFOrmation syndicale

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03 juillet 2009

GRÈVE OU ''CONCERT'',... FAUDRA CHOISIR !


Les urgences prioritaires de la CES* :
- le Traité de Lisbonne au forceps - la journée-guignol du "travail décent"

Dimanche soir 7 juin:
Au cours de la soirée électorale, Jean-François Copé, le chef de file des députés UMP tire la sonnette d'alarme : par delà les vestes que les uns viennent d'endosser, le soulagement de ceux qui tirent à peu près leur épingle du jeu, et le champagne sabré à l'UMP et chez les "Verts", il y a, souligne-t-il, une toile de fond, qui est la même en France que dans toute l'Europe : la poussée régulière, à nouveau accentuée, de l’abstention aux élections européennes. Cette déferlante abstentionniste 2009 prolonge le triomphe du NON aux référendums français, néerlandais puis irlandais sur les traités européens.
A cette constante électorale qui se renforce, va jusqu'à préciser M. Copé, une origine qu'il est vain d'occulter : le rejet qui, loin de faiblir au fil des ans, va s'accélérant, de l'Union européenne par "les milieux populaires et la jeunesse".

* Confédération Européenne des Syndicats (CES) / European Trade Union Confederation (ETUC)


Le divorce entre la CES et les travailleurs européens

Dix jours plus tôt, les 27 et 28 mai :
La CES réunit ses organisations affiliées à Paris.

Très consciente de la marée abstentionniste qui s'annonce pour les élections du 7 juin, voilà déjà des semaines que la CES multiplie les appels aux urnes et au bon choix "pour l'Europe", (en clair, l'arc-en-ciel verts-sociaux-démocrates-chrétiens).

Visiblement, comme le relève indirectement M. Copé, la classe ouvrière a fait le 7 juin un tout autre choix que celui désiré par la CES. Elle a manifesté, à sa manière, son opposition franche et massive aux institutions et à la politique dont la CES est le relais.

Mais cela n'empêche pas la CES de scruter vers un nouvel, quoique hypothétique, horizon politico-électoral, décisif pour la ratification ou non du Traité de Lisbonne : un second référendum irlandais, où cette fois le "OUI" l'emporterait.

Et John Monks pense avoir trouvé le truc qui ferait de la CES la corde à tourner le vent.

A l'occasion de sa "conférence" des 27-28 juin, la CES a procédé à l'adoption de "La Déclaration de Paris de la CES du 28 mai 2009", laquelle contient la demande d'intégration aux Traités européens d'un "Protocole pour le progrès social".

Et dès le lendemain, ce qui en soi peut se concevoir, Monks s'est empressé d'adresser la "Déclaration" aux chefs d'état et de gouvernement européens. ... Mais en accompagnant l'envoi d'une lettre de présentation explicative que l'on trouve sur le site de la CES (en anglais) et qui ne manque pas de saveur. (Cf. encadré ci-dessous).

" Chers Chefs d'Etat et de Gouvernement,

(...) Vous prendrez connaissance de notre demande de Protocole de progrès social à adjoindre aux Traités de l'UE.

(...) Nous invitons instamment la Commission et le Conseil des ministres, ainsi que tous ceux qui sont engagés dans des conversations pour un possible nouveau référendum irlandais sur le Traité de Lisbonne, à se mettre d'accord pour un protocole de progrès social garantissant les droits des travailleurs et des syndicats. (...) Sinon les syndicats pourraient se retourner contre le marché unique, qui a au demeurant ses difficultés dans la crise actuelle.

Sincèrement vôtre,

John Monks, secrétaire général de la CES "

Tout commentaire est superflu. Mais il est une conclusion à tirer : jamais sans doute dans son histoire, la CES n'aura à ce point pris le parti d'une opposition frontale aux aspirations et revendications d'un peuple, de ses travailleurs et de sa jeunesse.


Euro-kermesse fixée au 7 octobre

La vocation de machine politico-électorale de la CES ne porte cependant pas préjudice à l'une de ses autres vocations: l'organisation d'euro-manifs, qui, au mieux n'engagent à rien, au pire hélas et plus fréquemment, ont pour fonction de dévoyer les revendications vers le corporatisme et d'allumer des pare-feu à la lutte des classes.

Sur l'agenda européen du saute-mouton, une date se trouve d'ores et déjà inscrite pour la rentrée d'automne: celle 7 octobre, où, précise la "Déclaration de Paris du 28 mai 2009", "la CES et ses affiliés se mobiliseront pour soutenir la journée mondiale de la CSI sur le travail décent."

Le coup de la célébration du 7 octobre, date désormais officielle de la rituelle "journée mondiale pour le travail décent", on nous l'a déjà fait l'année dernière.

Ladite "Journée mondiale" est un sous-produit du gadget onusien baptisé "Millénaire pour le développement durable et la lutte contre la pauvreté".
Elle est à ce titre le prétexte à embarquer dans le navire, le syndicalisme, la "société civile" et les ONG.

Il y aura bientôt un an jour pour jour, la (enième) journée d'action CGT-CFDT du 17 juin 2008, à laquelle à juste raison notre confédération ne s'était pas associée, avait tourné au fiasco. Des pans entiers de la CGT avaient fait défection. C'est alors que Thibaut avait annoncé que la kermesse de rentrée, histoire d'innover, ferait corps avec la journée mondiale du "travail décent".

Un grand concert de jazz au Trocadéro avait clôturé les cérémonies du 7 octobre 2008.

Alors peut-être qu'au soir de la promenade du 13 juin prochain, Bernard Thibault, comme le 17 juin 2008, et en arguant des initiatives de la CES, nous redonnera rendez-vous à la journée-kermesse du 7 octobre 2009.

Avec peut-être un nouveau grand "show" parisien central,

... Et/ou des défilés décentralisés de majorettes CGT-CFDT dans les départements?


Note: B.H.