InFOrmation syndicale

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15 juillet 2011

LA CHINE DANS L'ERE DU "DEVELOPPEMENT DURABLE"... DES GREVES

Certes cela ne prend pas en Chine, tout au moins pas encore, la forme de grèves générales comme en Tunisie, en Grèce, au Portugal ou en Espagne (et ailleurs demain ... Italie ? France ? Ou autre ?)
Mais loin de s'essouffler, les braises de la colère, plus exactement celles de la lutte des classes, couvent dans la jeunesse et la classe ouvrière chinoises.
Au cours de ces dernières années, nous avons eu l'occasion à plusieurs reprises de reproduire dans ces colonnes les informations données par nos camarades du China Labour Bulletin (l'organe des syndicalistes indépendants chinois), avec lesquels l'Union Départementale FO44 a passé un accord d'entre-aide et de solidarité internationales.

Au stade actuel la classe ouvrière et le syndicalisme indépendant chinois sont loin d'avoir vaincu sur l'immense territoire du Pays du Soleil Levant les obstacles historiques auxquels ils se heurtent depuis 1949 (la dictature de l'appareil d'Etat stalinien relayée par le syndicalisme officiel), et ceux, plus récents, nés de la "mondialisation" (avec la mise de cet appareil d'Etat et de son syndicalisme officiel au service des multinationales américaines, européennes et nippones pour maintenir le coût du travail à l'un des niveaux les plus bas de la planète).

Mais il demeure que face à la "trinité" répression d'Etat/syndicalisme officiel/multinationales ("trinité" formant pratiquement déjà un "quatuor" avec le FMI), ce sont bien la classe ouvrière et la jeunesse chinoises (et avec elles les principes du syndicalisme libre), qui, de grève en grève, marquent des points, imposent des avancées salariales, des accords d'entreprise, etc. Lesquels à leur tour servent de points d'appui au "mûrissement" des revendications dans d'autres secteurs de l'économie.

D'une entreprise à une autre, d'une région à une autre, la lutte des classes essaime et rebondit ainsi en sauts de puce. Mais la particularité de ces sauts de puce en Chine est de prendre presque à chaque fois la dimension de sauts de mastodonte : une grève, même locale ou régionale dans une profession, un service public ou une multinationale, ça a tôt fait de se compter, dès que le mouvement prend un peu d'ampleur, en milliers, voire en dizaines de milliers de grévistes.

Dans l'un de nos précédents numéros sur le sujet, nous avions souligné la cause profonde de la montée en puissance du mouvement revendicatif libre en Chine : en faisant de ce pays la grande usine low-cost de la planète, le capitalisme international et les dirigeants de Pékin précipitent la paysannerie, et plus particulièrement la jeunesse rurale, vers les concentrations industrielles. Surexploitée, la classe ouvrière chinoise, en pleine explosion numérique, cherche donc à briser ses chaînes, se révolte, et en conséquence éprouve la nécessité de s'organiser pour élaborer ses revendications et les faire triompher.

Immanquablement elle se trouve alors confrontée à la police syndicale officielle... en même temps bien souvent qu'à la matraque de la police tout court.

Et cela explique pourquoi, plus d'un siècle après la constitution par le prolétariat français de la vieille CGT en 1895 et la proclamation de la Charte d'Amiens de 1906, celui de Chine aujourd'hui se trouve en quête d'un syndicalisme fondé sur des principes recoupant ceux dont notre CGT-FO est l'expression : libre organisation d'un syndicalisme indépendant tant de l'Etat que de l'entreprise, liberté de négocier et de conclure des accords, le droit de grève et la pratique contractuelle étant indissociables.

Il n'était encore nullement acquis, voilà quelques années, que les partisans et artisans chinois du syndicalisme libre, bien souvent confrontés à la répression, à l'exil obligé et aux difficultés de l'action clandestine pourraient durablement "tenir le coup". Les textes qu'on lira ci-dessous montrent qu'ils ont fait mieux que tenir le coup, et que, par ricochet, c'est le syndicalisme officiel lié à l'appareil d'état stalinien qui se voit déstabilisé au fil des grèves.

... Et le vent du boulet de la révolution tunisienne paraît même avoir donné quelques sueurs froides aux dictateurs épigones de Mao recyclés dans le dumping social du capitalisme international (voir ci-dessous "Une invitation à boire du thé").
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