InFOrmation syndicale

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05 octobre 2012

Lycées & collèges : NON, NON RIEN N'A CHANGÉ. TOUT, TOUT A CONTINUÉ !


Quel passage de témoin ! Médaille d’or…..
Nous parlons ici de la remarquable continuité entre l’ex et l’actuel Ministre de l’Education nationale.
Tout Châtel se retrouve dans Peillon.
Objection ! Et les 1000 postes ? »

Eh bien même pas. Car dans l’enseignement primaire où ils sont prévus, il n’y a pas de créations de postes. Mais là où L. Châtel avait prévu 5700 suppressions, V. Peillon n’en fera, si j’ose dire, que 4700 !

Et ailleurs, rien n’a changé : 3376 professeurs disparaissent en Lycées professionnels, 3224 dans les collèges et lycées et toujours 400 pour les personnels administratifs.

Et les autres annonces du ministère ne sont que des emplois précaires et des CDD (de droit public, voire privé) : 1500 auxiliaires de vie scolaire, 2000 assistants d’éducation (là où on a fait disparaître 50 000 postes statutaires de surveillants) et 12 000 CUI-CAE2 qui sont des contrats aidés de droit privé (!).

En fait les choses s’aggravent !

Les choses se tendent de plus en plus. Les suppressions de postes maintenues font apparaître des classes pleines à craquer. Dans les lycées par exemple, 35 élèves dans une division est devenue la norme pour le calcul des dotations ! La série d’agressions contre des enseignants, la semaine dernière n’est malheureusement que le résultat des suppressions de postes en tout genre et de l’abaissement des niveaux des savoirs.

Mais le gros caillou qui empêche d’aller plus loin encore, dans la prétendue «refondation de l’école» comme ils disent, qui est en fait l’adaptation aux règles de réduction des déficits publics ce sont les enseignants et leurs statuts. Donc sus aux enseignants ! Quelques exemples :

1er exemple : les «emplois d’avenir enseignant»
Le ministre a présenté fissa au conseil supérieur de l’éducation du 24 août dernier sa version de «l’emploi d’avenir» pour l’Education nationale : «l’emploi d’avenir professeur» Pas vraiment rose l’avenir professeur. Jugez-en :
- Des étudiants en deuxième année de licence, âgés de moins de 25 ans employés pendant 3 ans à mi - temps sur un contrat de droit privé. En cumulant leur rémunération et leur bourse, ils disposeront d'un revenu moyen d'environ 900 euros.
- Ils seront «embauchés» directement par l’établissement, dans les disciplines «connaissant des besoins particuliers», et lorsqu’ils résident dans des zones urbaines sensibles.
- Une durée hebdomadaire de travail variable : ils sont donc annualisés et flexibles.

Il est honteux que le ministère présente l’affaire comme un «pré-recrutement», alors que ces étudiants seront des bouche-trous et que ces dispositions permettent de contourner et de menacer nos garanties statutaires dans la continuité de la contre-réforme de la masterisation.

2ème exemple : La « réforme STI2D »
Là encore, dans la droite ligne de la réforme des sections technologiques industrielles engagées depuis 2 ans dans les lycées, le ministère vient de passer la vitesse supérieure. C’est un véritable plan de restructuration des qualifications des enseignants qui est envisagé.

Nous savons tous aujourd’hui ce qu’ un plan de restructuration veut dire et ses conséquences sur les personnels. Des 42 spécialités technologiques, correspondant à des voies professionnelles distinctes, aux savoirs précis et aux concours particuliers de recrutement, le ministère décide de n’en retenir que 3 pour les agrégés et 4 pour les certifiés. Le but du jeu étant bien sûr d’utiliser les enseignants hors de toutes réglementations statutaires (type et horaire d’enseignement, contenu pédagogique, droit à mutation, etc…), de les déqualifier et de provoquer des situations personnelles inextricables pour les collègues. (Cf ci-dessous le courrier du syndicat au recteur).

C’est une véritable tentative de s’affranchir des statuts, et derrière tout cela, la liquidation progressive pour les élèves de cette filière STI.

3ème exemple : la journée de carence
L’article 105 de la loi de finances du 28 décembre 2011 instaure un jour de carence dans la fonction publique : hormis les congés de longue maladie, longue durée ou accident du travail, tous les fonctionnaires se verront systématiquement supprimer un jour de salaire dès le premier jour de leur arrêt de travail, et cela à chaque arrêt maladie. Il s’agit là, d’une remise en cause des garanties statutaires et notamment de l’article 34 de la loi du 11 janvier 1984 qui permet le maintien de l’intégralité du traitement pendant 3 mois, en cas de maladie ordinaire, à compter du 1er jour de maladie.

Sur ces dossiers le SNFOLC est totalement engagé. Il y a des mesures immédiates à prendre pour enrayer ces attaques contre l’école, ses enseignements et ses enseignants. La rentrée 2012, c’est maintenant. Les revendications, c’est tout de suite.
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Lettre du SN-FO-LC 44 au Recteur d'Académie

Monsieur le Recteur de l’Académie de Nantes,

C’est dans l’urgence que nous vous adressons ce courrier.

Vous connaissez notre opposition à la réforme de cette filière dite de «la rénovation de la voie technologique industrielle», réforme qui conduit selon nous à sa progressive dénaturation et sûre liquidation.

La circulaire que vous venez d’envoyer, en date du 7 septembre 2012, marque un pas supplémentaire dans la dégradation de la situation des enseignants, qui ont déjà subi, depuis deux ans de prétendue «rénovation», de graves et réels préjudices.

Vous leur demandez en effet d’émettre, pour le 21 septembre 2012, un «vœu» ou ce que vous prétendez comme tel, dans les nouvelles nomenclatures des disciplines de la filière.

Monsieur le Recteur, vous savez bien que cette procédure n’est absolument pas une simple opération d’ajustement technique des nomenclatures, mais qu’elle engage l’ensemble de la carrière des collègues ainsi que leur devenir professionnel.

Vous désirez que les enseignants émettent un vœu, mais quelles garanties sur ce vœu ? Qu’advient-il s’il n’est pas respecté ? Que couvrent exactement les intitulés des nouvelles disciplines ? Quelles possibilités sont offertes de promotion, agrégation par exemple, à partir du nouveau CAPET ? Quelle sera la possibilité d’évoluer après le vœu «technologie» ? Quelles garanties de garder leur affectation actuelle ? Que vont devenir les collègues en BTS et ceux qui veulent postuler ? Et bien d’autres choses encore !

Ces questions méritent que l’on s’y attarde avec une attention et un respect plus importants que la période de deux semaines que vous accordez pour y réfléchir. D’autant plus que les collègues sont, pour la 3ème année consécutive et devant le désordre que provoque cette réforme qui arrive au niveau terminal, dans l’urgence afin de remplir leurs missions d’enseignant.

C’est donc dans l’urgence, nous aussi, Monsieur le Recteur de l’Académie de Nantes, que nous vous demandons, de retirer, ou pour le moins geler, votre circulaire afin de rétablir la sérénité nécessaire des collègues de STI. (...)


Nantes, le 14 septembre 2012
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J.P. Charaux, secrétaire du SN-FO-LC 44