InFOrmation syndicale

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09 avril 2010

ÇA IRA, ÇA IRA... ON IRA


Le compte à rebours est commencé. Dès le 12 avril, Eric Woerth, fraîchement adoubé Ministre du travail, de la solidarité nationale et… de la fonction publique, va recevoir les confédérations en bilatérale. A l’ordre du jour, bien sûr, le dossier des retraites.

Ministre, à la fois du travail et de la fonction publique, tout un programme ! Comme le Port Salut, «c’est écrit dessus ! »

Le 14 avril, réunion du COR (Conseil d’Orientation des Retraites). A l’ordre du jour : "examen et adoption du rapport portant sur l’actualisation des perspectives à long terme du système des retraites".

Dès le lendemain 15 avril, ce rapport doit être rendu public.

Rappelons que le COR a été créé en 2000 par le gouvernement de M. Jospin. Compte tenu de sa composition (des parlementaires, des représentants de l'État, des «experts» et les «partenaires sociaux»), ses conclusions ne font aucun doute.

Récemment, M. Fillon s’est vivement félicité de son existence et a remercié M. Jospin de cette initiative. Bien sûr les camarades qui y représentent notre confédération bataillent fermement, mais l’issue de ce combat est écrite. C’est pourquoi, aussi, nous pouvons nous interroger sur l’utilité de notre présence.

D’ailleurs le gouvernement ne cache pas ses intentions. D’une manière ou d’une autre, il s’agit de retarder l’âge réel de départ en retraite, pour nous aligner sur les dispositions de l’Union Européenne, c'est-à-dire entre 67 et 70 ans.

Il est donc parfaitement clair que l’heure de l’affrontement a sonné. Il s’agit pour nous de le préparer.


Dans cette situation, il importe avant tout d’analyser le rapport de force avant de décider de la stratégie appropriée.

Nous savons que dans sa phase d’expansion, le système capitaliste, compte tenu du rapport de force avec la classe ouvrière a dû, mais aussi pu, concéder ce qu’aujourd’hui l’on appelle les conquêtes sociales, et que d’autres, en particulier, les «experts» et les journalistes aux ordres qualifient de «privilèges ».

En crise, à bien des égards à bout de souffle, ce système cherche à récupérer ce qu’il a été contraint de lâcher, en particulier toutes les conquêtes sociales issues de la seconde guerre mondiale. C’est dans ce cadre que se mène l’offensive contre notre système de protection sociale. Fondée sur le salaire différé, la sécurité sociale, qui inclut les retraites, constitue une forme de mutualisation, voire de collectivisation devenue aujourd’hui insupportable pour le système capitaliste en crise. Plus que jamais, pour maintenir les profits, il faut «abaisser» le coût du travail. (1)

Cette situation provoque des conflits, qui, à chaque fois, mettent en cause le système lui-même. Que ce soit en 1995, en 2003 ou en 2009, il a fallu dans des combinaisons différentes, que les responsables de la CGT et de la CFDT mouillent leurs chemises pour éviter l’explosion.

Au sommet de l'État et de la classe dirigeante l’inquiétude grandit. Que l’actuelle majorité ait subi aux élections régionales une sévère raclée est en soi secondaire. Ce n’est pas la première fois que ce gouvernement et d’autres avant lui, prennent une dérouillée électorale.

Ce qui inquiète et sème le doute, c’est la crédibilité d’un pouvoir concentré dans les mains d’un homme, le Président de la République, en particulier compte tenu de ses caractéristiques personnelles.

En haut, les couteaux sont tirés, les cadavres sortent des placards, la meute est lâchée … Déjà les ambitions quelques années contenues refont surface.

De l’autre côté de l'échiquier politique, vu les 50 % d’abstention, la victoire semble bien fragile.

Plus que jamais le gouvernement a besoin de François Chérèque, et surtout de Bernard Thibault, pour faire passer ses réformes. Pour autant, il n’est pas certain qu’ils parviennent comme les autres fois à promener la classe ouvrière.

Certes les manifestations du 23 mars n’ont pas été ridicules, mais on est loin de celles du début 2009 ; et surtout, au sein même de la CGT, la contestation s'amplifie. Nombre de militants s’interrogent sur «la maison commune des retraites» chère à Bernard Thibault. Beaucoup aussi comprennent que les manifestations à répétition conduisent à l’impasse.

Dans ce contexte, notre Comité Confédéral National s’est réuni les 31 mars et 1er avril. Il a réaffirmé sa volonté de faire aboutir toutes les revendications adoptées à notre dernier congrès confédéral.

Notre position est claire et nette. Il est hors de question de participer à toutes ces manœuvres organisées par les directions de la CGT et de la CFDT. Il est évident, plus que jamais, que pour gagner il faudra créer le rapport de force, qui ne peut se situer que sur le plan économique, c'est-à-dire par la grève.

Aussi, une nouvelle fois, nous proposons aux autres confédérations d’appeler sur des revendications claires, à 24 heures de grève franche pour, comme le répète notre camarade Jean-Claude Mailly, "bloquer le pays".

Si le gouvernement persiste dans ses projets, en particulier s’il veut allonger la durée de cotisations, alors, au moment opportun, nous prendrons nos responsabilités : Nous appellerons la classe ouvrière à la grève.

A ceux qui, peut-être avec des illusions, auront participé à toutes ces manifestations et actions diverses que, pour notre part, nous considérons inefficaces, à tous ceux-là, nous disons, dès aujourd’hui : si ces actions n’ont pas permis de gagner, alors avec nous, il faudra appeler à la grève.


(1) Aujourd'hui, par exemple, certains "experts" claironnent ainsi que l'Espagne devrait baisser ses "coûts salariaux" de 20%, et la Grèce de 25%, pour que ces deux pays puissent retrouver le niveau de compétitivité nécessaire à la confiance des investisseurs et des prêteurs privés internationaux.


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique