Dans le contexte actuel d’un projet gouvernemental de réforme partielle de la fiscalité, le nouveau numéro de l’INSEE consacré aux revenus et au patrimoine des ménages fait le constat d’une aggravation des inégalités en France.
En dépit d’une légère élévation du niveau de vie médian et moyen des ménages, l’INSEE constate en effet une rupture de tendance dans l’évolution des inégalités en France sur une longue période (1998-2008).
Depuis 2004, les inégalités, relativement stables sur les années antérieures, augmentent sous l’effet d’une nette progression du niveau de vie des ménages aisés et particulièrement de celui des ménages les plus aisés. Ainsi l’institut observe un décrochage de ces ménages par rapport aux autres. Leurs revenus ont augmenté en quatre ans, de plus de 9,6% pour les 1% des plus aisés (à partir de 88 200 euros annuels de revenus, hors revenus exceptionnels type plus-values) et de presque 33% pour le dernier 0,01% des plus aisés (à partir de 732 300 euros de revenus annuels).
Parmi les principaux facteurs, celui des revenus du patrimoine qui sont particulièrement concentrés chez les plus aisés explique « la quasi-totalité de l’accroissement spécifique de leur niveau de vie ».
Pour FORCE OUVRIERE, cette situation doit être un des éléments de diagnostic préalable à l’ouverture d’une réforme fiscale, véritablement globale, permettant à la fois une meilleure répartition des richesses, de lutter plus efficacement contre les inégalités et remettant l’impôt sur le revenu au centre du dispositif.
C’est aussi un motif supplémentaire pour pousser dans le sens d’une augmentation générale des salaires, dans le privé comme dans le public, ainsi que d’une revalorisation significative du SMIC et des minimas sociaux.
Pour lutter contre les inégalités croissantes, les constats imposent des actes justes et redistributifs.
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Pascal PAVAGEAU, Secrétaire confédéral - tél. : 01 40 52 84 45 - EMail : pascal.pavageau@force-ouvriere.fr