InFOrmation syndicale

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06 avril 2012

LA RETRAITE: UNE SOURCE DE PRÉOCCUPATIONS POUR LES JEUNES

Lors de son colloque annuel en décembre dernier sur le thème "Les jeunes et la retraite", le Comité d’orientation des retraites (COR) s’est penché sur la situation des jeunes générations et sur leurs attentes vis-à-vis du système de retraite.

De plus en plus de jeunes s'interrogent sur les systèmes collectifs de retraite en répartition, qui visent pourtant «l'équité intergénérationnelle» et expriment des doutes sur leur capacité à leur fournir demain une retraite suffisante. Diverses évolutions contribuent à alimenter ces interrogations: l'allongement des études, la précarisation de l'emploi ou le coût du logement, auxquels s'ajoutent les effets de la crise économique actuelle difficiles à prévoir à ce stade.

La perte de confiance des jeunes n’est pas absolue

Des experts ont dressé un état des lieux de la situation des jeunes dans la société, sur le marché du travail et au regard de la retraite. Les débats se sont poursuivis par une réflexion prospective sur les retraites futures des jeunes générations, puis par une table ronde sur la notion «d'équité intergénérationnelle» avec des représentants d'organisations de la jeunesse. En conclusion, le Président du Conseil d'orientation des retraites, Raphaël HADAS-LEBEL, a tenu à souligner que "les problèmes qui se posent aux jeunes générations sont plus nombreux et plus difficiles à résoudre que ceux auxquels ont dû faire face des générations plus anciennes, dans un contexte de croissance régulière. La retraite est une des sources de préoccupation pour les jeunes, au même titre que leur insertion professionnelle, sujet qui n'est pas sans lien avec la gestion des retraites. Pour autant, il semble que la perte de confiance ne soit pas absolue, et que les jeunes restent malgré tout attachés au système de retraite actuel par répartition".

FO défend la retraite par répartition, solidaire et égalitaire

La sensibilisation des jeunes actifs à leur future retraite et à leurs droits - notamment face aux aléas de la vie - est plus que nécessaire dans le contexte actuel de précarité de l’emploi où chaque trimestre compte. Plus on rendra lisible les droits à la retraite, plus on fera accepter et comprendre la notion de solidarité intergénérationnelle, fondement du système de retraite défendu par Force Ouvrière.

La « république sociale » que FO appelle de ses voeux s’appuie sur la garantie de la retraite par répartition, solidaire et égalitaire. En cette période de crise économique et financière, notre système a fait la démonstration de son efficacité comme amortisseur de crise garant de la solidarité inter et intra générationnelle. Ces valeurs républicaines trouvent aussi leur expression et traduction par la mise en oeuvre de droits familiaux et conjugaux, de validation de périodes impactées par les aléas de la vie.

FO stigmatise les initiatives prises par ceux qui veulent promouvoir un système universel de retraite, qu’il soit en points ou en comptes dits notionnels et rejette par avance les propositions qui pourraient émaner de la représentation nationale, en application de l’article 16 de la loi du 9 novembre

2010. L’idée maîtresse sur laquelle repose cette recherche d’un système de retraite « plus juste » est d’imposer un changement de régime et de passer à un système à cotisations définies, par ailleurs préconisé par la Banque mondiale et le FMI.

FO rejette le régime universel en points ou comptes notionnels [voir : RETRAITES PAR POINTS ET "COMPTES NOTIONNELS" : QUELQUES EXPLICATIONS INDISPENSABLES]

En régime universel par points, à taux de cotisation fixe, le régime est auto-équilibré par la réduction progressive de la valeur du point et l’allongement de l’espérance de vie. Les aléas économiques se traduisent par une baisse de la valeur des pensions. En régime en comptes notionnels reposant sur le principe de la neutralité actuarielle, notion purement assurantielle, chacun est censé choisir l’âge de son départ en retraite et devenir l’arbitre de son avenir. Mais le salarié n’en aura pas la maîtrise.

La norme de retraite satisfaisante à un âge donné disparaît; or le départ en retraite n’est un choix que pour les salariés en emploi, alors qu’une grande majorité en est exclue bien avant l’âge légal. Dans ce système qui n’assurerait plus un niveau de retraite suffisant, de nombreux salariés seraient quand même contraints de partir à la retraite et se retrouveraient avec une pension réduite au strict minimum. Le niveau de pension dépendrait directement de l’âge de départ mais les salariés ne sont pas égaux en termes d’espérance de vie et de capacité de travail après 60 ans, certains salariés sont usés et l’espérance de vie est inférieure de 7 années entre l’ouvrier manuel et le cadre supérieur. Présentés comme devant apporter plus d’équité à nos systèmes de retraite, ces régimes conduiraient à augmenter les inégalités de retraite et ajouteraient de l’injustice au système.

Force Ouvrière rejette le régime universel en points ou comptes notionnels, qui se traduirait par la disparition de tout notre édifice social en matière de retraite – régimes de base et complémentaires, régimes spéciaux – facteur d’aggravation des inégalités et d’abandon de la solidarité. Enfin, ces régimes partout où ils existent ont toujours été complétés de piliers supplémentaires en capitalisation porteurs de nouvelles injustices entre retraités.
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Synthèse du colloque et diaporamas : http://www.cor-retraites.fr/article29.html
Actualité retraites FO n°60 : http://www.force-ouvriere.fr/page_principal/interna/pdf/foactu60.pdf