InFOrmation syndicale

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10 octobre 2009

L' EAU QUI DORT


Serait-ce le calme avant la tempête ? Quoi qu'en disent les "experts" qui continuent chaque jour à nous infliger leurs piqûres anesthésiques, la crise économique est toujours là. Elle poursuit ses ravages. Chaque jour de nouveaux plans de licenciements, de nouvelles liquidations judiciaires sont annoncés. Même le trafic voyageur de la SNCF a diminué de 5%.

Dans ce contexte, à la fois dramatique et explosif, le gouvernement poursuit la mise en oeuvre de la politique dictée et imposée par l'UE (notons au passage que l'UE, qui a un sens de la démocratie particulier, fait revoter les Irlandais qui avaient eu le mauvais goût de dire non au référendum constitutionnel).

Afin de préparer les esprits, de nous conditionner, voilà à nouveau le "trou de la Sécu".

Quand il s'agit de sauver les banques, le gouvernement trouve en quelques heures des milliards d'euros. Pour la Sécu, il n'en est pas question. Et pourtant, il ne s'agit que d'une vingtaine de milliards, une broutille comparée aux cadeaux largement distribués aux banques et aux entreprises. La situation est d'autant plus scandaleuse, que ce prétendu déficit est certes la conséquence du manque à gagner en matière de cotisations, du fait de la baisse des salaires et de la hausse du chômage, mais qu'il est aussi largement fabriqué depuis des années pour justifier les plans successifs.

Le gouvernement envisage de nouvelles mesures telles que le déremboursement de médicaments ou l'augmentation du forfait hospitalier à 20 euros. En réalité toutes ces mesures qui s'additionnent depuis des années aboutissent à une privatisation larvée de la Sécu au plus grand profit des compagnies d'assurance.

Déréglementation, privatisations, voilà la politique de l'UE.

Mais en s'attaquant à la Poste, il est possible que le gouvernement ait fait un pas de trop. La Poste est un service public en France depuis Louis XI, au XVème siècle. Avec son "calendrier", elle fait partie de notre histoire. Elle était présente dans les plus petites communes. Chaque jour, ses facteurs servaient le moindre hameau et la plus humble maisonnée.

S'attaquer à la Poste, c'est aussi s'attaquer à un symbole.

Il n'est donc pas étonnant que les élus de tous bords se mobilisent.

cette fois, c'est peut-être trop ! Bien sûr, personne ne lit dans le marc de café, et nous savons bien que la lutte des classes n'est pas une science exacte. Mais, nous ne l'avons pas oublié, c'était en plein mois d'août, en 1953, que les postiers de Bordeaux, dans la nuit dit-on, s'étaient mis en grève contre les décisions du gouvernement Laniel qui voulait baisser les salaires et repousser l'âge de la retraite à ... 62 ans.

En plein mois d'août, la grève se généralisa dans toute la France, au secteur public mais aussi au secteur privé. Le gouvernement fut contraint de retirer son projet.

Nous savons aussi que l'histoire ne se répète pas, mais il est incontestable que tous les ingrédients sont là pour, qu'une fois encore, la classe ouvrière "fasse irruption sur la scène de l'histoire"

Le gouvernement le sait bien.

C'est d'ailleurs pourquoi il tente d'associer le plus possible les organisations syndicales à la mise en oeuvre de sa politique. Ce faisant, il est conduit à multiplier les réseaux parallèles de décision. On finit d'ailleurs par se demander à quoi servent le Parlement (ce qui n'est pas nouveau dans la Vème République), mais aussi le gouvernement lui-même.

Le pauvre Fillon est devenu une sorte d'ectoplasme*. Cette situation est d'ailleurs inquiétante. Nous savons que le fascisme c'est "quand la bourgeoisie ne respecte plus sa propre légalité". Peut-être n'en sommes-nous pas encore là ? ...

Il n'y a pas de démocratie sans séparation des pouvoirs. Quand tout remonte à l'Elysée et que c'est le Président de la République qui décide de tout, on peut s'interroger.

Quand, pour mettre en oeuvre ses décisions, le Président installe des commissions multiples (le Fiso (fonds d'investissement social à la demande de la CFDT), maintenant des Etats généraux de l'Industrie (à la demande de la CGT), qui, à chaque fois, ont pour objet d'intégrer les organisations syndicales, on peut encore s'interroger.

Répétons-le : sans syndicats libres et indépendants, il n'y a pas de démocratie. Sans pluralisme, il n'y a pas de démocratie non plus.

Bernard Thibault et François Chérèque, avec la complicité du gouvernement, tentent une OPA sur les autres organisations syndicales. Ils ne veulent voir que deux têtes : les leurs. Fort heureusement, ce ne sont que calculs misérables, mais dangereux, de bureaucrates.

Les deux compères se sont mis d'accord pour poursuivre les processions printanières. Notre confédération, en disant non, provoque la colère de Thibault et de Chérèque, qui nous accusent de division. En réalité, ils s'énervent parce qu'ils ont compris que leur manoeuvre d'étouffement a échoué.

Dans le contexte de la rentrée, peut-être y aura-t-il un peu plus de monde à défiler le 7 octobre que le 13 juin. Mais, dès maintenant, la question pour toute la classe ouvrière est posée : comment faire aboutir les revendications ? Un cul-de-sac a été écarté. La classe ouvrière est toujours debout. Bien entendu, même si nous savons qu'elle ne se décrète pas, c'est la question de la grève, à la Poste et partout ailleurs qui est posée.

C'est d'ailleurs la question que pose notre confédération, en proposant aux autres organisations qu'ensemble nous appelions à une grève de 24 heures avec réunions dans les entreprises des salariés, afin que ceux-ci définissent leurs revendications et les moyens à mettre en oeuvre pour les faire aboutir.

Il faut se méfier de l'eau qui dort. A un moment ou à un autre, la classe ouvrière entrera en mouvement. C'est pourquoi nous devons rester libres.

C'est ce que nous réaffirmerons avec force avec Jean-Claude Mailly, à l'occasion du meeting que l'UD CGT-FO de Loire-Atlantique a prévu le 3 décembre prochain.


* Ectoplasme : émanation visible qui proviendrait des médiums. Individu sans consistance.

Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique