InFOrmation syndicale

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04 septembre 2010

RETRAITES : RETRAIT !



En Allemagne, le gouvernement de «droite» de Madame Merkel, avec l’accord du SPD (Parti socialiste), vient de repousser l’âge de départ en retraite à 67 ans.
En Espagne, le gouvernement de «gauche» de Monsieur Zapatero, avec l’appui du Parti Populaire ( parti héritier du franquisme), a aussi décidé de reporter l’âge de la retraite à 67 ans.
Au Portugal, c’est l’ancienne secrétaire générale adjointe de la CES, Maria Héléna André, en sa qualité de ministre du travail, qui impose la «réforme».
Dans le monde entier, en particulier en Europe, les gouvernements de toutes sortes, souvent soutenus en douce par des dirigeants syndicaux, appliquent les décisions du FMI et de l’Union européenne.


En France, le gouvernement de Monsieur Sarkozy veut passer en force. Dès le 7 septembre, le projet de loi sera présenté à l’Assemblée Nationale pour une adoption programmée le 15 octobre. Pourtant, nous savons que l’immense majorité de la classe ouvrière est opposée à cette réforme. Le 7 septembre, à l’appel de toutes les organisations, il est certain que la grève et les manifestations seront massives.


Dans ce contexte, alors que le gouvernement est particulièrement affaibli, comment est-il possible qu’il puisse imposer un projet largement rejeté ? Il suffirait pour gagner, que toutes les organisations syndicales se prononcent clairement pour le retrait du projet du gouvernement et décident d’un appel clair à la grève afin d’obtenir satisfaction. C’est ce que propose notre Confédération depuis plusieurs mois.

Pour l’instant, cette proposition se heurte à un refus obstiné des dirigeants de la CFDT et de la CGT.


Pour ce qui concerne la CFDT, ce n’est pas une surprise. Déjà, en 1995 et en 2003, ses dirigeants ont approuvé le Plan Juppé et la réforme Fillon. Les dirigeants de la CFDT, fidèles héritiers du syndicalisme chrétien, considèrent certainement que, conformément aux saintes écritures, ils nous faut gagner notre pain à la sueur de notre front. Il est vrai que lorsque l’on espère le repos éternel, quelques années de travail de plus, ce n’est finalement pas grand-chose.


Plus sérieusement, la CFDT, fidèle parmi les fidèles de la CES, considère que la défense de l’Union Européenne et de l’€uro est prioritaire, et qu’en conséquence il faut bien que les travailleurs consentent à quelques sacrifices.


Pour la CGT, il en va tout autrement. Certes, ses dirigeants, en particulier Bernard Thibault, sont totalement inféodés à la CES. Mais ils se heurtent de plus en plus aux militants qui, pour l’immense majorité, restent attachés à nos conquêtes sociales.


Depuis plusieurs mois, les appels communs de syndicats, d’Unions départementales et même de Fédérations, signés avec, entre autres, notre organisation, se sont multipliés pour exiger le retrait du projet du gouvernement. N’en doutons pas, ce mouvement des militants qui s’opposent à l’appel confédéral de la CGT, est profond. Il exprime un très haut niveau de conscience. Il s’inscrit dans la continuité du combat pour le non au référendum constitutionnel. Sans aucun doute, la position claire de notre Confédération constitue, dans ce contexte, un important point d’appui.


Le 7 septembre, la mobilisation sera massive. Sera-t-elle suffisante pour faire reculer le gouvernement ? Ce n’est pas certain, dans la mesure où il peut encore s’appuyer sur les dirigeants de la CFDT et de la CGT. Mais, de toute façon, nous sommes dans une situation nouvelle. Le gouvernement et ceux qui le soutiennent sont maintenant sur la défensive. Le mouvement de la classe ouvrière est lancé. Il devient de plus en plus difficile de la balader dans les manifestations à répétition. Les dirigeants de la CGT et de la CFDT pensaient avoir réussi leur mauvais coup. Ils avaient, avec le MEDEF et le gouvernement, mais aussi avec le Parti Socialiste et le Parti Communiste, mis en place un dispositif pour discipliner la classe ouvrière. Tel était le but de la « position commune » et de la loi du 20 août 2008 sur la représentativité. Récemment encore, le 26 août, Michel Noblecourt écrivait : «Cette révolution, consacrée par la loi du 20 août 2008, va recomposer radicalement le syndicalisme». Comme l’observent Gilles Bélier et Henri-José Legrand - la négociation collective après la loi du 20 août 2008 : «C’est à la position commune que l’histoire reconnaîtra d’avoir porté cet aggiornamento, qu’un législateur seul aurait eu bien du mal à assumer» Michel Noblecourt nous explique que le gouvernement et le législateur ne peuvent pas « assumer » leur politique sans l’aide de la CGT et de la CFDT. En refusant d’accepter cette dictature unicitaire, notre Confédération bouleverse ces plans machiavéliques.


En 1948, déjà, nous avons refusé la dictature du Parti stalinien sur le mouvement syndical et préservé l’indépendance et la liberté en créant la CGT-FO. En 1969, nous nous sommes opposés à la tentative du Général De Gaulle d’emprisonner le mouvement syndical dans les institutions corporatistes. En 2010, en refusant le diktat de « l’intersyndicale officielle », une nouvelle fois, fidèles à notre histoire, nous sauvons l’indépendance syndicale.


Quoi qu’il arrive le 7 septembre, pour défendre ses intérêts, la classe ouvrière aura besoin d’une organisation libre et indépendante. C'est cette indépendance qui nous permet de refuser de rentrer dans le jeu de la CGT et de la CFDT, qui, moyennant quelques aménagements marginaux, acceptent la réforme. C'est d'ailleurs pourquoi elles persistent à refuser le mot d'ordre de "retrait".


C'est aussi cette indépendance qui nous permet de réaffirmer que, seule, la grève fera reculer le gouvernement.


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique