InFOrmation syndicale

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01 septembre 2011

DE DÉFICITS, TU NE FERAS POINT

La crise du système capitaliste (que les bien-pensants appellent «économie de marché») n’a pas connu de trêve estivale. Comme nous l’avions annoncé, elle s’est encore approfondie. Malgré les «sommets», les annonces rassurantes de Merkel, Sarkozy et consorts, rien n’est réglé. Cette crise est mondiale, et l’Union européenne n’en est que le maillon le plus faible.

La présidente du MEDEF, Madame Parisot, vient de découvrir un complot venu des Etats-Unis. D’une certaine manière c’est un aveu. Les Etats-Unis, encore aujourd’hui première puissance mondiale, sont bien sûr aussi gravement touchés. Ils sont même les premiers à avoir subi le choc avec la «crise des subprimes». Bien sûr, c’est de bonne guerre (car il s’agit bien d’une guerre), les Etats-Unis tentent de faire payer les pays de l’Union Européenne. Quoi de surprenant ! Quand il y a le feu à la maison, c’est le «chacun pour soi».


A chaque nouveau développement de la crise, les dirigeants de l’Union Européenne se réunissent en catastrophe pour prendre des mesures «énergiques», qui à chaque fois se révèlent aussi inefficaces que les précédentes. Toutes ces mesures ont un point commun : pour diminuer la «dette», il faut serrer un peu plus la ceinture à la classe ouvrière.

Ainsi une nouvelle religion est née.

Au XIIIème siècle, Saint-Thomas d’Aquin condamnait le prêt à intérêt. Déjà à cette époque, cette position théologique ("Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front") était en contradiction avec le développement économique, en particulier avec celui du commerce.

Aujourd’hui, les nouveaux théologiens condamnent avec la même ferveur les déficits. Les religions ont toutes leurs grands prêtres et leurs dogmes. Ainsi les dirigeants de l’Union Européenne, assistés de leurs subsidiaires de la CES, ont décidé de pourchasser les hérétiques et d’imposer aux états-membres leur onzième commandement : «De déficits tu ne feras point». Pour atteindre cet objectif, chaque état est tenu d’appliquer dans les meilleurs délais le nouveau dogme : « la règle d’or ». C’est en son nom que les gouvernements imposent des plans de rigueur toujours plus sévères et insupportables.

Que ce soit en Grèce, en Espagne ou en Angleterre, les travailleurs n’acceptent pas cette politique et cherchent à résister.

Quand la révolution, toujours en cours, a éclaté en Tunisie, beaucoup ont cherché à se rassurer à bon compte en considérant que ce type d’événement était réservé aux pays en développement. Les émeutes de cet été en Angleterre leur infligent un cinglant démenti. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Il est donc certain qu’à un moment ou à un autre, les classes ouvrières des pays de l’Union européenne se dresseront pour rejeter cette politique qui conduit au chômage et à la misère de plus en plus de salariés et de familles.

La mise en œuvre de cette politique n’est pas chose aisée : les gouvernements et le patronat tentent donc d’obtenir l’accord des confédérations syndicales pour mieux faire passer la pilule.

Ainsi en Italie, le 28 juin, le patronat et les trois principales organisations syndicales ont signé un «pacte national pour l’emploi», qui comprend, entre autres, une clause d’interdiction des grèves. A la suite de cette signature, le Ministre des finances Giulio Tremonti déclare : « Merci Raffaële Bonanni (CISL), Luigi Angeletti (UIL), Susanna Camussa (CGIL) et Emma Marcegaglia (Patronat). Merci pour ce que vous avez accompli dans l’intérêt de notre pays ».

Illico presto, le gouvernement Berlusconi adopte un nouveau plan de rigueur de 45,5 milliards d’euros.

En Espagne aussi, avant l’été les dirigeants de l’UGT et des CCO avaient signé un pacte social avec le gouvernement socialiste. Cette signature, qui discrédite les organisations syndicales, explique certainement le développement important du "mouvement des Indignés".

En France, nous n’en sommes heureusement pas encore là. Pourtant les tentations pour nous entraîner sur le terrain de la collaboration ne manquent pas. Le 18 août «l’Intersyndicale officielle» CGT-CFDT-FSU-UNSA et Solidaires a adopté un communiqué qui expose : " (...) La crise des dettes publiques de la zone Euro (...) et la nature des réponses politiques apportées par l’Union et les états membres menacent en permanence la stabilité de la monnaie commune et l’avenir de l’Union Européenne." En conséquence "l'Intersyndicale" «demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour … réduire la dette… »

Naturellement, notre Confédération ne s’est pas associée à cette initiative. C’est toute la différence avec la situation en Italie ou en Espagne. En refusant de communier avec «l’Intersyndicale» pour «la maîtrise des déficits», notre Confédération préserve bien sûr son indépendance, mais aussi met en échec les manœuvres d’un Chérèque qui «revendique» la tenue d’un «sommet social».

Du coup le Premier Ministre, privé de l’appui nécessaire de toutes les organisations syndicales, a annoncé le 24 août un nouveau plan de rigueur, qui certes s’inscrit dans la politique déjà engagée de «réduction des déficits», mais qui est certainement beaucoup moins sévère que ce que l’on pouvait craindre.

Curieusement, la CGT, la FSU et Solidaires sont très discrets sur la teneur de ce communiqué qui a provoqué dans leurs rangs de sévères discussions.

Pour ce qui nous concerne, le 13 septembre, nous accueillerons notre Camarade Jean-Claude MAILLY à Rezé. Ce grand Meeting interprofessionnel organisé par les cinq Unions départementales des Pays-de-la-Loire sera l’occasion de rappeler nos revendications. Attachés à la fiche de paye, nous restons les pieds sur terre. Peu inquiets de l’évolution du cours de l’euro ou du dollar, nous sommes bien décidés à lutter contre certains "déficits" financiers et certaines "dettes" ... mais les "déficits" financiers et "dettes" auxquels sont confrontés les travailleurs et familles aux fins de mois difficiles.

Peu soucieux des grands équilibres budgétaires, nous nous opposons à la RGPP et aux suppressions d’emplois dans la fonction publique.

Nous réaffirmerons que nous resterons des syndicalistes indépendants. La classe ouvrière a besoin d’une organisation qui défende ses intérêts. C’est pourquoi nous appelons tous les fonctionnaires d’état, hospitaliers et postiers à voter le 20 octobre pour la CGT-FORCE OUVRIERE.
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Edito de Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique