On cherchait partout "l'état de grâce" post-électoral ; on sait maintenant qu'il se nichait à l'Elysée, loin de la frustration et de la colère de nous autres, va-nu-pieds humiliés par les aumônes de quelques centimes sur le SMIC ou le prix de l'essence.
Donc, mobilisation médiatique générale et discours de rentrée du Président à Châlons sur Marne pour dire en substance : "c'est pas moi, c'est la crise !" , confirmant par là que gouverner, c'est mentir, tout en avouant son intention de "résoudre le problème du coût du travail" pour "gagner en compétitivité".
Précisément, Louis Gallois, qui a gagné ses galons de pourfendeur du coût du travail à la tête de la SNCF et d'EADS, a été chargé par le Premier ministre de rendre un rapport à la mi-octobre sur la "compétitivité des entreprises" pour "améliorer leur environnement" (1)
Nous sommes (mal) payés pour savoir que la cause essentielle de la crise d'effondrement du capitalisme réside dans la baisse du coût du travail, qui ampute la consommation, provoque la surproduction et la récession, gonfle les bulles des crédits et autres soins palliatifs qui tentent de différer la faillite...
Ce qu'illustre dramatiquement l'effondrement grec, victime de la dictature de la troïka (2) qui inflige au pays une baisse globale de 15% des salaires d'ici 2015, de 22% du salaire minimum et de 32% pour les moins de 25 ans. En outre, 15 000 fonctionnaires ont été placés dans "une réserve de main-d'oeuvre" (sic) et sont payés à 60% de leur salaire, etc.
Certes, on n'y massacre pas encore les grévistes qui revendiquent des augmentations de salaire, comme en Afrique du Sud, mais la Grèce est le pays qui a connu la plus forte hausse du taux de suicide en 2011 : plus 40%.
Le résultat est le même !
La CGT-Force ouvrière est le syndicat du bas de la feuille de paye ! Cela explique la progression de son influence militante. Elle est devenue la première organisation syndicale dans la fonction publique d'Etat, malgré la loi scélérate sur la "représentativité syndicale" spécialement conçue pour l'éliminer.
Nous serons donc naturellement au premier rang pour lutter contre la "modération salariale", le blocage du point d'indice, pour refuser toute augmentation de la CSG et revendiquer l'augmentation générale des salaires, retraites, pensions et minima sociaux!
___ __ _
JA - L'Ouest-Syndicaliste : http://www.fo44.org/p/louest-syndicaliste.html
1- Louis Gallois, nommé "commissaire général à l'investissement" par Jean-Marc Ayrault, a déjà proposé le tranfert de 30 à 50 milliards d'euros de cotisations patronales sur la CSG. Rappelons que "les cotisations patronales" sont notre salaire différé ...
2- Le Fonds Monétaire International, l'Union européenne et la Banque Centrale européenne
